La CGTL officielle, une centrale sous influence...

Comme pour bien marquer l’identité de son équipe élue dans les conditions que l’on sait le 24 avril dernier, M. Ghanim Zoghbi a effectué sa première apparition officielle dans un meeting oratoire organisé par le mouvement Amal. Et son premier discours de président de la CGTL (gouvernementale), il l’a prononcé à l’ombre d’une profusion de drapeaux verts et de portraits de l’imam Sadr et du président Nabih Berry. Si ces conditions ne semblaient pas gêner M. Zoghbi, elles expliquent en tout cas le refus persistant de M. Elias Abou Rizk et de son équipe d’accepter l’adhésion des 5 nouvelles fédérations autorisées par le ministre du Travail et qui s’inscrivent pour la plupart dans la mouvance du mouvement Amal.
Pour M. Abou Rizk, il ne s’agissait nullement d’exclure de l’activité syndicale les nombreux travailleurs sympathisants de ce mouvement, mais d’éviter une mainmise de ce dernier sur la centrale syndicale. Aujourd’hui, c’est chose faite et pour s’en convaincre, il n’y a qu’à regarder les images du meeting auquel a assisté M. Zoghbi jeudi. Ceux qui accusaient M. Abou Rizk d’avoir politisé la centrale syndicale devraient désormais s’interroger sur la double influence exercée par le mouvement présidé par le chef du Législatif et par le président du Conseil (à travers certains syndicalistes membres de cette équipe) sur la CGTL de M. Zoghbi. Aujourd’hui, elle paraît positive mais il suffira d’une friction ou d’un conflit d’intérêts entre les deux pôles du régime pour que cette CGTL éclate ou soit totalement neutralisée... Ce qui ne risque pas d’arranger la situation des travailleurs...

Scarlett HADDAD