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Actualités - CHRONOLOGIE

Le commissaire du gouvernement publie ses conclusions dans l'affaire Mosalli Lourdes peines requises contre le caporal Raad et le colonel Akl

Le commissaire adjoint du gouvernement près le tribunal militaire, le juge Joseph Maamari, a publié hier ses conclusions dans l’affaire de la mort de Farid Moussalli, le 17 novembre 1996, lors d’une perquisition effectuée par une patrouille de la Sûreté de l’Etat dans un appartement à Achkout.
Après des mois d’enquête, et un dossier gros de plusieurs centaines de pages, le juge a requis contre le caporal Ayla Raad la peine de mort pour avoir tiré sur la victime et il l’a considéré coupable d’avoir désobéi aux instructions de ses supérieurs. Le commissaire adjoint a aussi requis de lourdes peines contre le chef de la patrouille, le colonel Jean Akl, qui lui aussi aurait agi de sa seule initiative.
Il ressort du dossier que les FSI avaient commencé leur enquête au sujet de la disparition du fonctionnaire des finances, Raafat Sleimane, à la fin du mois de septembre 96. Sentant une affaire importante, les FSI avaient demandé l’aide de la Sûreté de l’Etat et, comme Raafat Sleimane était originaire de la Békaa, l’enquête a été confiée à la direction régionale de ce service, dirigée par le colonel Jean Akl. Mais ce dernier coordonnait son action avec la direction générale à Beyrouth et plus particulièrement avec le chef de la Sûreté de l’Etat, le brigadier Nabih Farhat et le chef de la section d’information au sein de ce service, le colonel Ali Makki (qui a démissionné depuis).

La mort de Moussalli

Le colonel Akl avait reçu des informations selon lesquelles un certain Farid Moussalli serait impliqué dans la disparition de Raafat Sleiman. Au début du mois de novembre, il aurait aussi découvert qu’un certain Roger Daniel était lié à Farid Moussalli et lui fournissait de la nourriture dans sa cachette. Mais le colonel Akl avait omis de donner le nom de Daniel à ses supérieurs à Beyrouth et c’est à partir de ce moment qu’il a commencé à agir de son propre chef. Ayant mené sa propre enquête, il a décidé d’effectuer une perquisition dans l’appartement de Achkout où était censé s’être réfugié Farid Moussalli. 24 heures avant l’opération, il informe oralement le brigadier Farhat de sa volonté d’arrêter le dénommé Roger Daniel. Le brigadier lui demande d’en parler au colonel Makki et il lui enjoint surtout de conduire Daniel à Beyrouth après son arrestation. Il lui demande aussi de ne pas effectuer l’opération de nuit.
Mais le colonel Akl ne tient apparemment pas compte de ces directives. Il procède à l’arrestation de Daniel au cours de la nuit et l’oblige à l’accompagner à l’appartement de Farid Moussalli.
Une fois devant l’appartement, le colonel Akl demande à Daniel d’ouvrir la porte avec son double des clés, mais après avoir regardé par le trou de la serrure, Daniel refuse affirmant que Moussalli est armé d’un revolver. Le colonel s’empresse de vérifier cette déclaration et voyant que Moussalli n’a pas d’armes, il ouvre lui-même la porte avec le double des clés et demande aussitôt à Moussalli de ne pas bouger.
Avec la rapidité de l’éclair, Moussalli se précipite vers sa chambre et le caporal Ayla Raad le suit; Farid Moussalli tire deux balles dans sa direction et le caporal tire une rafale, en principe en direction du sol, mais il atteint Moussalli qui tombe raide mort, après avoir été atteint de trois balles.
Le colonel Akl pénètre à son tour dans la chambre et voit Moussalli étalé au sol, entre le lit et le mur. Le caporal explique qu’il a dû tirer pour riposter à l’agression de Moussalli. Le colonel transporte alors le corps à l’hôpital Saint Georges, après avoir effacé tous les indices et emmène Roger Daniel à Beyrouth.
C’est, en principe, sur ces faits que s’est basé le commissaire adjoint du gouvernement près le tribunal militaire pour établir ses conclusions. Désormais, l’acte d’accusation dans cette affaire ne devrait plus tarder à être publié.
Le commissaire adjoint du gouvernement près le tribunal militaire, le juge Joseph Maamari, a publié hier ses conclusions dans l’affaire de la mort de Farid Moussalli, le 17 novembre 1996, lors d’une perquisition effectuée par une patrouille de la Sûreté de l’Etat dans un appartement à Achkout.Après des mois d’enquête, et un dossier gros de plusieurs centaines de pages,...