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Actualités - CHRONOLOGIE

L'émissaire US cherche à organiser une rencontre Arafat-Netanyahu Dennis Ross tente d'éteindre l'incendie (photo)

Insister auprès de Yasser Arafat pour qu’il manifeste sans ambiguité son rejet de la violence politique ou du terrorisme; presser Israël de donner davantage de raisons aux Palestiniens de soutenir un processus de paix qui perd de jour en jour de sa crédibilité: Dennis Ross a entamé hier une mission qui s’avère difficile, sinon impossible. Pour le cas — plutôt improbable en l’état actuel de la conjoncture régionale — où il réussirait, l’émissaire américain tenterait d’organiser un sommet palestino-israélien.

M. Ross a commencé, dans la journée de jeudi, par rencontrer le président de l’Autorité palestinienne à Rabat, où celui-ci participait à la session du comité Al-Qods. Auparavant, le coordinateur américain pour le Proche-Orient — arrivé tard mercredi soir dans la capitale marocaine — avait été immédiatement reçu par le roi Hassan II. Bien qu’aucune indication n’ait été donnée sur le contenu de cet entretien, les observateurs estiment que l’envoyé spécial du président Bill Clinton a vraisemblablement demandé au souverain chérifien d’user de son pouvoir pour modérer les réactions des participants à la session du comité Al-Qods et éviter qu’ils ne condamnent trop durement Israël.
Devant son interlocuteur américain, le souverain marocain a fait valoir qu’il convenait de «calmer Netanyahu et non pas Arafat».
A l’issue de cette rencontre, et quelques instants avant de recevoir pendant 1h45 Dennis Ross, Yasser Arafat a pour sa part réitéré ses accusations contre Israël en qualifiant la «judaïsation» de la partie orientale de Jérusalem de «crime contraire aux accords d’Oslo».
Le président de l’Autorité palestinienne avait pris soin de faire publier, mercredi à Gaza, par l’agence palestinienne officielle WAFA, un communiqué affirmant que «la direction palestinienne» était «connue pour sa lutte contre toutes les formes de terrorisme» et qu’elle respectait «entièrement» ses obligations découlant des accords d’autonomie.
Avant de quitter Rabat pour Israël, où il devait rencontrer en soirée le premier ministre Benjamin Netanyahu, M. Ross s’est refusé à commenter l’entretien qu’il venait d’avoir avec le président de l’Autorité palestinienne, se contentant d’affirmer qu’il devait rendre compte des résultats de sa mission au président américain Bill Clinton durant le week-end.
Selon un haut responsable israélien, «avant toute chose, les Palestiniens doivent faire la preuve de leur détermination à combattre le terrorisme; ce n’est que si cette condition est remplie que les négociations pourront reprendre».
«Il n’est pas question de revenir sur la décision de construire le quartier de Har Homa», a poursuivi ce haut fonctionnaire qui a requis l’anonymat.
Mais il a laissé entendre qu’Israël, en cas de reprise du dialogue avec l’Autorité palestinienne, «pourrait s’engager à ne pas prendre de décisions unilatérales» dans l’avenir.
Prié d’imaginer quel pourrait être l’effet de la mission Ross sur l’état des relations entre les deux camps, Ury Saguy, ancien chef du renseignement israélien, a répondu: «Le même que celui de l’aspirine sur un rhume, c’est-à-dire marginal. Cela fera un peu baisser la fièvre mais ne soignera pas la maladie elle-même».
Pour Danny Naveh, secrétaire général du gouvernement israélien, c’est la violence palestinienne qui jette «une ombre très noire» sur l’avenir du processus de paix. Comme pour apporter de l’eau à son moulin, Ibrahim Ghoché, porte-parole de Hamas, a affirmé dans une interview à l’hebdomadaire allemand qu’«Israël doit s’attendre à l’explosion de nouvelles bombes», car «l’heure des martyrs a sonné».
Dès son arrivée à Jérusalem, venant du Maroc, M. Ross s’est rendu au domicile du premier ministre israélien. A l’issue de l’entretien, il devait se refuser à toute déclaration, se contentant de faire savoir qu’il rencontrerait de nouveau aujourd’hui M. Netanyahu ainsi que les ministres des Affaires étrangères et de la Défense David Lévy et Yitzhak Mordehaï.
(AFP, Reuter)
Insister auprès de Yasser Arafat pour qu’il manifeste sans ambiguité son rejet de la violence politique ou du terrorisme; presser Israël de donner davantage de raisons aux Palestiniens de soutenir un processus de paix qui perd de jour en jour de sa crédibilité: Dennis Ross a entamé hier une mission qui s’avère difficile, sinon impossible. Pour le cas — plutôt improbable...