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Actualités - CHRONOLOGIE

La centrale syndicale préservera-t-elle son autonomie où sera-t-elle récupérée par le pouvoir ? Le sort de la CGTL se jouera cette semaine

Deux dossiers particulièrement cruciaux domineront l’actualité locale cette semaine: l’affaire des élections municipales qui sera au centre du Conseil des ministres qui se réunira demain, mardi; et les élections (fiévreuses) à la CGTL, prévues pour jeudi prochain, 24 avril. Le premier dossier est pratiquement classé et ne risque pas de présenter, par conséquent, de quelconques surprises. Par contre, l’échéance à laquelle est confrontée la CGTL a pris l’allure d’une véritable épreuve de force entre le gouvernement et le mouvement syndical dont l’indépendance et la liberté d’action sont sérieusement menacées par l’attitude du ministre du Travail Assaad Herdane .
L’ensemble de cette conjoncture locale ainsi que les développements en rapport avec la situation présente au Proche-Orient ont été passés en revue au cours d’une longue réunion de travail que le chef de l’Etat Elias Hraoui a tenue hier soir au palais de Baabda avec le premier ministre Rafic Hariri. Le ministre de la Défense Mohsen Dalloul — qui se trouvait au palais présidentiel lorsque M. Hariri y est arrivé — a assisté à une partie de la rencontre.
Selon des sources proches du chef du gouvernement, cette entrevue nocturne a été principalement axée sur l’affaire des municipales ainsi que sur la nature des rapports entre les pôles du pouvoir. Il se confirme sur ce plan que lors de sa séance de demain, mardi, le Conseil des ministres réaffirmera, sur le plan du principe, la nécessité d’organiser au plus tôt les élections municipales. Aucune date ne sera toutefois fixée, dans l’attente de l’élaboration d’un nouveau projet de loi sur les municipales qui devra être transmis au Parlement. Conséquence inéluctable d’une telle décision: les mandats des conseils municipaux actuellement en place seront prorogés (ils viennent à expiration à la fin du mois de juin).
Autre sujet évoqué au cours de la réunion d’hier soir au palais de Baabda: certaines nominations qui devraient intervenir lors de la séance du Cabinet, demain. Le gouvernement devra, notamment, nommer un nouveau directeur général à l’Electricité du Liban, en remplacement de M. Mouhib Itani, démissionnaire. Autres nominations attendues: celles
du président et des membres du conseil d’administration du port de Beyrouth, ainsi que celles des responsables de l’Institution nationale de l’Habitat (nouvel organisme étatique qui remplacera la Caisse autonome de l’Habitat).
Parallèlement à la gestion des affaires courantes, les présidents Hraoui et Hariri ont convenu, d’autre part, de tout mettre en œuvre en vue d’assainir les relations entre les pôles du pouvoir, d’autant que la situation régionale est particulièrement tendue du fait du blocage persistant qui se manifeste au niveau du processus de paix avec Israël. Le premier ministre a rendu compte sur ce plan au chef de l’Etat de la teneur de l’entretien qu’il avait eu samedi soir avec le vice-ministre russe des Affaires étrangères, M. Victor Possouvaliouk, qui l’avait informé du bilan de la visite qu’il venait d’effectuer en Israël (VOIR PAR AILLEURS). Il ressort des indications fournies par le responsable russe que les perspectives de déblocage dans la région sont très faibles. Le président Hraoui et M. Hariri en ont tiré comme conclusion que toute tension interne serait inopportune dans les circonstances présentes.

Le contentieux
avec la CGTL

Le gouvernement ne semble pas cependant vouloir appliquer une telle conclusion à son conflit ouvert avec la CGTL. Le ministre du Travail paraît, en effet, déterminé à évincer le directoire actuel de la centrale syndicale afin de «mettre au pas» la CGTL en favorisant l’élection, jeudi, d’un comité exécutif qui soit inféodé au pouvoir en place.
Face aux ingérences de l’Exécutif sur ce plan, le mouvement syndical, appuyé en cela par les différents courants et personnalités de l’opposition, se mobilise afin de sauvegarder son indépendance. Des assises élargies auront lieu dans ce cadre, aujourd’hui, au siège de la CGTL, à Badaro.
D’ores et déjà, la bataille s’annonce serrée et les élections de jeudi risquent fort bien de se dérouler dans une atmosphère fiévreuse. Et pour cause: le comité exécutif de la CGTL refuse catégoriquement la participation au scrutin des délégués de cinq nouvelles fédérations que le ministre du Travail considère comme faisant partie de la centrale syndicale. Ces cinq fédérations sont acquises au pouvoir. Dans le but évident de faire pencher la balance en faveur du candidat à la présidence de la CGTL, soutenu par le pouvoir (en l’occurrence M. Ghoneim Zoghbi), le ministère du Travail avait publié mercredi dernier une note affirmant que les cinq nouvelles fédérations (qui avaient été créées par l’ancien ministre Abdallah el-Amine) sont membres à part entière de la CGTL.
La légalité de la mesure prise par M. Herdane est fortement contestable du fait que le statut interne de la centrale syndicale stipule que seul le comité exécutif de la CGTL est habilité à agréer l’adhésion de nouvelles fédérations à la centrale syndicale. La question qui se pose dans ce contexte est de savoir quelle tournure pourraient prendre les élections de jeudi si les délégués des cinq fédérations contestées insistent à participer au scrutin.
Deux dossiers particulièrement cruciaux domineront l’actualité locale cette semaine: l’affaire des élections municipales qui sera au centre du Conseil des ministres qui se réunira demain, mardi; et les élections (fiévreuses) à la CGTL, prévues pour jeudi prochain, 24 avril. Le premier dossier est pratiquement classé et ne risque pas de présenter, par conséquent, de...