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Actualités - ANALYSE

L'affaire de l'UL entraîne un changement d'axe au sein de l'ex-troïka

Les visiteurs de Baabda confirment que le président Elias Hraoui est courroucé par les décisions du gouvernement concernant l’Université libanaise, la nomination des doyens qu’il est déterminé à ne pas ratifier, devant prier le Cabinet de revoir au plus vite sa copie comme la Constitution l’y autorise...
Heureusement, peut-on dire, que la troïka est morte, sinon on aurait estimé qu’après s’être brouillé avec le président Nabih Berry le chef de l’Etat est sur le point de rompre avec le président Rafic Hariri...
Il est d’ailleurs rare que l’Exécutif se réunisse en l’absence de M. Hraoui sans qu’il y ait ensuite de l’eau dans le gaz. La dernière friction avait eu lieu le 17 septembre 1996 au sujet de l’audiovisuel, après les mesures adoptées sous la seule houlette de M. Hariri, le chef de l’Etat protestant ensuite contre les exemptions privilégiant le Hezbollah et réunissant le Conseil le lendemain même à Baabda pour suspendre ces dispositions...
Selon des loyalistes, «M. Hariri fait prendre à l’exécutif des décisions portant sur des domaines sensibles, pour montrer à l’opinion que, sous sa direction, le Conseil ne se contente pas de questions de routine. Donc pour prouver que c’est bien lui qui tient les rênes du pouvoir. Cette fois, il a été cependant un peu trop loin, dans ce sens qu’il est tacitement convenu, dans le système Taëf, que les questions de désignations administratives de première catégorie et les questions de restructuration d’une quelconque institution d’Etat nécessitent la présence du chef de l’Etat».

La nouvelle faculté

«A la décharge du président du Conseil, indiquent les mêmes sources, on peut relever que c’est par les contacts intensifiés qu’il a entrepris personnellement que l’on est arrivé à un arrangement sur l’épineux problème de l’U.L. avec les chiites qui voulaient absolument avoir le même nombre de doyens que les sunnites et que les maronites. Pour leur donner satisfaction, on a créé une nouvelle faculté...» (de tourisme et d’hôtellerie). Et d’ajouter que, «par souci d’efficacité, M. Hariri avait développé ses tractations en toute discrétion, chargeant le ministre de la Culture et de l’enseignement supérieur M. Faouzi Hobeiche de «vendre» la formule envisagée à M. Nabih Berry, ce qui fut fait avec succès. Mais le chef du Législatif, qui ne tient pas à se contredire, n’a pas reconnu devant les parlementaires qui lui rendent visite avoir conclu un tel marché, qui fait très «troïka», système qu’il a déclaré mort et enterré... Il reste évident cependant que c’est le veto obstiné de M. Berry aux désignations antérieurement prévues qui avait bloqué le dossier pendant de longs mois, le déblocage n’ayant été rendu possible que par son agrément», soutiennent ces sources loyalistes informées.
Et de préciser que «contrairement à ce que l’on a pu penser, le vice-président du Conseil, M. Michel Murr, n’était pas favorable aux nominations, dont fait partie son beau-frère M. Georges Abou Jaoudé. Il a précisé devant le conseil qu’il exprimait des réticences parce qu’il ne voulait pas qu’on puisse l’accuser de népotisme. Le président Hariri lui a répondu qu’il s’était mis d’accord avec le chef de l’Etat, qu’il n’y avait pas de problème, mais M. Murr a tenu à ce que l’on consigne ses réserves expresses sur les nominations de doyens à l’U.L.».
«En réalité, enchaînent ces personnalités, il n’y avait aucun accord sur la question entre Koraytem et Baabda. M. Hariri a fait cavalier seul dans cette affaire. Le président de la République a été pris de court et il estime que le chef du gouvernement a enfreint tout à la fois la logique, dans ce sens qu’il n’a pas tenu compte du point de vue de l’Université elle-même, et les pratiques coutumières de concertation qu’impose le principe de coopération entre les pouvoirs édictés dans Taëf».
Ce qui est exact à cette nuance près que Taëf ne situe avec précision la présidence de la République dans aucun pouvoir (Législatif, Exécutif ou Judiciaire), si tant est qu’il lui en reconnaisse un.

Ph.A.-A.
Les visiteurs de Baabda confirment que le président Elias Hraoui est courroucé par les décisions du gouvernement concernant l’Université libanaise, la nomination des doyens qu’il est déterminé à ne pas ratifier, devant prier le Cabinet de revoir au plus vite sa copie comme la Constitution l’y autorise...Heureusement, peut-on dire, que la troïka est morte, sinon on aurait...