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Actualités - CHRONOLOGIE

Elections algériennes : conservateurs et islamistes en force

ELECTIONS
ALGERIENNES: CONSERVATEURS
ET ISLAMISTES
EN FORCE

ALGER, 23 Avril (AFP). — Les conservateurs et les islamistes apparaissent en position de force sur la ligne de départ pour les législatives du 5 juin, en étant les seuls à présenter des listes — closes mardi — dans tout le pays, alors que les «démocrates» s’alignent en rangs dispersés (VOIR AUSSI PAGE 8).
Seuls cinq partis, dont le Rassemblement national démocratique (RND), créé il y a moins de trois mois pour soutenir le président Liamine Zéroual, ont formé des listes dans tout le pays pour ce scrutin à la proportionnelle.
Cette élection, marquée par une nouvelle vague de violences — 93 villageois ont été massacrés mardi près d’Alger par un commando islamiste — doit permettre de désigner 380 députés.
L’Algérie est sans assemblée élue depuis l’annulation en janvier 1992 du premier tour des législatives, remporté par le Front islamique du salut (FIS-dissous).
Du côté des «démocrates« — hostiles à tout compromis avec les islamistes —, les tentatives d’alliance ont, une nouvelle fois, échoué.
De longues tractations entre l’Alliance nationale républicaine (ANR) de l’ancien premier ministre Redha Malek et le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), de Saïd Sadi ont échoué en raisons de divergences sur les têtes de liste.
Le RND a dévoilé ses batteries et confirmé sa coloration de «parti du président» en lançant dans la bataille la quasi-totalité du gouvernement, y compris le premier ministre Ahmed Ouyahia, candidat à Alger.
Son chef Abdelkader Bensalah est tête de liste à Oran, la capitale de l’ouest. L’ancien premier ministre Mokdad Sifi est notamment tête de liste à Tébessa (est), le ministre des Affaires étrangères Ahmed Attaf à Aïn Defla, le ministre de la Justice Mohamed Adami à Khenchela.
Les autres ministres, des membres d’organisations comme les moudjahidine (anciens combattants de la guerre d’indépendance), les chouhadas (martyrs de cette guerre), les retraités de l’armée, des responsables locaux, sont présents dans la majorité des villes.

Islamisme modéré

De leur côté, les partis islamistes Ennahda (renaissance) et le Mouvement de la société pour le paix (MSP, ex-Hamas) ont montré leur capacité de mobilisation et leur implantation en réussissant à présenter des candidats dans les 48 départements.
Le chef du MSP, cheikh Mahfoud Nahnah, avait talonné Liamine Zéroual, à l’élection présidentielle de novembre 1995, arrivant en deuxième position avec 25% des suffrages.
Ces deux partis pourraient récupérer une partie des voix des sympathisants du FIS, qui a appelé au boycott.
Le Front de libération nationale (FLN-ancien parti unique) et le Parti du renouveau algérien (PRA, membre du gouvernement), défendant d’ailleurs un islamisme modéré, seront eux aussi présents dans tout le pays.
Face à cette mobilisation, l’ANR a réussi à aligner des candidats dans 45 départements. Le RCD, qui a dénoncé l’alliance de fait entre conservateurs et islamistes, ne sera présent que dans 35 départements.
Le Front des forces socialistes (FFS), qui a longtemps hésité à s’engager dans une élection incapable, selon lui, de «résoudre la crise», n’aura des listes que dans 32 départements.
Tous les partis ont concentré leurs forces sur les grandes villes, notamment à Alger où la plupart des chefs de parti sont tête de liste: le RND a choisi le chef du gouvernement Ahmed Ouyahia, l’ANR son président Redha Malek, le RCD, Saïd Sadi, le FFS son premier secrétaire Seddik Débaïli, le PRA, son numéro 2, Djilali Sofiane.
Alger verra également la majorité des femmes engagées en politique mener campagne: Khalifa Messaoudi pour le RCD, la porte-parole du Parti des travailleurs (PT, extrême-gauche) Louisa Hanoun, Nadia Boumendil pour le FFS, Benarous pour le RND.
Les partis islamistes Ennahda et MSP, ont préféré garder leurs présidents en réserve, optant pour des figures locales connues de la population. Ennahda sera représenté à Alger par Rabah Mahmoudi, le PSP par Sayah Abdelhadi.
La compétition entre le RCD et le FFS sera enfin rude en Kabylie, où ces deux partis sont très influents et bien implantés.
ELECTIONS ALGERIENNES: CONSERVATEURS ET ISLAMISTES EN FORCEALGER, 23 Avril (AFP). — Les conservateurs et les islamistes apparaissent en position de force sur la ligne de départ pour les législatives du 5 juin, en étant les seuls à présenter des listes — closes mardi — dans tout le pays, alors que les «démocrates» s’alignent en rangs dispersés (VOIR AUSSI PAGE 8).Seuls...