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Actualités - DISCOURS

Dans son discours hier à Malte Boueiz réclame la condamnation claire de la politique israélienne

Dans le discours qu’il a prononcé hier, le ministre des Affaires étrangères, M. Farès Boueiz, a appelé les Etats réunis à Malte à adopter une résolution claire et franche dénonçant la politique israélienne au Moyen-Orient. Réaffirmant que le Liban aspire à une paix véritable, globale et durable, M. Boueiz a estimé qu’on ne peut parler de droits de l’homme sans évoquer les 250 détenus libanais dans les prisons militaires israéliennes, qu’on ne peut parler d’occupation de terres par la force sans évoquer l’occupation israélienne du Liban-Sud et de la Békaa-Ouest et qu’on ne peut évoquer le terrorisme sans le distinguer clairement du droit des peuples à résister à l’occupation militaire de leurs terres.
Le ministre des Affaires étrangères a entamé son discours à la conférence euro-méditerranéenne, en mettant l’accent sur «la nécessité d’un partenariat efficace et constructif qui nous permette de relever les défis qui se posent à nous à l’heure où la théorie des frontières hermétiquement fermées est tombée comme est d’ailleurs tombée la théorie de l’autosuffisance».
La tenue de ce congrès démontre «l’inéluctabilité d’une bonne relation entre les peuples et les Etats liés par la géographie, par les intérêts et aussi par le destin», a ajouté M. Boueiz qui a souligné que de tels liens nous imposent de «partager nos préoccupations, nos espoirs et nos ambitions afin d’y apporter ensemble les solutions les meilleures».
Et de poursuivre: «Le Liban qui demeure à ce jour la terre de la coexistence entre les différentes communautés et les différentes cultures connaît fort bien ces problèmes et ces besoins et l’attachement de notre pays à faire aboutir le processus de partenariat lui impose de relever les réalisations faites sur cette voie mais aussi les obstacles. Car on pourrait naturellement taire certaines questions épineuses pour donner l’image d’un congrès réussi mais ce serait remettre à plus tard les problèmes en suspens et nous leurrer nous-mêmes. L’attachement du Liban à parvenir à une paix juste, globale et permanente au Moyen-Orient lui impose aussi de diagnostiquer clairement la situation afin de ne pas être en train d’ignorer les priorités».
«Par notre dialogue avec la Communauté européenne, nous avons franchi des pas importants et atteint un stade avancé au niveau de l’accord de partenariat que nous recherchons. Et cela est naturel pour un pays comme le Liban qui connaît la démocratie depuis les temps anciens, qui respecte les droits de l’homme, qui pratique une économie libre et qui encourage l’initiative privée et le libre-échange. Il reste que des obstacles persistent sur la voie de ce partenariat: il nous faut en effet reconnaître que la marche arrière enregistrée au niveau du processus de paix en raison de l’attitude des Israéliens a provoqué un quasi-avortement de ce processus et a fait voler en éclats les acquis de Madrid comme pour nous ramener sept années en arrière et nous obliger à négocier à nouveau des points qui semblaient acquis. Partant, ce congrès ne doit pas en rester au niveau des généralités et tout appel qui en émanerait se doit de souligner les principes acquis et d’exiger l’arrêt des violations du processus de paix par le gel de la politique israélienne d’implantation et la politique israélienne de changement des bases de la paix», a encore dit M. Boueiz qui a souligné que «tout appel à la consolidation de la sécurité au Moyen-Orient ne peut aboutir s’il ne dénonce pas la non-adhésion d’Israël au traité sur la limitation des armes atomiques auquel ont adhéré tous les Etats ici présents».
Mettant par ailleurs l’accent sur le fait que «la sécurité ne peut pas être isolée de la politique», le ministre des Affaires étrangères a affirmé qu’«on ne peut pas parler des droits de l’homme en feignant d’ignorer qu’il existe plus de 250 détenus libanais dans les geôles militaires israéliennes où ils ne disposent d’aucun moyen légitime de défense; on ne peut évoquer le principe de l’acquisition de terres par la force alors que le Liban-Sud et la Békaa-Ouest continuent de ployer sous le joug de l’occupation et que les résolutions de l’ONU demeurent inappliquées; on ne peut parler du terrorisme — que le Liban dénonce alors qu’il en est victime — sans le définir clairement et le dissocier du droit légitime des peuples à résister à l’occupation alors que la Communauté internationale se trouve dans l’incapacité d’appliquer les termes de sa charte pour appliquer ses résolutions et que des Etats semblent se placer au-dessus de la loi».

Récompense

«Pour tout cela, les relations économiques des Etats européens avec Israël apparaissent comme une récompense de la politique israélienne qui constitue pourtant un défi à la paix dans la région», a poursuivi M. Boueiz qui a estimé qu’«on ne peut encourager le dialogue euro-méditerranéen au niveau économique en encourageant l’exportation industrielle à partir de l’Europe et en ne prônant pas en contrepartie les importations agricoles vers l’Europe».
M. Boueiz a encore souligné que «le Liban qui prône un rôle européen efficace au Moyen-Orient se félicite de la nomination d’un émissaire européen spécialement chargé de suivre le processus de paix. Il se déclare par ailleurs non seulement pour la création d’une zone de libre-échange mais pour la création d’une zone de prospérité commune qui comble le fossé entre les Etats industrialisés et les pays en voie de développement».
«Le Liban aspire à une paix véritable dans la région qui lui permette de récupérer ses droits et ses terres en lui permettant d’étendre à nouveau son autorité sur tout son territoire», a-t-il encore dit.
«Car c’est seulement ainsi que le Liban pourra récupérer son rôle dans la région et dans le monde. Donnez au Liban ses droits et la paix: vous en prendrez beaucoup, au moins autant qu’il a déjà donné au cours de sa longue histoire», a conclu M. Boueiz.
Dans le discours qu’il a prononcé hier, le ministre des Affaires étrangères, M. Farès Boueiz, a appelé les Etats réunis à Malte à adopter une résolution claire et franche dénonçant la politique israélienne au Moyen-Orient. Réaffirmant que le Liban aspire à une paix véritable, globale et durable, M. Boueiz a estimé qu’on ne peut parler de droits de l’homme sans...