Nasrallah : l'arrangement d'avril est une grande réalisation pour le Liban et la résistance

Le secrétaire général du Hezbollah, cheikh Hassan Nasrallah, a affirmé hier que son organisation ne se considérera plus liée par l’arrangement d’avril 96 si elle en vient à constater qu’il ne parvient plus à protéger les populations civiles libanaises.
Cheikh Nasrallah s’exprimait au cours d’un meeting commémorant le premier anniversaire de l’agression israélienne, organisé dans un grand amphithéâtre appartenant au Hezbollah, sur le boulevard de l’AIB.
Selon le secrétaire général du Hezbollah, l’arrangement d’avril est «une grande réalisation» pour le Liban, la résistance islamique et la Syrie. «Nous ne regrettons pas d’avoir conclu cet arrangement», a-t-il souligné, assurant que l’accord a réduit de façon significative les pertes au sein de la population civile libanaise. «Nous y sommes attachés, au contraire (...), mais nous avons des réserves sur la façon dont il est appliqué», a-t-il noté.
Ainsi, cheikh Nasrallah a critiqué la recrudescence des «violations» de l’arrangement d’avril depuis que la France préside le comité de surveillance. «Cette partie, a-t-il ajouté, sait parfaitement que le comité de surveillance est la seule fenêtre par laquelle les Etats-Unis et Israël ont permis qu’il pénètre dans la région. Pourtant, elle n’a pas assumé avec le sérieux requis la présidence du comité, se contentant de jouer les secrétaires».
Or, a poursuivi le secrétaire général du Hezbollah, «si nous en venons à constater, à travers les décisions du gouvernement libanais, les pratiques israéliennes ou la négligence des Etats concernés par la commission de surveillance, que les civils et leurs villages sont à nouveau impunément exposés aux agressions, nous ne nous considérerons plus tenus par l’arrangement d’avril, et nous nous accorderons le droit d’utiliser n’importe quelle arme, et contre n’importe quel objectif, pour défendre nos civils».
«Mais nous ne voulons pas précipiter les choses; nous avons le temps et nous parions sur le succès de cet arrangement», a-t-il conclu à ce sujet.
Par ailleurs, cheikh Nasrallah a réaffirmé que le Hezbollah ignore ce qu’est devenu le pilote israélien Ron Arad, affirmant que le groupe aux mains duquel se trouvait ce soldat israélien ne s’est plus manifesté à ce sujet.
Il a révélé au passage que la médiation allemande qui avait abouti à un échange de prisonniers, l’an dernier, entre Israël et le Hezbollah, était liée au règlement de cette question. «Nous ne faisons pas preuve d’intransigeance, dans cette affaire, a-t-il ajouté. Si le pilote disparu était entre nos mains, nous n’aurions pas hésité un seul instant à l’échanger contre des personnes détenues dans des prisons israéliennes».