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Actualités - CHRONOLOGIE

Au lendemain du scrutin syndical contesté de Saïda La CGTL aux dirigeants : arrêtez la repression et la falsification La CISL dénonce l'intervention des autorités dans les affaires syndicales

La Confédération générale des travailleurs au Liban (CGTL) a exhorté hier le président de la République, M. Elias Haoui, le chef du Législatif, M. Nabih Berry et le premier ministre, M. Rafic Hariri d’«intervenir immédiatement pour mettre un terme à la répression et à la falsification et pour demander des comptes aux responsables du crime» commis dimanche dernier à Saïda lors des élections de la Fédération des syndicats du Liban-Sud.
L’intervention des forces de l’ordre avait permis l’élection d’office à la tête de la fédération d’une liste soutenue par le pouvoir après l’arrestation de la majeure partie des membres du comité exécutif (dont plusieurs ont été blessés) et d’un grand nombre de journalistes qui ont été brutalisés.
La CGTL a en outre reçu le soutien de la Confédération internationale des syndicats libres (CISL). Son secrétaire général, M. Bill Jordan, a adressé une lettre au président Hraoui dénonçant «l’intervention des autorités dans les affaires syndicales» et mettant l’accent sur la nécessité de «faciliter la croissance d’un syndicalisme autonome au Liban».
Dans la lettre adressée en trois exemplaires à MM. Hraoui, Berry et Hariri, la CGTL a rejeté les résultats des élections de dimanche. «Vous savez, sans doute, qu’un crime a été commis le 13 avril par des agents des forces de sécurité intérieure (FSI) et des responsables administratifs à l’encontre de la Fédération des travailleurs du Sud, indique la texte. Comme cela ne s’est jamais vu depuis les années 49, les FSI ont pris d’assaut le siège de la fédération, ont arrêté et battu des dizaines de syndicalistes et de journalistes et ont supervisé des élections-fantôche qui, en vérité, n’ont pas eu lieu d’autant que certains électeurs potentiels se trouvaient en prison».
«Nous vous exhortons en votre qualité de protecteur de la Constitution, de la liberté et de la démocratie, poursuit la lettre, d’intervenir immédiatement pour mettre un terme à cette répression et à cette falsification, rétablir le droit et demander des comptes aux responsables, tous les responsables de ce crime. (Ces responsables) doivent être jugés par les plus hautes instances constitutionnelles, légales et judiciaires compétentes».

La CISL «choquée»

Dans la lettre adressée à M. Hraoui et dont une copie a été envoyée au directeur général de l’organisation internationale du Travail (OIT), M. Michel Hansen, la CISL se déclare «choquée» par ce qui s’est passé dimanche à Saïda.
«Monsieur le président, la CISL a été choquée d’apprendre l’intervention des autorités libanaises dans les affaires syndicales de votre pays», écrit M. Jordan avant de poursuivre:
«Le dimanche 13 avril, les forces de l’ordre ont envahi et occupé le siège de la Confédération du Liban-Sud à Saïda. Elles y ont arrêté et détenu des membres de la direction légitime et des militants de la Confédération. Au cours de cet incident plusieurs syndicalistes ont été blessés. Les forces de l’ordre y ont forcé la tenue de soi-disant élections syndicales alors que certains des dirigeants étaient toujours en détention. La CISL était informée que les élections légitimes de la Confédération du Sud avaient été reportées pour une période limitée afin de permettre d’abord l’élection de tous les mandatés de l’organisation par leurs propres syndicats de base.
«Monsieur le président, ajoute M. Jordan, la CISL a déjà lancé de nombreux appels à votre gouvernement pour permettre et faciliter la croissance d’un syndicalisme autonome au Liban, sans interférence directe ou indirecte des autorités. Le rôle d’un mouvement syndical fort et indépendant représente, en effet, un élément clé dans le développement harmonieux de nos nations et surtout d’un pays en reconstruction comme le Liban. La CGT libanaise a prouvé à des moments historiques qu’elle est à la hauteur de cette tâche et qu’elle représente les intérêts des travailleurs avec une grande conviction et responsabilité, malgré les conditions difficiles dans lesquelles elle doit opérer.
«Les ingérences fréquentes du gouvernement dans les affaires syndicales ne font que compromettre davantage une situation déjà complexe. La CISL proteste donc, avec la plus grande vigueur, contre l’action policière à Saïda du 13 avril qui représenta une violation grave des principes et conventions de l’OIT», a conclu M. Jordan.
La Confédération générale des travailleurs au Liban (CGTL) a exhorté hier le président de la République, M. Elias Haoui, le chef du Législatif, M. Nabih Berry et le premier ministre, M. Rafic Hariri d’«intervenir immédiatement pour mettre un terme à la répression et à la falsification et pour demander des comptes aux responsables du crime» commis dimanche dernier à...