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Actualités - CHRONOLOGIE

L'échec de Washington dissipe l'espoir d'un déblocage rapide

En dépit de l’optimisme de façade affiché par Bill Clinton pour qui «il reste une bonne chance» de relancer les discussions, l’échec du sommet américano-israélien de Washington a apparemment sonné le glas d’un déblocage rapide du processus de paix au Proche-Orient, preuve en est le regain de violence enregistré hier dans les territoires. A ce propos, le président U.S. a dit craindre que cette tension ravivée par la mort de trois Palestiniens tués l’un par un colon, et les deux autres par des soldats, ne «nuise aux efforts pour faire progresser» la paix. Il a invité les deux parties à «faire ce qu’il faut», c’est-à-dire du côté palestinien, à «ne pas tolérer du tout le terrorisme» et du côté israélien, à «rétablir la confiance nécessaire pour faire la paix». «C’est possible si nous travaillons ensemble», a-t-il estimé.
En l’absence de concessions israéliennes, Clinton cherche une ouverture du côté des Palestiniens. Hanane Achraoui, ministre palestinien de l’Enseignement supérieur, devait avoir des entretiens dans la nuit de mardi à mercredi avec le coordinateur américain pour le Proche-Orient, puis devait être reçue par le secrétaire d’Etat Madeleine Albright. Si ses contacts sont fructueux, la direction palestinienne enverra à Washington Mahmoud Abbas, un proche conseiller de Yasser Arafat.Les premières réactions palestiniennes augurent mal de ces contacts. Alors que la violence reprenait sur le terrain, Arafat déclarait que «Netanyahu ne veut pas la paix» (VOIR AUSSI PAGE 7).
En fait, les Palestiniens ont réaffirmé qu’ils n’accepteraient rien de moins qu’un gel de la colonisation, en particulier de la construction d’une nouvelle implantation à Jérusalem-Est, dont la mise en chantier le 18 mars a mis le feu aux poudres.
En revanche, le premier ministre Benjamin Netanyahu était sorti de son entretien avec le président américain Bill Clinton, lundi à Washington, en soulignant qu’il n’avait toujours aucune intention de freiner la colonisation.
Depuis son élection, il y a dix mois, Netanyahu applique sans faillir une politique de sape des accords d’autonomie conclus avec l’OLP par ses prédécesseurs travaillistes, en relançant la colonisation, en bloquant l’extension de l’autonomie et en rejetant sans appel les principales revendications palestiniennes.
Netanyahu doit notamment tenir compte de l’aile radicale de sa majorité, qui le pousse à refuser tout compromis, et il est resté sourd aux appels du pied répétés de son prédécesseur Shimon Pérès à former un gouvernement d’union nationale qui serait plus apte à la négociation.
Cette politique place de plus en plus dans l’impasse le président Yasser Arafat, qui avait tout misé sur les accords d’autonomie, même si la réprobation internationale pour la politique de Netanyahu lui permet de bénéficier d’un large soutien, au moins d’estime, au plan mondial.
Sans guère de moyen de pression sur M. Netanyahu, à part la colère de la rue palestinienne qu’il sait manœuvrer lorsque nécessaire, M. Arafat a souligné mardi qu’il comptait toujours sur les Etats-Unis pour débloquer la situation.
M. Netanyahu «doit savoir que nous sommes complètement engagés dans le processus de paix, et qu’il doit lui aussi s’en tenir à ses engagements», a affirmé M. Arafat en ajoutant, par le truchement de son porte-parole: «Nous espérons que l’Administration américaine et la communauté internationale le ramèneront sur la bonne voie, afin que nous puissions aller de l’avant vers la paix».
Pour l’un des principaux négociateurs palestiniens, M. Hassan Asfour, «la dernière chance de sauver le processus de paix est entre les mains de l’Administration américaine».
«Nous n’accepterons rien de moins que l’arrêt des activités de colonisation, notamment à Abou Ghneim (le site où Israël a entrepris la construction d’une nouvelle colonie à Jérusalem-Est), ainsi qu’un respect complet des accords signés», a déclaré M. Asfour.
En dépit de l’optimisme de façade affiché par Bill Clinton pour qui «il reste une bonne chance» de relancer les discussions, l’échec du sommet américano-israélien de Washington a apparemment sonné le glas d’un déblocage rapide du processus de paix au Proche-Orient, preuve en est le regain de violence enregistré hier dans les territoires. A ce propos, le président U.S....