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Actualités - ANALYSE

Plaidoyer parlementaire nuancé pour l'enseignement religieux facultatif...

Député et néanmoins sensé, ce politicien déplore «le malin plaisir qu’on semble prendre dans ce malheureux pays à inventer tous les quatre matins une ribambelle de faux problèmes, comme si les vrais ne suffisaient pas... Cette histoire d’enseignement religieux, par exemple, tombe comme un cheveu dans la soupe: dans les écoles officielles, sans qu’il soit besoin de le dire, cet enseignement a toujours existé de manière facultative, et n’a jamais été obligatoire. Le directeur de l’établissement fixait la part et l’horaire revenant à ce secteur dans le cursus scolaire, pour inviter tel prêtre chrétien et/ou tel cheikh mahométan à dispenser des cours aux élèves désireux de les suivre».
«La décision gouvernementale, poursuit ce parlementaire, n’apporte donc rien de neuf, si ce n’est qu’elle consacre noir sur blanc une pratique nationale traditionnelle, et il est très étonnant dès lors qu’elle provoque de tels remous, une telle levée de boucliers, un pareil flot de communiqués rageurs de la part de certaines instances. On croirait, à entendre ces pôles vitupérer, que le gouvernement a desserré la boucle, qu’il a ordonné que d’obligatoire l’enseignement religieux devienne facultatif, ce qui n’est pas du tout le cas. Tout ce que l’on a fait, par esprit pratique et pour aérer les études, c’est de préciser que les croyants musulmans pourront suivre les classes religieuses le vendredi, jour de repos dans l’islam, et les fidèles chrétiens le dimanche. C’est là une mesure normale techniquement: aucun apport facultatif, aucune activité extrascolaire ne doivent mordre sur un programme pédagogique de semaine déjà trop chargé pour être mené à bien complètement sur l’année. On sait en effet que pour beaucoup de matières les écoles n’arrivent pas à terminer le programme, même pour les classes qui débouchent sur des examens officiels comme le brevet ou le bac».

Rien d’inhabituel,
selon Hamadé
De son côté, l’opposant Boutros Harb, qui fut comme on sait ministre de l’Education à deux reprises (sous feu Elias Sarkis puis sous le présent régime), s’étonne également de tout le tapage fait autour d’une mesure qui n’a rien d’inhabituel. Quoique peu enclin à ménager le gouvernement, il laisse entendre que la décision prise n’a rien d’arbitraire et répète à son tour que «l’on s’est contenté de préciser que les cours seront donnés le vendredi ou le dimanche».
D’autres députés, sans s’appesantir sur les aspérités de la présente polémique, grommellent que, «finalement, force est de constater qu’au lieu de s’acheminer doucettement vers l’abolition du confessionnalisme politique, on ne fait que le conforter par des prises de position ou des mesures comme celle qu’on vient de prendre dans les écoles officielles, creuset formateur théorique du futur citoyen. Il ne suffit pas, bien que l’initiative soit louable, de supprimer la mention du rite sur les cartes d’identité comme vient de le faire le ministère de l’Intérieur. Les établissements scolaires publics, dans un Etat vraiment laïc, ne doivent pas du tout s’occuper d’enseignement religieux. Après tout, rappellent ces députés, quiconque le souhaite peut facilement assurer l’éducation de ses enfants dans les centres spécialisés qu’offrent toutes les communautés...»
Après avoir estimé que «l’enseignement religieux facultatif c’est encore un moindre mal en démocratie libre», ces parlementaires jugent «bien maladroite l’idée du gouvernement de réveiller le chat qui dort...». Mais un loyaliste leur répond, mezza voce, que «l’on a voulu, en déplaçant les cours à la fin de la semaine, les rendre moins suivis. En effet, nous avions reçu de discrets messages indiquant que dans diverses régions des courants extrémistes mettaient à profit ce créneau pour endoctriner et embrigader le plus de jeunes possible. Parallèlement, certaines instances religieuses — et le hic est qu’on les trouve maintenant parmi les protestataires! — s’alarmant du prosélytisme des intégristes dans les écoles, nous avaient demandé d’intervenir pour y mettre fin...».
Ph.A.-A.
Député et néanmoins sensé, ce politicien déplore «le malin plaisir qu’on semble prendre dans ce malheureux pays à inventer tous les quatre matins une ribambelle de faux problèmes, comme si les vrais ne suffisaient pas... Cette histoire d’enseignement religieux, par exemple, tombe comme un cheveu dans la soupe: dans les écoles officielles, sans qu’il soit besoin de le...