Le nouvel ambassadeur de France attendu aujourd'hui à Beyrouth

Dérogeant au protocole et répondant au vœu de Jacques Chirac — qui entend ainsi marquer son intérêt particulier pour le Liban — le nouvel ambassadeur de France, M. Daniel Jouanneau, sera accueilli aujourd’hui à Beyrouth par son prédécesseur, M. Jean-Pierre Lafon, avec lequel il aura le soir même un «dîner de travail».
Un tête-à-tête qui permettra aux deux représentants de la France d’étudier les dossiers politiques, économiques et culturels situés au cœur des relations bilatérales franco-libanaises.
Le nouvel ambassadeur, qui était jusqu’ici chef du protocole au Quai d’Orsay, a rencontré hier matin des journalistes libanais pour un entretien à bâtons rompus. Une sorte de contact préliminaire avec la presse libanaise qu’il rencontrera à Beyrouth dès la présentation de ses lettres de créance.
M. Jouanneau est un diplomate de carrière et il s’est rendu au Liban à plusieurs reprises entre 74 et 76, alors qu’il était en poste au Caire.
Il lui est même arrivé, a-t-il dit, de prendre le taxi-service pour se rendre de Beyrouth à Zahlé..., atout qui n’échappera pas à l’attention du président Elias Hraoui...
Sur un ton plus conventionnel, le nouvel ambassadeur de France se veut aussi bien diplomate traditionnel que représentant des potentialités françaises en matière de reconstruction et d’échanges culturels.
Sa mission, estime-t-il, ne se limitera pas à représenter un président auprès d’un autre chef d’Etat mais constituera un lien entre les divers acteurs de la vie publique ayant un rôle dans le renforcement des relations bilatérales.
Au-delà des réserves d’usage, M. Jouanneau sait qu’il trouvera sur place plus d’un dossier épineux et que son rôle ne se limitera pas à accélérer la concrétisation de l’Ecole supérieure des affaires et d’autres projets franco-libanais.
A propos de la visite de Jean-Paul II à Beyrouth, le nouvel ambassadeur a rappelé qu’en qualité de chef du protocole aux A.E., il était l’un des organisateurs du voyage du souverain pontife en France. Une visite pastorale, explique-t-il, ne cautionne pas nécessairement la politique du pays hôte...
M. Jouanneau sait que sa tâche sera ardue. Il sait aussi qu’au pays du Cèdre, un ambassadeur de France est investi de l’ingrate mission de représenter tous les espoirs du monde.
Avec comme seul pouvoir, celui d’écouter et de témoigner...