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Actualités - ANALYSE

Opposition : le courant anti-haririen repart à l'attaque

«Il ne suffit pas, marmonne cet ancien dirigeant, de nous annoncer la fin de la troïka car ce système n’était que le catalyseur d’une multitude de défauts qui lui survivent gaillardement, déréglant plus que jamais la machine d’Etat, la vie politique du pays et sa subsistance économique. Des défauts qui ont entre autres pour nom «accaparement décisionnel, hégémonisme» mais surtout «cécité optionnelle délibérée», autrement dit politique gravement erronée, surtout en matière économique».
«C’est bien pourquoi, poursuit ce fraiseur de compliments, nous nous concertons actuellement pour repartir d’un pied ferme à l’assaut du bastion Koraytem dont le maître foule aux pieds tous les us et coutumes, et contourne à l’occasion les législations ou règlements en vigueur, à seule fin de faire aboutir les projets qui lui tiennent à cœur».
«Il est clair, persifle la même personnalité, que les présentes assurances officielles sur la réhabilitation de l’Etat des institutions ne sont pas paroles en l’air... mais poudre aux yeux lancée pour faire diversion et mieux camoufler des pratiques qui restent très personnelles, très particulières. Preuve en sont les dernières décisions, prises après tractations en coulisses et totalement en marge du circuit institutionnel normal. Encore une fois le Conseil des ministres a fait office de simple «moukhtar», se contentant d’avaliser les résolutions préparées auparavant en petit comité par le chef du gouvernement et son équipe».
Allant beaucoup plus loin, une personnalité appartenant à l’opposition bien plus radicale dite de l’Est attribue «ces dérapages à toute une mentalité découlant du coup d’Etat blanc initial qui a permis à certaines fractions de détourner Taëf, après l’avoir tronqué, pour en faire une machine à fabriquer des avantages de toutes sortes qu’on se partage entre happy few. Cela aux dépens du rétablissement, toujours attendu, d’un véritable Etat de droit, de citoyenneté, de justice sociale et de démocratie».
Reprenant la parole, le premier contempteur du gouvernement cité, basé pour sa part à l’Ouest, s’attache à traiter «la prosaïque histoire de la patate» pour affirmer que «là, comme dans tant d’autres questions, c’est l’improvisation démagogique qui a prévalu, ce qui oblige le premier ministre à se rendre en Egypte pour de pénibles explications. Une corvée de patate qui n’est que justice: c’est à la demande expresse du président du Conseil, et non de sa propre initiative, que le ministre de l’Agriculture s’était résolu à interdire l’importation des pommes de terre égyptiennes. Et à y bien regarder, le remède est également vicié: pourquoi M. Hariri se rend-il au Caire de son propre chef pour régler personnellement le problème sans prendre avec lui le ministre concerné? Pourquoi ne s’est-il pas fait accompagner par le ministre des Affaires étrangères, du moment qu’il y a crise de relations entre les deux pays? Et surtout pourquoi est-il parti sans mandat du Conseil des ministres, qui est en principe l’autorité de décision compétente pour tout et dont on continue à limiter le pouvoir à l’ordre du jour?...»
Et de répéter que, «manifestement, M. Hariri veut tout rapporter à lui, tout monopoliser, ne rien laisser échapper à son discernement propre, quel que soit le domaine et quel que soit son degré de compétence ad hoc, ou celui de ses conseillers. Un tel comportement dénature profondément la nature d’un système public qui, dans un pays aussi composite, doit nécessairement se baser sur un principe de consensus et de concertation plus ou moins élargi, suivant les cas à traiter. Dans l’esprit de Taëf comme dans la lettre de la Constitution, le chef du gouvernement doit certes animer le Conseil des ministres, servir de régulateur entre les différentes branches de l’appareil d’Etat mais il ne peut en être le potentat, les ministres ne sont pas de simples assistants comme c’est le cas aux Etats-Unis où le régime est absolument présidentiel ou en Arabie Séoudite où il est royal. Ici, quand le ministre des Affaires étrangères est absent lorsqu’il y a des conversations avec Prodi sur les relations bilatérales libano-italiennes, cela veut dire qu’il y a quelque chose qui ne va pas bien...»
Délicat euphémisme, peut-on conclure.

Ph.A.-A.
«Il ne suffit pas, marmonne cet ancien dirigeant, de nous annoncer la fin de la troïka car ce système n’était que le catalyseur d’une multitude de défauts qui lui survivent gaillardement, déréglant plus que jamais la machine d’Etat, la vie politique du pays et sa subsistance économique. Des défauts qui ont entre autres pour nom «accaparement décisionnel,...