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Actualités - CHRONOLOGIE

Piano : Schnurr de retour

Il n’en est pas à son premier récital dans notre capitale. Friedrich Wilhelm Schnurr, le pianiste de Detmold, est une fois de plus de retour pour un cycle de concerts (Zouk Mosbeh, Balamand, Assembly Hall, Ecole allemande de Jounieh). A l’A.U.B., il a joué Schumann, Brahms et Beethoven, programme romantique.
La première œuvre interprétée est cette sonate op. 22 (g. moll) de Schumann où les deux derniers mouvements (rondo et presto) sont une cascade de notes tourbillonnantes. Empreinte d’un lyrisme où se mêlent tourment et félicité, cette œuvre porte bien la marque de Schumann. Le piano, dont Schumann exploite tous les procédés techniques, lui permet de se créer un langage très personnel.
Virtuose du piano, Clara sa femme était sa muse. Mais ce qu’on sait moins, c’est qu’elle composait elle-même tout en se dévouant à son génial époux, mort dément.
Wilhelm Schnurr nous offre là une occasion en or de découvrir la «voix» de cette femme admirable à travers, justement, la variation d’un thème pris à Robert Schumann. Accents riches mais échappant aux angoisses de l’auteur du «Carnaval». Il y a là une atmosphère plus détendue, plus sereine, où la prouesse technique est omniprésente, la mélodie ayant toutefois des inflexions moins graves. Pavane pour une aube nouvelle où l’espoir n’est pas condamné...
Pour rester dans le même ton, le Pr Schnurr a décidé de présenter deux rhapsodies (op. 79) du platonique soupirant de Clara, Johann Brahms. Schumann, après avoir entendu Brahms pour la première fois, écrivait: «Brahms est venu avec un sang nouveau, le héros et les Grâces entouraient son berceau. Il a découvert des régions magnifiques au piano...» C’était déjà tout dire d’un talent qui n’avait pas l’obsession des prouesses pianistiques comme Liszt ou Chopin et qui laissait à la poésie sa marge de rêve, tout en joignant avec bonheur le classicisme le plus sévère au lyrisme des romantiques.
C’est avec une œuvre de Beethoven, la célèbre «Waldstein» (Sonate C-dur op. 53) que devait se terminer ce concert. Puissante, majestueuse, déferlant comme une lame de fond mais accordant de lumineux moments d’éclaircie, cette œuvre a tous les scintillements d’une expression profondément romantique.
Dès les premières mesures de cet «adagio molto», gracieuse introduction pour une narration d’une sève bouillonnante pleine de fougue, jusqu’au prestissimo final d’une étourdissante vélocité, défilent de superbes images sonores... Magistralement traduites par un maître du clavier que le public libanais a plaisir de retrouver et qu’il ovationne à chaque fois à tout rompre.

Edgar DAVIDIAN21
Il n’en est pas à son premier récital dans notre capitale. Friedrich Wilhelm Schnurr, le pianiste de Detmold, est une fois de plus de retour pour un cycle de concerts (Zouk Mosbeh, Balamand, Assembly Hall, Ecole allemande de Jounieh). A l’A.U.B., il a joué Schumann, Brahms et Beethoven, programme romantique.La première œuvre interprétée est cette sonate op. 22 (g. moll) de...