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Actualités - CHRONOLOGIE

Il réunira Moubarak, Hussein, Assad et Arafat Prochain mini-sommet arabe au Caire

«Afin d’unifier les positions», selon les propres termes du chef de la diplomatie cairote Amr Moussa, le président égyptien Hosni Moubarak est disposé à accueillir au Caire un sommet arabe restreint qui réunirait le président syrien Hafez el-Assad, le roi Hussein de Jordanie et le chef de l’Autorité palestinienne Yasser Arafat.
A cet effet, le Raïs a entamé une tournée qui l’a déjà mené au Koweit et en Arabie Séoudite où il s’est entretenu avec le roi Fahd. Dans la même optique, le président syrien Hafez el-Assad est attendu «dans les prochains jours» au Caire, d’après l’agence égyptienne MENA, qui ajoute que la visite constitue «l’aboutissement des consultations du président Moubarak avec les dirigeants arabes pour sauver le processus de paix et le sortir de l’impasse».
Amman et l’Autorité palestinienne ont réagi favorablement à l’idée de ce mini-sommet. «La position de Amman est claire, a déclaré à ce sujet le ministre d’Etat jordanien, Samir Motaweh. Elle consiste à soutenir toute rencontre ou effort arabe visant à sortir le processus de paix de l’impasse».
De son côté, le ministre palestinien de la Coopération internationale, Nabil Chaath, a indiqué hier que les Palestiniens se préparaient à joindre le mini-sommet arabe qui pourrait réunir l’Egypte, la Syrie et la Jordanie.
M. Chaath a déclaré que le sommet organisé par l’Egypte serait basé sur «le principe de la poursuite du processus de paix et les moyens de pousser Israël à mettre fin à la colonisation».
«Nous nous préparons à participer» à un tel sommet, a-t-il déclaré aux journalistes à Gaza.
«Nous sommes pour toute réunion ou tout sommet qui arrêterait la colonisation israélienne ou les atteintes israéliennes pour judaïser Jérusalem», a-t-il indiqué.
Selon le quotidien gouvernemental égyptien «Al Ahram» qui a éventé dimanche l’initiative de M. Moubarak, «ce sommet devrait discuter d’une initiative arabe envers Israël si auparavant l’Etat hébreu bouge (positivement)». Le rédacteur en chef du journal, M. Ibrahim Nafie, dans une correspondance de Djeddah où il accompagne le président Moubarak, précise que «les entretiens du chef d’Etat égyptien au Koweit et en Arabie Séoudite visent principalement à renforcer la position des pays arabes qui mènent des négociations directes avec Israël, à savoir la Palestine, la Syrie et le Liban», ajoute le journal.
Selon M. Nafie, M. Moubarak a réaffirmé devant ses interlocuteurs «sa disposition, en concertation avec les Etats-Unis, à organiser une réunion au Caire entre le roi Hussein, MM. Arafat et (le premier ministre israélien) Benjamin Netanyahu, à condition que ce dernier supprime les raisons du différend actuel» qui porte sur la construction d’une nouvelle colonie juive dans la partie arabe de Jérusalem, annexée en 1967.
Elle a entraîné depuis le 18 mars, date de sa mise en chantier, une vague de violence dans les territoires et une réprobation internationale.
En outre, selon Al-Ahram, les discussions de M. Moubarak à Koweit et à Djeddah ont également porté sur «les moyens de rendre plus positif le rôle américain, sur la colonisation israélienne à Jérusalem, le refus de l’Etat hébreu d’appliquer les accords, le gel des négociations avec les Palestiniens et le refus d’Israël de poursuivre les négociations avec le Liban et la Syrie à partir du point où elles s’étaient achevées avec le gouvernement travailliste de Shimon Pérès».

Fermeté à Damas

Reste que la position de la Syrie à l’égard du processus de paix demeure plus ferme que jamais.
Ainsi, le principal négociateur syrien avec Israël a affirmé hier que les négociations de paix israélo-syriennes suspendues il y a 14 mois resteront bloquées jusqu’à ce qu’Israël accepte le principe de l’échange des territoires arabes occupés contre la paix.
Le négociateur syrien en chef, M. Walid Mouallem, a estimé que les négociations resteraient paralysées jusqu’à ce que le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu «aura pris la décision de les reprendre sur la base des principes de la conférence de Madrid».
Dans l’acceptation syrienne, les principes de cette conférence qui a lancé le processus de paix israélo-arabe en 1991 reposent essentiellement sur l’échange des territoires occupés par Israël durant la guerre de juin 1967 en échange de la paix.
Pour M. Mouallem, également ambassadeur de Syrie à Washington, «un changement radical» de la politique de M. Netanyahu est nécessaire, sinon le processus de paix israélo-arabe restera «dans l’impasse».
«Cela relève aussi de la responsabilité des Etats-Unis qui n’ont pas adopté une (politique) ferme pour empêcher l’effondrement du processus de paix», a-t-il ajouté.
«Israël est responsable du gel des pourparlers et les dirigeants syriens ont affirmé à plusieurs reprises leur volonté de les reprendre au point où ils s’étaient arrêtés en février 1996», a également affirmé l’ambassadeur de Syrie.
M. Mouallem s’est entretenu il y a deux semaines à Washington, pour la première fois, avec le secrétaire d’Etat américain Madeleine Albright qui a succédé à Warren Christopher en janvier à la tête du département d’Etat.
Selon lui, «Mme Albright a affirmé l’engagement du président Bill Clinton à instaurer une paix globale au Proche-Orient (mais) a indiqué que les efforts étaient actuellement centrés sur le volet palestinien».
Les négociations politiques entre l’Autorité palestinienne de Yasser Arafat et Israël ont été interrompues par les Palestiniens pour protester contre la mise en chantier, le 18 mars, d’une nouvelle colonie à Jérusalem-Est, annexée.
«J’ai expliqué à Mme Albright les raisons pour lesquelles la Syrie et les Etats-Unis devaient coopérer et empêcher que les discussions syro-israéliennes ne soient ramenées à la case départ», a indiqué M. Mouallem.
«Je lui ai dit également que la Syrie refusait de reprendre les négociations au point zéro et qu’Israël devait s’engager à se retirer (du Golan) jusqu’à la ligne de front du 4 juin 1967», veille du début de la guerre israélo-arabe au cours de laquelle Israël avait occupé le Golan.

L’initiative européenne

Parallèlement aux efforts égyptiens, l’émissaire de l’Union européenne au Proche-Orient, M. Miguel Angel Moratinos, s’est entretenu hier à Amman avec le prince héritier Hassan de Jordanie des «moyens de relancer le processus de paix».
M. Moratinos a également rencontré le premier ministre jordanien Abdel Salam Majali et le ministre des Affaires étrangères Fayez Tarawneh, avec lesquels il a examiné les «efforts pour une reprise des négociations sur tous les volets» du processus de paix israélo-arabe.
L’émissaire européen et le prince Hassan ont souligné la nécessité de «multiplier les efforts en vue de relancer le processus de paix», en panne depuis la mise en chantier par Israël, le 18 mars, d’une onzième colonie juive dans la partie arabe de Jérusalem.
Le dirigeant jordanien s’est félicité du «rôle joué par l’Union européenne pour relancer le processus de paix», estimant qu’il «complète les efforts américains».
M. Moratinos a demandé dimanche à Israël de prouver son engagement envers le processus de paix, à la suite d’un entretien avec le principal négociateur palestinien Saëb Erakat à Jéricho, en Cisjordanie.
Signalons enfin que le blocage du processus de paix sera évoqué vendredi au cours des entretiens prévus vendredi à Washington entre le ministre israélien des Affaires étrangères David Lévy et son homologue U.S. Madeleine Albright.
«Afin d’unifier les positions», selon les propres termes du chef de la diplomatie cairote Amr Moussa, le président égyptien Hosni Moubarak est disposé à accueillir au Caire un sommet arabe restreint qui réunirait le président syrien Hafez el-Assad, le roi Hussein de Jordanie et le chef de l’Autorité palestinienne Yasser Arafat.A cet effet, le Raïs a entamé une tournée...