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Actualités - CHRONOLOGIE

L'ONU condamne la colonisation à Jérusalem et l'UE étale ses divisions Israël, les Etats-Unis et... la micronésie face au monde entier (photo)

Un bien étrange tableau que celui représenté hier soir par l’Assemblée générale de l’ONU au moment du vote d’une résolution condamnant la colonisation israélienne à Jérusalem: d’un côté Israël, les Etats-Unis et... la Micronésie (sur laquelle il a fallu sans doute se rabattre en raclant les fonds de tiroirs diplomatiques) et de l’autre, le monde entier unanime à dénoncer les faits accomplis de Tel-Aviv dans les territoires occupés. Les Palestiniens ont également obtenu des sanctions symboliques contre l’Etat hébreu lors de ce vote dont l’Union européenne semble être sortie affaiblie par la défection de l’Allemagne.
Le délégué palestinien, Nasser al-Kidwa, a dit sa «pleine satisfaction» après que 134 Etats membres eurent voté en faveur d’une résolution «condamnant la construction par Israël (...) d’une nouvelle colonie à Jebel Abou Ghneim (Har Homa en hébreu) et toutes les autres mesures illégales prises par Israël dans les territoires occupés» et «exigeant la cessation immédiate et complète des travaux».
Les Etats-Unis, Israël et la Micronésie ont voté contre ce texte non contraignant, qui «demande la cessation de toutes les formes d’assistance et de soutien aux activités israéliennes illégales dans le territoire palestinien occupé (...) en particulier les activités de peuplement».
Onze Etats membres se sont abstenus, dont l’Allemagne, alors que les 14 autres pays de l’Union européenne ont soutenu cette résolution.
M. al-Kidwa a estimé que la convocation d’une telle session d’urgence de l’Assemblée générale était en soi un succès, puisque ce n’était que la dixième fois depuis la création des Nations unies il y a 51 ans, et a souligné «l’écrasante majorité» en faveur de la résolution. Pourtant, «personne ne s’est engagé à quoi que ce soit», a souligné un diplomate, mettant en avant le caractère non contraignant de la résolution.
M. al-Kidwa a également salué le fait que l’Assemblée générale ait demandé au secrétaire général des Nations Unies, Koffi Annan, un rapport «dans les deux mois» sur le respect par Israël de ces exigences.
«Toute la communauté internationale attend la réponse d’Israël», a commenté Nasser al-Kidwa.

La défection de
l’Allemagne
Le délégué palestinien a esquivé les questions sur l’abstention d’Etats comme la Norvège, l’Australie ou l’Allemagne, mettant en cause «l’énorme pression mise sur chacun des Etats» par Washington, qui refusait la tenue d’une telle session.
L’ambassadeur portugais Antonio Monteiro, président du Conseil de sécurité, s’est dit déçu par le vote de Bonn, expliquant que «chaque fois que l’Union européenne n’a pas de position commune, c’est mauvais pour l’Union».
D’autres ambassadeurs de l’UE ont toutefois minimisé cette abstention, notant que le représentant allemand, Gerhard Henze, avait assuré de la solidarité de Bonn avec l’UE et son opposition à la construction de colonies israéliennes, lors de son explication de vote.
L’ambassadeur américain, Bill Richardson, a souligné à des journalistes que les Palestiniens n’avaient obtenu un large soutien que parce qu’ils avaient adouci le ton de leur texte, qui appelait à l’origine à un boycott économique d’Israël.
«Les Etats-Unis ont voté contre parce que nous estimons que cela ne sert pas le processus de paix», a-t-il expliqué.
Les Etats-Unis ont opposé par deux fois leur veto à l’adoption d’une résolution demandant l’arrêt de la construction d’une nouvelle implantation juive dans la vieille ville arabe, déclenchant le mécanisme de convocation d’une session d’urgence de l’Assemblée générale.
Le refus du gouvernement israélien d’arrêter la construction, lancée le 18 mars, de l’implantation sur la colline de Har Homa a déclenché plus d’un mois de violences dans les territoires autonomes et entraîné l’interruption du processus de paix.
Un bien étrange tableau que celui représenté hier soir par l’Assemblée générale de l’ONU au moment du vote d’une résolution condamnant la colonisation israélienne à Jérusalem: d’un côté Israël, les Etats-Unis et... la Micronésie (sur laquelle il a fallu sans doute se rabattre en raclant les fonds de tiroirs diplomatiques) et de l’autre, le monde entier unanime...