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Actualités - ANALYSE

Le sud et le devenir national objets de mille inquiétudes...

Jusqu’à quand le Liban va-t-il rester sur la touche en salle d’attente? Jusqu’à quand son sort va-t-il rester lié à celui d’autrui? Jusqu’à quand va-t-il en dépendre entièrement?
A ces interrogations inquiètes et amères, un ancien ministre répond par un petit historique encore plus démoralisant.
«En 1978, dit-il, quand en pleine «guerre civile» libanaise Israël avait envahi le Sud, l’on avait pensé que la 425 aussitôt promulguée par le Conseil de Sécurité de l’ONU, ce «potentat du monde» allait faire refluer l’occupant et contribuer à rétablir la souveraineté du Liban sur son territoire. Israël avait cependant fait la sourde oreille, en invoquant le prétexte que les Fedayine palestiniens l’attaqueraient derechef s’il se retirait du Sud. Un prétexte qui est tombé quand la deuxième invasion israélienne, bien plus élargie, avait balayé en 1982 les combattants palestiniens non seulement du Sud mais aussi de Beyrouth, avant que les Syriens ne finissent le travail en expulsant Arafat de Tripoli, au nord... On avait donc repris espoir d’autant que la Chambre libanaise, quelque temps plus tard, avait abrogé la Convention du Caire conclue en 69 avec l’OLP. Mais les sionistes ont soutenu que l’Etat libanais restant introuvable, il leur fallait rester pour garder la frontière, aux côtés de Saad Haddad fondateur de l’ALS. Puis ils ont pris prétexte pour s’incruster du Hezbollah, après l’émergence de cette formation de résistance…» «Sur le plan intérieur, poursuit l’ancien responsable, les Libanais ont cru qu’avec le débarquement des Marine’s, en un remake élargi de 1958, et avec la conclusion de l’accord Shultz dit du 17 mai, leurs épreuves étaient terminées, que les Israéliens allaient se retirer, les Syriens suivre le mouvement et la paix s’installer pour de bon. Mais les attaques-suicides des intégristes ont démoli le plan de règlement U.S., bouté dehors les Occidentaux, tandis que les Israéliens complétaient le travail de déstabilisation par un bruque repli de la montagne où aussitôt se rallumait la guerre. Avec Taëf on s’est acheminé vers la cessation des hostilités, en pensant que la souveraineté suivrait le mouvement, et que la résurrection d’un Etat libanais amènerait Israël à lui rendre le Sud. Il n’en a rien été, bien au contraire et alors que Hoss alors au pouvoir réclamait à juste titre qu’on traitât la 425 en priorité et tout à fait à part, le système mis en place par la suite s’est mis à défendre la thèse opposée, en soutenant en pratique qu’on ne veut pas du Sud si le Golan n’est pas aussi libéré…»

Rappel

Donc dans la fatalité qui accable ce pays, une part de responsabilité incombe à sa direction politique. Toujours est-il que l’un des artisans de la nouvelle République, le président Hussein Husseini, apporte pour sa part le témoignage suivant: «Durant la conférence de Taëf, raconte-t-il, à la suite de pressions U.S., le premier ministre israélien de l’époque Yitzhak Shamir avait publié un communiqué affirmant que son gouvernement n’avait pas au Liban de visées territoriales ou hydrauliques, qu’une fois mis en place un gouvernement libanais central capable de contrôler le Sud, Israël s’en retirerait. Un engagement confirmé deux jours plus tard dans un communiqué similaire par Yitzhak Rabin qui était alors ministre de la Défense dans le Cabinet israélien de coalition. La tendance paraissait donc à un dégagement qui se ferait en juin-juillet 91. Mais juste à cette période il y a eu la Guerre du golfe. L’effondrement de la puissance irakienne a incité les Américains à penser qu’il était désormais possible de préparer un règlement global au Moyen-Orient. Le Liban officiel, soutient l’ancien président de la Chambre, ne partageait pas cet avis. Israël de son côté atermoyait. Peu après la conférence de Madrid, à la suite d’élections anticipées qu’il avait perdu, Shamir révélait publiquement qu’il avait élaboré un plan pour faire traîner les choses pendant dix ans au moins…»
Plus tard, Bush a perdu en Amérique face à Clinton puis Pérès devant Netanyahu et le processus de paix s’en trouvé immobilisé, tandis que pour plier bagage au Sud Israël, jamais en manque de faux-fuyants, pose comme condition la neutralisation préalable de la résistance active et le désarmement du Hezbollah.
«Parallèlement, reprend en conclusion l’ancien ministre précédemment cité, on lie maintenant la 425 à la 242, une réalité dont la politique locale est complice, malgré ses dénégations tarabiscotées, puisque tout en affirmant ne tenir qu’à la 425 elle refuse que le volet libanais soit dissocié du volet syrien, donc du contentieux régional…»
Résultat des courses: il n’y aura pas de pourparlers sur un retrait du sud avant une reprise, ou même avant la conclusion, des négociations syro-israéliennes qui pour le moment restent au frigo…

E.K.
Jusqu’à quand le Liban va-t-il rester sur la touche en salle d’attente? Jusqu’à quand son sort va-t-il rester lié à celui d’autrui? Jusqu’à quand va-t-il en dépendre entièrement?A ces interrogations inquiètes et amères, un ancien ministre répond par un petit historique encore plus démoralisant.«En 1978, dit-il, quand en pleine «guerre civile» libanaise Israël...