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Actualités - CHRONOLOGIE

Washington tente de prévenir un embrasement au P.O.


Impasse politique, climat de crise, hausse de la tension sur le terrain: inquiet devant la situation qui prévaut dans les rapports israélo-palestiniens et la menace bien réelle d’une reprise sur une large échelle des actes de violence, Washington a jugé indispensable d’intervenir, dépêchant son représentant spécial Dennis Ross dans la région. L’émissaire américain se trouvait hier à Rabat pour y rencontrer Yasser Arafat, présent dans la capitale marocaine pour la réunion du comité Al-Qods qui doit se tenir à Casablanca. Aujourd’hui, il gagnera Israël pour des entretiens avec le premier ministre Benjamin Netanyahu, avant de regagner la capitale fédérale afin de rendre compte des résultats de sa mission au président Bill Clinton.

Dennis Ross, dit-on de source américaine, est condamné à réussir car aussi bien Israéliens que Palestiniens jugent la conjoncture extrêmement dangereuse.
«En l’état des choses, c’est-à-dire en l’absence de coopération, les conditions sont propices à l’action des groupes terroristes», souligne le chef de la police israélienne, Assaf Hefetz.
Le chef du renseignement militaire palestinien, Amine Hindi, lui faisant écho, souligne que la politique de Netanyahu a «créé un terrain favorable aux attentats-suicide». «Nous ne pouvons garantir qu’aucun nouvel attentat-suicide ne se produira, même si nous continuons à prendre toutes les mesures pour les prévenir» ajoute l’officier palestinien dont un ancien chef du Mossad partage le pessimisme, déclarant à Radio-Israël que l’Etat juif, pas plus que l’OLP, ne pouvait faire grand-chose pour empêcher les attentats-suicide.

Le président Bill Clinton a précisé mercredi, lors d’une brève rencontre avec la presse, que M. Ross avait «des instructions très précises» pour sa mission.
Se déclarant «inquiet pour le processus de paix», M. Clinton a souligné que le gouvernement américain avait réfléchi «de manière intensive» au cours des derniers jours à des «idées à proposer» aux deux parties afin de «limiter la violence et relancer les négociations».

Escalade verbale

Comme à chaque fois que les deux camps sont sur le point de reprendre langue, les déclarations et prises de positions maximalistes se sont multipliées au cours des dernières heures. Ainsi, Yasser Arafat a-t-il estimé, avant de quitter Dacca pour Rabat, qu’«aucune paix n’est possible» tant que Jérusalem ne sera pas la capitale d’un Etat palestinien. Dans une interview publiée mercredi par le «Daily Star» de Dacca, le chef de l’Autorité palestinienne a affirmé qu’une «conspiration» était en cours, avec pour objectif de «détruire le processus de paix».
«La crise actuelle est très grave (...), mais Israël doit réaliser qu’il ne peut pas y avoir de paix durable si l’accord auquel nous sommes parvenus n’est pas totalement appliqué. Nous ne demandons pas la lune, mais seulement ce sur quoi nous nous sommes déjà mis d’accord».
Pour Saëb Erakat, négociateur en chef palestinien, «Ross doit dire aux Israéliens d’arrêter, de mettre un terme à l’activité de colonisation».
Quant à Israël, il a appelé l’émissaire US à exiger du président palestinien qu’il renonce à la violence pour parvenir à ses fins. «Nous souhaitons que M. Ross fasse comprendre à Yasser Arafat que son attitude de soutien au terrorisme est incompatible avec la poursuite du processus de paix», a déclaré M. David Bar-Illan, porte-parole de M. Benjamin Netanyahu.
«Je crois que les Américains savent à présent que Yasser Arafat a donné son feu vert aux intégristes pour qu’ils commettent des attentats. Les Américains l’ont dit à mots couverts en appelant l’Autorité palestinienne à mettre un feu rouge au terrorisme», a-t-il poursuivi.
Selon M. Bar-Illan, le président palestinien «a toujours gardé en réserve la carte du terrorisme, parce qu’il croit pouvoir ainsi exercer des pressions sur Israël et obtenir des concessions, avec le soutien de la communauté internationale, afin d’atteindre son objectif stratégique qui est la création d’un Etat palestinien ayant Jérusalem pour capitale».
Le chef d’état-major israélien Amnon Shahak a averti d’un ton dramatique que «si les Palestiniens ont recours aux armes, ce sera la guerre». Le conseiller du premier ministre pour la lutte antiterroriste, Méir Dagan, a appelé ses compatriotes «à ouvrir l’œil».
Dans le même temps, la constitution d’un gouvernement israélien d’union nationale était à nouveau évoquée, de même que l’accélération des négociations sur le statut final des territoires palestiniens.


Impasse politique, climat de crise, hausse de la tension sur le terrain: inquiet devant la situation qui prévaut dans les rapports israélo-palestiniens et la menace bien réelle d’une reprise sur une large échelle des actes de violence, Washington a jugé indispensable d’intervenir, dépêchant son représentant spécial Dennis Ross dans la région. L’émissaire américain se...