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Actualités - OPINION

Carnet de route Le vocabulaire à l'encan

A entendre ses déclarations contournées sur l’affaire de «Har Homa», on pourrait estimer que Madeleine Albright regrette en secret le veto américain au Conseil de Sécurité. Elle «espère», en effet, que Tel-Aviv «comprend» la position des Etats-Unis, rappelle la phrase de Clinton selon laquelle son pays «aurait préféré que cette décision (israélienne) n’ait pas été prise», bref tout se passe comme si cette dame se confondait en excuses auprès des Arabes et des Européens, avec l’espoir que tout le monde comprenne, voire approuve, tout le monde. Personne ne lui en demandait tant, et ses conseillers en relations publiques font triste mine. A moins que le «think tank» chargé de lui forger un look de secrétaire d’Etat ait considéré qu’il fallait, dans ce cas, donner dans l’humilité. Mais Madeleine Albright en repentance, même si l’on tient compte de l’obligatoire double langage de tous les pouvoirs, c’est grotesque. Si elle était douée d’un peu plus de finesse politique, elle aurait évité de s’enfoncer ainsi. Question de forme ou question d’honneur?

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Association d’idées, Hillary Clinton se trouve en Afrique pour une tournée de deux semaines. Evoquant l’île de Gorée (principal point de départ des esclaves vers l’Amérique au cours de l’histoire), elle parle de cet «important symbole de nos liens historiques... qui évoque les souvenirs amers des horreurs de l’esclavage, mais aussi témoigne de la force et de la résistance de l’esprit humain». J’ai essayé de comprendre la phrase sybilline que j’ai soulignée ici. En vain... La force et la résistance de l’esprit humain sont en effet singulières. Mais que viennent-elles faire dans le contexte de l’esclavage? A moins que Hillary Clinton n’ait voulu parler au contraire de la force et de la résistance du corps humain des Noirs pendant la traversée vers l’Occident dans des conditions que les livres d’histoire ont décrites. Sauf erreur due à l’agence de presse qui transmet le communiqué de la Présidente, peut-être que ses paroles qui laissent deviner une certaine noblesse (quand les Américains parlent de l’esprit humain c’est toujours laudatif) résument l’évolution de l’Occident américain depuis l’esclavagisme jusqu’à la victoire des yankees dans la guerre de sécession. Mais il ne faut pas se fatiguer à utiliser le scalpel pour savoir ce que voulait signifier la femme du Président des Etats-Unis. C’était sûrement idéaliste, «politiquement correct», et, tout compte fait, sans importance.

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Monsieur Michel Murr me fait savoir que désormais je ne serai plus maronite «en carte». Ni chrétienne, ni musulmane, ni druze. Ce que tant de comités, de militants et de farfelus avaient réclamé avec force dans les années 1960-1970, voilà qu’on nous l’offre, sur un support informatisé que l’on assure parfait. Qui faut-il remercier de nous arracher ainsi nos confortables particularismes? C’est le «progrès».
Loin de ces jeux troublants, une nouvelle sympathique: Nidal Achkar chevalier des Arts et des Lettres. Le duo de Lafon et de la comédienne était marqué par une cordiale et intelligente simplicité. Si seulement tous les honneurs étaient aussi mérités (et gais) que celui-ci...
Amal NACCACHE
A entendre ses déclarations contournées sur l’affaire de «Har Homa», on pourrait estimer que Madeleine Albright regrette en secret le veto américain au Conseil de Sécurité. Elle «espère», en effet, que Tel-Aviv «comprend» la position des Etats-Unis, rappelle la phrase de Clinton selon laquelle son pays «aurait préféré que cette décision (israélienne) n’ait pas...