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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Les aounistes et le PNL se déchaînent contre le pouvoir

L’opposition chrétienne n’est pas allée de main morte hier pour fustiger les dirigeants du pays à la suite du retrait du projet d’amendement de la loi de 1977 sur l’organisation des élections municipales, qui augure d’un report du scrutin, prévu initialement en juin prochain, et après la démission du président du Conseil constitutionnel Wajdi Mallat pour cause de pressions politiques.
Le Rassemblement pour le Liban (RPL, aouniste) a estimé dans un communiqué publié en France que le retrait du projet d’amendement de la loi sur les municipales était «une conséquence naturelle de l’aptitude manifestée par l’opposition nationale libre à participer à ce scrutin, les piliers du régime ayant senti le danger qui menace leurs attributions et leurs postes, dépourvus à la base de toute légitimité populaire».
«Ils avaient d’abord tenté de faire passer cette échéance, importante pour la vie quotidienne des citoyens, conformément à leurs désirs, en pariant sur l’abstentionnisme des citoyens et l’abandon de leurs droits», poursuit le communiqué, assurant que «la mobilisation organisée par le courant national libre a réussi à faire échouer le complot d’hégémonisme des gens du pouvoir».
Ces derniers, ajoute le RPL, «ont cru un moment que les services spéciaux qui relèvent d’eux seraient en mesure d’influer sur le cours des élections et sur les résultats (...) mais il est apparu clairement que la fraude était impossible du fait de la dimension réduite des «circonscriptions» au scrutin municipal, au contraire de ce qui s’était passé lors des législatives de l’été 1996 où la fraude était la règle».
Selon le communiqué, «les députés de la place de l’Etoile ont craint pour leurs positions, eux qui comptent sur les services publics pour affermir ces positions et gagner la sympathie des citoyens».
Au sujet de la démission du président du Conseil constitutionnel, le RPL souligne que ce développement «porte le coup de grâce à ce qui restait de fausse démocratie au Liban».
«Il est clair que les pressions exercées pour qu’il s’abstienne de toucher aux résultats de la mascarade des législatives sont la cause essentielle de sa démission», dit encore le communiqué des aounistes, selon lequel le Liban donne aujourd’hui une «triste image» de lui-même, du fait de «la politique du régime qui fait de la dictature et de l’inféodation à l’étranger les fondements de son pouvoir».
Il invite également «les dirigeants du courant national libre et de l’opposition authentique» à compléter leur travail de rapprochement «dans le but d’être prêts à réagir à toute éventualité, sur les plans intérieur et régional».

Le PNL

Le Parti national libéral (PNL) a souligné pour sa part, dans un communiqué publié à l’issue de la réunion hebdomadaire de son conseil supérieur, sous la présidence de son chef, Dory Chamoun, que le problème des municipales illustrait «le sous-développement» politique dû aux «énormes failles du système et au déséquilibre que vit le Liban du fait du monopole du pouvoir» et des ingérences extérieures.
«Nous réitérons notre attachement à l’organisation des élections municipales et imputons aux gens du pouvoir la responsabilité du retard dans l’adoption de la loi», ajoute le communiqué.
Le PNL s’est par ailleurs affirmé «non surpris par la révélation des pressions dont a fait état le président du Conseil constitutionnel, s’agissant d’une réalité devenue familière». Le parti regrette néanmoins que M. Mallat ait présenté sa démission, jugeant «préférable qu’il prenne l’initiative de faire apparaître la faille au grand jour et d’en désigner les responsables».
Pour le PNL, la démission «n’est pas une solution, car elle risque d’empêcher que des jugements soient rendus sur les recours en invalidation (de certains mandats législatifs) et de maintenir ainsi le silence sur des opérations électorales dont les dirigeants continuent de louer la régularité et l’honnêteté».
«Par delà cette affaire, apparaît clairement l’intention d’empêcher l’édification des institutions (de l’Etat)», estime encore le PNL.
M. Chamoun devait réitérer ces positions à la suite d’un entretien avec le métropolite grec-orthodoxe de Beyrouth, Mgr Elias Audeh, au siège de l’archevêché.
Le chef du parti de la Solidarité, Emile Rahmé, a également estimé dans une déclaration que la démission de M. Mallat portait «le coup de grâce au pouvoir législatif» au Liban, un pays qui, selon lui, se trouve «aux soins intensifs depuis son entrée en Deuxième République».
L’opposition chrétienne n’est pas allée de main morte hier pour fustiger les dirigeants du pays à la suite du retrait du projet d’amendement de la loi de 1977 sur l’organisation des élections municipales, qui augure d’un report du scrutin, prévu initialement en juin prochain, et après la démission du président du Conseil constitutionnel Wajdi Mallat pour cause de...