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Actualités - CHRONOLOGIE

Objectif immédiat des arabes : retirer à Israël les acquis de la paix (photo)

Les pays arabes, à bout de patience, veulent retirer à Israël les acquis du processus de paix pour tenter de l’obliger à renoncer à sa politique de colonisation et se sont déclarés hier déterminés à appliquer rapidement le gel de la normalisation avec l’Etat hébreu (VOIR AUSSI PAGE 7).
Après un délai de grâce de dix mois, les 22 membres de la Ligue arabe, réunis dimanche et lundi au Caire au niveau de leurs ministres des Affaires étrangères, ont voulu ainsi mettre en œuvre les menaces du sommet du Caire de juin 1996 et signifier clairement aux Etats-Unis et à Israël que ce dernier ne pouvait obtenir le beurre et l’argent du beurre. Dans son intervention devant la Ligue dimanche, Yasser Arafat avait lancé un appel pathétique aux participants, précisant notamment que son peuple se trouvait «face à un état de guerre en raison des chars et du blocus israéliens». «La seule chose qu’Israël n’a pas encore fait, a-t-il ajouté, c’est qu’il lance une bombe nucléaire».
Le premier ministre israélien Benjamin «Netanyahu ne peut pas prendre tous ses gains en plus de la construction de colonies sans rien donner, car tout a un prix», selon le chef de la diplomatie égyptienne Amr Moussa.
Pour son homologue libanais Farès Boueiz, «c’est un message clair à Israël. S’il continue d’agir ainsi il détruira le processus de paix». Quant aux Etats-Unis, «nous leur demandons de revenir aux principes de base du processus de paix (notamment la terre contre la paix) et à leur rôle originel d’intermédiaire impartial» (VOIR PAR AILLEURS).
Washington a opposé par deux fois son veto à une résolution du Conseil de Sécurité de l’ONU condamnant la colonisation israélienne.
La mise en chantier le 18 mars d’une nouvelle colonie juive à Jérusalem-Est, annexé, a suscité la colère des pays arabes et musulmans qui avaient déjà appelé la semaine dernière au sommet islamique d’Islamabad et au comité de Jérusalem à Rabat à réviser les relations avec Israël.
Dimanche soir, les ministres arabes ont recommandé de geler la normalisation avec Israël, fermer les bureaux d’intérêts ou commerciaux dans ce pays, renforcer le boycottage des entreprises israéliennes et suspendre leurs participations aux négociations multilatérales de paix.

Journée de colère

Pour eux, la colonisation viole les accords israélo-palestiniens, prévoyant de ne pas modifier durant la période d’autonomie la situation démographique à Jérusalem, dont Israël a occupé et annexé la partie orientale en 1967.
Les ministres ont d’ailleurs décidé de faire du 28 juin, date anniversaire de cette annexion, une «journée de colère» et de grève, selon la Ligue.
«Maintenant c’est à Israël de décider s’il veut normaliser ses relations avec les Arabes ou poursuivre sa politique», a observé le ministre d’Etat omanais aux Affaires étrangères Youssef ben Alaoui ben Abdallah.
La décision ne concerne pas l’Egypte et la Jordanie, qui ont signé la paix avec Israël respectivement en 1979 et 1994, même si Amman a repoussé, hier, sine die des négociations prévues sur un aéroport commun avec l’Etat hébreu.
Elle s’applique aux pays arabes qui avaient amorcé un rapprochement depuis le début du processus de paix en 1991, surtout Oman, le Qatar — qui ont de fait gelé l’ouverture de leurs bureaux commerciaux en Israël depuis juillet dernier —, le Maroc, la Tunisie et la Mauritanie.
Djibouti a promis dimanche de stopper ses projets de représentation commerciale en Israël, selon un diplomate arabe.
La plupart des ministres ont insisté sur le fait que la décision faisait suite aux menaces du sommet arabe de juin dernier et serait approuvée par leurs chefs d’Etat sans nécessité d’un nouveau sommet.
Le ministre syrien Farouk el-Chareh a affirmé que les réserves de la Jordanie, du Maroc et de la Mauritanie étaient de pure forme et qu’ils appliqueraient la décision.
Israël a accusé la Ligue arabe d’avoir «miné» le processus de paix avec les Palestiniens. «Cela s’inscrit dans le domaine des absurdités, il est préférable qu’ils (les Israéliens) prennent conscience de la réalité de la situation», a commenté M. Moussa.
Les pays arabes, à bout de patience, veulent retirer à Israël les acquis du processus de paix pour tenter de l’obliger à renoncer à sa politique de colonisation et se sont déclarés hier déterminés à appliquer rapidement le gel de la normalisation avec l’Etat hébreu (VOIR AUSSI PAGE 7).Après un délai de grâce de dix mois, les 22 membres de la Ligue arabe, réunis...