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Actualités - CHRONOLOGIE

Obsèques houleuses des meurtriers de Nizar Halabi (photo)

C’est dans une atmosphère particulièrement tendue et fiévreuse, carrément hostile aux dirigeants libanais, que se sont déroulées hier après-midi à Beyrouth-Ouest les obsèques des trois meurtriers de cheikh Nizar Halabi: Khaled Hamed, Ahmed Kassm (Libanais) et Mounir Abboud (Palestinien), exécutés par pendaison à l’aube d’hier à la prison de Roumieh
Cette triple exécution a exacerbé dangereusement une tension à peine latente qui oppose, d’une part, le pouvoir central au «Rassemblement des ulémas musulmans» (courant intégriste sunnite dans la mouvance des «Frères musulmans»), et, d’autre part, ce dernier mouvement à l’organisation des «Ahbache» que dirigeait cheikh Halabi et qui est farouchement hostile aux «Frères musulmans».
Les démarches pressantes entreprises depuis plusieurs jours par le «Rassemblement des ulémas musulmans» afin d’amener le président Elias Hraoui (et avec lui le chef du gouvernement Rafic Hariri et le ministre de la Justice Bahige Tabbarah) à ne pas signer le décret sur l’exécution des trois meurtriers de cheikh Halabi n’ont donc pas abouti aux résultats escomptés.
Dès dimanche soir, des mesures de sécurité exceptionnelles avaient été prises aussi bien à Beyrouth qu’à Saïda (l’un des fiefs des intégristes sunnites) afin d’éviter tout débordement de la part des partisans des trois meurtriers. Ces derniers, rappelle-t-on, faisaient partie de l’organisation clandestine «Esbat al-Ansar» dirigée par le responsable palestinien Abou Mahjan, condamné à mort dans la même affaire mais toujours en fuite. L’une des figures de proue du «Rassemblement des ulémas», cheikh Saïd Chaabane, avait affirmé dimanche que l’exécution des condamnés signifierait «la mort de la sécurité au Liban».
A la suite de ces menaces à peine voilées, des unités régulières ont pris position autour des domiciles du procureur général de la République Adnane Addoum et des membres de la Cour de justice qui ont condamné à mort les trois meurtriers. Parallèlement, les membres de l’organisation des «Ahbache» sont pratiquement en état d’alerte depuis quarante-huit heures. Ils se sont même déployés en force (sans armes apparentes) dans les ruelles internes de Tarik Jédidé pour faire face à toute réaction hostile de la part des partisans des «Frères musulmans».
La vive tension entre les deux fractions sunnites rivales a été mise en évidence à l’occasion des obsèques des trois suppliciés. Ces funérailles se sont transformées en manifestation houleuse contre le pouvoir. Selon certaines sources, deux à trois milliers de manifestants ont, notamment, appelé à la chute du président Hraoui et du chef du gouvernement. Certains orateurs ont en outre réclamé la démission du mufti de la République, cheikh Mohammed Rachid Kabbani, l’accusant de ne pas s’être opposé à la triple exécution.
Des hommes en armes ont notamment fait leur apparition au cours des obsèques, ce qui a poussé le commandement de l’armée à demander à la direction des FSI d’ouvrir une enquête à sujet.
Aux cris d’Allah Akbar, les manifestants ont porté les jeunes suppliciés, Ahmed Kasm et Khaled Hamed, sur une planche de bois, le corps enveloppé du drapeau vert de l’islam, le visage découvert et le front ceint d’un bandeau sur lequel il était écrit «Allah Akbar». Au premier rang des manifestants, on notait la présence de cheikh Chaabane et du mufti sunnite du Mont-Liban, cheikh Mohammed Ali Jouzou.
Arrivés près de la mosquée, des jeunes gens ont lancé des pierres contre une école voisine relevant de l’association des projets de bienfaisance islamique, une institution des «Habachistes».
«Les Habachistes sont des Juifs», criaient les manifestants qui ont brisé quelques vitres et provoqué une échauffourée avec les forces de l’ordre qui se sont rapidement retirés après l’intervention des hommes de religion.
Cheikh Ali Jouzou a fait observer hier dans l’hebdomadaire «Al-Massira» que les trois peines de mort prononcées à l’encontre du chef des «Forces libanaises» Samir Geagea avaient été commuées en prison à perpétuité.
«Le pape vient au Liban et nous ne voulons pas qu’il s’y déroule des événements propres à rebuter les musulmans et susciter une insurrection», a souligné cheikh Ali Jouzou.
En soirée, le «Hezbollah» devait lancer un appel à l’apaisement, invitant les deux fractions rivales à dépasser leurs divergences «afin de faire face aux défis actuels».
C’est dans une atmosphère particulièrement tendue et fiévreuse, carrément hostile aux dirigeants libanais, que se sont déroulées hier après-midi à Beyrouth-Ouest les obsèques des trois meurtriers de cheikh Nizar Halabi: Khaled Hamed, Ahmed Kassm (Libanais) et Mounir Abboud (Palestinien), exécutés par pendaison à l’aube d’hier à la prison de Roumieh Cette triple...