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Actualités - OPINION

Dans l'amour et la paix

J’ai lu, dans les journaux d’hier, une information qui semblait tenir de la fantaisie: elle indiquait que plus de 300 esclaves avaient été rachetés au Soudan pour être libérés. Le prix par personne s’était élevé à 108 dollars.
L’opération a été réalisée par une Société de bienfaisance canadienne.
Je me suis arrêté devant ce placard. Qu’est-ce que les hutus et les tutsis pouvaient faire dans cette histoire: les esclaves délivrés comptent évidemment. Mais combien les combattants hutus et tutsis pouvaient vendre au Zaïre et hors du Zaïre? Qu’est-ce que leurs adversaires pouvaient acheter? Mystère!

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Je me suis offert aussi la lecture d’un académicien, André Frossard. Son livre a pour titre «Le monde de Jean-Paul II». Dans un de ses chapitres, il écrit ceci:
«Il est une parole de l’Evangile que l’on trouve généralement dure à entendre, déconcertante, paradoxale, en tout cas impraticable en temps de guerre et que bien peu de chrétiens, dans la suite des âges, se seront souciés d’appliquer. Elle aiderait les uns à prendre mieux conscience du tort qu’ils ont pu causer à des populations déshéritées, et à celles-ci de mieux comprendre quel chemin de croix a ramené sur la terre d’Abraham, le juif et les enfants qu’il lui restait».

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Dans la table des matières d’un autre ouvrage qui est de Jean-Paul II lui-même, plusieurs chapitres sont consacrés au respect de la vie:
«La vie s’est manifestée, nous l’avons vue» (1 In 1, 2)
«Ma force et mon chant, c’est le Seigneur, je lui dois le salut». (Ex 15, 2)
«Appelés... à reproduire l’image de son Fils». (Rm 8, 28-29)
«Quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais». (In 11, 26)

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Dans un ouvrage d’Alain Decaux, celui-ci rend compte de sa visite au pape, elle est de 1993. Je cite quelques lignes de cet entretien. Jean-Paul II demande:
«— Alors, le Liban! Quoi faire?»
Son français légèrement rocailleux, avec des réminiscences plus polonaises qu’italiennes, est aujourd’hui empreint d’une sourde colère et d’une profonde tristesse.
«— Scandaleux!»
Sur un ton amer et furieux, il s’interroge:
«—Comment la communauté internationale laisse-t-elle se poursuivre un tel massacre et permet-elle l’anéantissement d’un peuple?»

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Et voici la conclusion du pape dans sa lettre à tous les Libanais:
«Je pense qu’il n’est pas facile d’éviter les tentatives visant à saper le moral. Tout cela est difficile, mais non impossible. Toute chose est sujette à réforme, ainsi que je l’ai dit dans mon message aux Libanais, au début de mai 1984. Si chaque citoyen conserve une confiance authentique dans l’homme, je sais que tous les Libanais sont attachés à l’histoire de leur pays et savent comment revenir par leur foi, vers le Créateur unique. Dieu de l’amour et de la paix».
J’ai lu, dans les journaux d’hier, une information qui semblait tenir de la fantaisie: elle indiquait que plus de 300 esclaves avaient été rachetés au Soudan pour être libérés. Le prix par personne s’était élevé à 108 dollars.L’opération a été réalisée par une Société de bienfaisance canadienne.Je me suis arrêté devant ce placard. Qu’est-ce que les hutus et...