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Actualités - CHRONOLOGIE

Menacé par une fronde parlementaire, Netanyahu évoque un cabinet d'union

Menacé d’une fronde parlementaire à cause de ses concessions territoriales, le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a rencontré hier en tête-à-tête la plupart de ses contestataires de droite et a laissé planer l’éventualité d’un Cabinet d’union nationale.
«M. Netanyahu a essayé de colmater les brèches. Il n’est pas vraiment inquiet, mais ne peut ignorer les revendications», a reconnu son conseiller diplomatique David Bar Illan.
Pas moins de huit députés sur les 66 de la majorité, pour un total de 120 à la Knesset, ont menacé d’appuyer une motion de défiance déposée par l’opposition travailliste sur «le fonctionnement désastreux du gouvernement».

«Le premier ministre ne m’inspire aucune confiance, et je voterai en conséquence», a averti Benny Begin, qui mène la rébellion au sein du Likoud avec David Reem et Uzi Landau. Trois élus du Parti national religieux, Shaoul Yaalom, Zwi Hendel et Hanan Porat, leur ont emboîté le pas, ainsi que Michaël Kleiner du groupe parlementaire Guesher.

M. Reem a même annoncé qu’il déposerait un projet de loi amendant la loi électorale et permettant à la Knesset de démettre le premier ministre par une majorité de 61 députés au lieu des 80 actuellement requis.
«J’espère qu’on ne me forcera pas à envisager un Cabinet d’union nationale», a averti le premier ministre, après une rencontre vendredi avec le chef de l’opposition travailliste Shimon Pérès.

Le scandale
politico-judiciaire

Un autre dirigeant du Likoud Michaël Eytan veut associer M. Pérès au pouvoir «pour faire face aux pressions internationales à propos de Jérusalem».
Cette question est au menu des prochaines négociations sur le statut définitif des Palestiniens. Grâce au veto américain, Israël a échappé vendredi à une résolution du Conseil de Sécurité de l’ONU condamnant sa politique de colonisation à Jérusalem-Est annexé.
La fracture se dessine aussi au sein du Cabinet, M. Ariel Sharon (Infrastructures nationales), Mme Limor Livnat (Communication), et M. Moshé Peled (vice-ministre de l’Education), champions de l’idéologie d’Eretz Israël (le Grand Israël), se disant ouvertement «trahis».
M. Pérès a affirmé dimanche à la radio israélienne avoir été simplement informé du prochain redéploiement israélien en Cisjordanie durant sa rencontre avec M. Netanyahu, et a écarté l’idée d’un Cabinet d’union nationale.
«Il n’en sera pas question tant que l’affaire ne sera pas réglée», a-t-il dit, en allusion à l’enquête de police sur les conditions douteuses qui ont permis en janvier la nomination controversée de Ronni Bar-On au poste de conseiller juridique du gouvernement.
Le dirigeant travailliste a longtemps caressé le projet d’entrer dans un Cabinet d’union nationale «pour sauver le processus de paix». Il a accepté de reporter le débat de censure prévu lundi à cause d’un voyage en Russie de M. Netanyahu, et ne peut objectivement que souscrire au pragmatisme idéologique de ce dernier.

“gouvernement
mourant”

Selon M. Yitzhak Ravihiye, porte-parole du parti, le groupe parlementaire travailliste se réunira lundi pour annoncer officiellement son refus d’un Cabinet d’union nationale.
MM. Yossi Beilin et Ehud Barak, candidats déclarés à la succession de M. Pérès le 3 juin, sont franchement hostiles à un tel Cabinet.
«Il ne faut pas donner d’oxygène à ce gouvernement mourant», a déclaré M. Beilin. «Inutile d’entrer dans un gouvernement que ses membres vont quitter les uns après les autres», a enchéri M. Barak.
Menacé d’une fronde parlementaire à cause de ses concessions territoriales, le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a rencontré hier en tête-à-tête la plupart de ses contestataires de droite et a laissé planer l’éventualité d’un Cabinet d’union nationale.«M. Netanyahu a essayé de colmater les brèches. Il n’est pas vraiment inquiet, mais ne peut ignorer...