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Actualités - CHRONOLOGIE

France : la campagne électorale s'accélère

La campagne électorale française, qui ne parvenait pas jusqu’à présent à véritablement décoller, s’est enfin accélérée hier grâce à trois éléments importants: une légère embellie sur le front social avec l’annonce d’une baisse du chômage, une intervention — sa première — du président de l’Assemblée nationale Philippe Séguin qui s’avère fort gênante pour la droite à laquelle il appartient, enfin, l’annonce par Jean-Marie Le Pen qu’il ne se présenterait pas à ces législatives des 25 mai et 1er juin.
L’annonce du président du Front national a été faite sur France Info. M. Le Pen a ajouté que le chef de l’Etat Jacques Chirac devrait démissionner si l’actuelle majorité n’était pas réélue.
Sur un autre plan, le chômage, au cœur du mal économique français, a fait irruption mercredi dans la bataille. Selon les chiffres publiés par le ministère du Travail, il y a eu au mois de mars 4.800 chômeurs de moins soit, pour le deuxième mois consécutif, une baisse de 0,2% des demandeurs d’emplois (3.087.500). Le taux de chômage au sens du Bureau international du travail reste à 12,8%, un record en France.
Averti à l’avance de cette toute petite embellie, le premier ministre Alain Juppé, qui dirige les troupes de la majorité de droite dans la bataille électorale, avait annoncé dès mardi que «les chiffres de mars montreront que la hausse du chômage a été stoppée».
Le ministre du Budget Alain Lamassoure, qui est aussi porte-parole du gouvernement, lui a emboîté le pas mercredi, affirmant qu’une «diminution régulière du chômage» au deuxième semestre était désormais prévisible «à partir du moment où la croissance économique atteint un rythme de l’ordre de 2,5% sur l’ensemble de l’année».
Les propos de M. Juppé ont suscité une très vive réaction à gauche où l’ancien ministre socialiste du Travail Martine Aubry, fille de l’ancien président de la Commission européenne Jacques Delors, a accusé le chef du gouvernement d’avoir «beaucoup de culot» pour oser affirmer que le chômage avait été endigué.
Les propos de l’«eurosceptique» Philippe Séguin, qui incarne au sein de la majorité gaulliste «l’autre politique», se sont révélés plus gênants pour la droite.
Longtemps classé comme un adversaire de Maastricht, M. Séguin, qui reste l’ardent défenseur d’une véritable politique sociale non inféodée aux diktats monétaires, avait jusqu’ici tu sa différence dans la campagne.
Sa première intervention publique, dans la région parisienne, a été pour rappeler implicitement au chef de l’Etat Jacques Chirac qu’il avait lors de la campagne présidentielle promis aux Français de réduire le chômage, et dire explicitement aux dirigeants de la majorité, que leur «mayonnaise a du mal à prendre«, faute de répondre à la «première et lancinante question des Français: l’emploi».
Selon un sondage SOFRES publié mardi par le quotidien «Le Monde», les Français seraient actuellement divisés en trois courants d’opinion, un tiers ne croyant pas aux promesses de la gauche, un second tiers ne croyant pas à celles de la droite et le troisième ne croyant ni les uns ni les autres.
Malgré ce désenchantement très net, que relèvent d’ailleurs tous les instituts d’opinion et qui risque de se traduire par des taux d’abstentions élevés, la droite remporterait les élections législatives le 1er juin avec 296 sièges contre 258 aux socialistes et communistes et une seul à l’extrême droite, selon une projection de l’institut CSA publié mercredi.
La campagne électorale française, qui ne parvenait pas jusqu’à présent à véritablement décoller, s’est enfin accélérée hier grâce à trois éléments importants: une légère embellie sur le front social avec l’annonce d’une baisse du chômage, une intervention — sa première — du président de l’Assemblée nationale Philippe Séguin qui s’avère fort...