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Actualités - CHRONOLOGIE

France : coup d'envoi d'une campagne législative éclair

La France est entrée officiellement hier dans une campagne électorale éclair promettant être agressive, après l’annonce lundi soir par le président Jacques Chirac de législatives anticipées les 25 mai et 1er juin (VOIR AUSSI PAGE 11).
Au premier jour de la campagne, le premier ministre gaulliste Alain Juppé a promis des baisses d’impôt. «Nous avons en 1996 et 1997 commencé à baisser les prélèvements dans des proportions importantes (...) Ce programme sera poursuivi. Il devra être accentué», a-t-il dit devant les parlementaires de la majorité sortante réunis pour le lancement de la campagne. «La rigueur que nous a imposée la nécessité de payer les dettes socialistes est bel et bien derrière nous», a-t-il ajouté.

«C’est parti pour le sprint», a titré le quotidien populaire France-Soir, en publiant en Une un photomontage de M. Juppé, le chef d’orchestre de la campagne de la droite, et du chef de l’opposition socialiste Lionel Jospin, au coude à coude dans une course d’obstacles.

Résumant l’angle d’attaque de sa campagne, M. Jospin a déclaré que «la droite et au premier chef le premier ministre Alain Juppé veulent faire voter les Français avant que ne se confirment trois événements: l’échec aggravé de la politique économique du gouvernement, son intention de recourir à une cure d’austérité accrue, le développement des affaires le concernant».
Les plus récents sondages électoraux prédisent un scrutin serré, qui laisserait la droite, occupant jusqu’à présent quatre cinquièmes des sièges de l’Assemblée nationale, avec une majorité parlementaire réduite d’environ 150 députés malgré l’impopularité actuelle du tandem Chirac-Juppé auquel un tiers seulement des Français font confiance.
M. Chirac, qui devrait s’engager personnellement pour soutenir sa majorité, a justifié sa décision par la nécessité «d’un nouvel élan (...) pour aller plus loin sur le chemin des changements».

Réalisme

Le Parti socialiste, qui a adopté en début d’année un programme économique promettant créations d’emplois publics et réduction du temps de travail sans perte de salaire, doit attaquer pour faire oublier qu’il n’avait pas convaincu: seulement 19% des Français le jugeaient «réaliste» il y a un mois.
L’ancien premier ministre socialiste Laurent Fabius a ainsi demandé si les électeurs «diront «bravo» à l’augmentation du chômage (ndlr: qui touche 3,1 millions de personnes, soit un taux de 12,8%), «formidable» l’élévation des impôts, «extraordinaire» le progrès de la pauvreté? J’en doute», a-t-il répondu.
Prévenant d’emblée qu’il ne s’attarderait pas sur le bilan des quatre années de la législature sortante, M. Juppé a rétorqué que le Parti socialiste «perd la mémoire, n’a pas de vision d’avenir», «tente de combler le vide ou l’archaïsme de sa pensée», ou est «paralysé par son idéologie laxiste».
Pour Alain Juppé, qui se promet de faire le procès de «14 années de mitterrandisme», la France ne «peut s’offrir un nouveau fiasco socialiste». Une formule symétrique au slogan du «capitalisme dur» et de l’«ultralibéralisme» que socialistes et communistes dénoncent à droite.
Après de nouvelles interventions télévisées de M. Jospin et Juppé, le premier meeting électoral a été organisé en soirée près de Paris, tandis que chaque force politique continuait de présenter circonscription par circonscription ses candidats pas encore investis.
L’une des dernières grandes inconnues reste de savoir si le président du Front national (FN, extrême droite) Jean-Marie Le Pen, qui a dénoncé un «hold-up électoral», prendra le risque de disputer un scrutin où les instituts de sondage le donnent perdant.
Parmi les grandes dates déjà fixées de la campagne figure également une rencontre mardi prochain entre MM. Jospin et le numéro un des communistes français, Robert Hue, qui a revendiqué la présence de ministres communistes dans un éventuel gouvernement de gauche.
La France est entrée officiellement hier dans une campagne électorale éclair promettant être agressive, après l’annonce lundi soir par le président Jacques Chirac de législatives anticipées les 25 mai et 1er juin (VOIR AUSSI PAGE 11).Au premier jour de la campagne, le premier ministre gaulliste Alain Juppé a promis des baisses d’impôt. «Nous avons en 1996 et 1997...