LA MECQUE (Arabie Séoudite), 20 Avril (AFP). — L’identification des 343 victimes de l’énorme incendie de La Mecque s’annonce longue et difficile, ont indiqué les responsables séoudiens, alors que s’achevait le pèlerinage. «Le feu a tout ravagé» dans les camps de pèlerins où il s’est déclaré mardi dernier, et «il est difficile d’identifier les victimes», a déclaré le conseiller au ministère séoudien de l’Intérieur, M. Saëd al-Arabi al-Harchi. D’après le dernier bilan officiel séoudien, publié samedi, au moins 343 personnes de différentes nationalités ont trouvé la mort et 1.537 autres ont été blessées dans l’incendie qui a ravagé quelque 70.000 tentes de pèlerins à Mina, à cinq kilomètres au sud de La Mecque.
La plupart des victimes sont de pays asiatiques, notamment d’Inde et du Pakistan, avaient indiqué des responsables de ces deux pays.
«Le processus d’identification prendra du temps parce que certains corps sont calcinés», a indiqué M. al-Harchi, expliquant que les cartes d’identification des victimes ont également été détruites dans l’incendie.
Les pèlerins reçoivent à leur arrivée en Arabie Séoudite des cartes d’identification en plastique sur lesquelles figurent leur nom, nationalité et adresse, qu’ils portent au poignet.

Les passeports des pèlerins sont en effet saisis à leur arrivée par les autorités séoudiennes qui veulent s’assurer qu’aucun d’entre eux ne demeurera illégalement dans le royaume à la fin du pèlerinage.

Le pèlerinage a pris fin samedi et les deux millions de pèlerins qui s’étaient rassemblés depuis le 10 avril à La Mecque, dans l’ouest de l’Arabie Séoudite, ont commencé à quitter la ville natale du Prophète.

«Ce n’est que maintenant, au moment du départ, que nous aurons une idée exacte de la répartition des victimes par nationalité», a indiqué pour sa part un responsable de la chambre d’opération indienne mise en place à La Mecque pour informer les parents des victimes.

«Ceux qui ne reprendront pas leurs passeports seront considérés comme disparus», a-t-il dit, indiquant qu’une liste a commencé à être établie avec les noms des pèlerins qui se sont manifestés. «Nous sommes inondés par les coups de fil», a-t-il ajouté.

Un programme défini
à l’avance

L’arrivée et le départ des pèlerins s’effectuent conformément à un programme défini à l’avance, coordonné entre les autorités séoudiennes et les délégations officielles de chaque pays.
Les pèlerins ont accompli samedi dès l’aube le rite de la «circulation de l’adieu» autour de la Kaaba, construction cubique dans laquelle est enchassée une pierre noire apportée par l’archange Gabriel du paradis, selon la tradition musulmane.
Ce rite représente la dernière étape du pèlerinage, un des cinq piliers de l’islam que tout musulman doit accomplir au moins une fois dans sa vie s’il en a les moyens.

De La Mecque, les pèlerins doivent se rendre à Djeddah, également dans l’ouest de l’Arabie Séoudite, pour quitter le pays par avion, par bus ou par bateau.
La dernière tragédie a poussé les autorités séoudiennes à revoir leur dispositif anti-incendie en vue de l’améliorer. «Tous les services compétents examineront les moyens de mettre un terme au problème des incendies», a indiqué M. al-Harchi.

L’Arabie Séoudite a été notamment prise à partie par des familles de pèlerins indiens pour ne pas avoir été en mesure de prévenir l’incendie, provoqué par l’explosion d’une bonbonne de gaz.