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Actualités - CHRONOLOGIE

Six fois reçu par Clinton après avoir participé au financement des démocrates Tamraz au coeur d'un nouveau scandale impliquant la Maison Blanche

LA Maison-Blanche a annoncé hier avoir ouvert une enquête sur l’aide dont l’homme d’affaires libanais bien connu, M. Roger Tamraz, a bénéficié pour pouvoir rencontrer six fois le président Bill Clinton au cours de sa campagne électorale de l’an dernier et ce, malgré les avertissements de ses conseillers en politique étrangère.
L’annonce de la Maison-Blanche — faite par le porte-parole de M. Clinton, M. Michael McCurry — est intervenue à la suite de la publication par le Washington Times et par le Wall Street Journal de nouvelles révélations embarassantes pour le président US qui fait depuis plusieurs mois l’objet d’une campagne sur le financement de la campagne démocrate.
L’affaire Tamraz est donc revenue à la une lorsque le Washington Times a dénoncé avec virulence le fait qu’il ait été reçu à plusieurs reprises à la Maison-Blanche par le président Bill Clinton au cours de sa campagne électorale de l’an dernier et ce, dans le cadre de visites et de manifestations qui avaient été organisées par le parti démocrate pour le financement de la campagne présidentielle.
Il est en effet de coutume aux Etats-Unis que les éventuels donateurs d’un parti soient invités ou demandent à être invités pour dîner ou prendre une photo avec le candidat présidentiel. Des réceptions et d’autres manifestations peuvent être alors organisées dans ce but.
Si le fait que M. Tamraz — qui détient également la nationalité américaine — ait pris part à de telles manifestations a soulevé un tollé dans les milieux de la presse US, c’est parce que M. Tamraz est depuis plusieurs années déjà l’objet d’un mandat d’arrêt émis par les autorités judiciaires libanaises de même qu’il est poursuivi par Interpol dans le cadre d’une enquête sur la faillite de la banque Al Machreq et la disparition de 200 millions de dollars.
Le Wall Street Journal a d’ailleurs fait des révélations sur les contacts dont M. Tamraz a bénéficié à la Maison-Blanche en 1995 et 1996 et sur l’aide qui lui a été accordée par le président de l’époque du parti démocrate, M. Donald Fowler, et le rôle présumé de certains membres de la CIA.
Interrogé par le Washington Times à la veille de la publication de l’article, M. Tamraz a indiqué que «les responsables de la Maison-Blanche étaient sûrement au courant des charges qui me sont reprochées. Si les officiels semblent toutefois ignorer les mandats d’arrêt émis par les Libanais à mon encontre, c’est parce qu’ils savent fort bien qu’il s’agit de questions à caractère politique. Il en est de même des gens qui sont assez mûrs pour savoir l’origine de toute cette affaire».
Président d’une compagnie pétrolière dont le siège est à New York, Tamoil Capital Ltd, M. Tamraz s’est montré très généreux vis-à-vis des démocrates auxquels il a donné 177.000$ pour les aider à financer la campagne de 96.
Il reste que des officiels de la Maison-Blanche — également cités par le Washington Times — ont soutenu qu’ils n’étaient pas au courant des charges portées à l’encontre de M. Tamraz. En réponse à des questions du Washington Times, ces officiels ont précisé que les services de la Maison-Blanche ne cherchent qu’à savoir si un éventuel visiteur de la présidence peut constituer ou non une menace pour la sécurité du président.
La semaine dernière, la Maison-Blanche avait admis que M. Tamraz avait été réçu en juin 1995 par un expert du Conseil national de sécurité (NSC), Sheila Heslin, pour lui faire part de ses plans concernant la construction d’un oléoduc qui relierait Bakou (Azerbaïdjan) à la Turquie à travers le territoire arménien.
Mme Helsin aurait été tellement irritée par cette démarche qu’elle aurait recommandé à ses supérieurs de faire en sorte que M. Tamraz ne puisse plus revenir à la Maison-Blanche compte tenu du fait qu’elle savait que M. Tamraz bénéficiait du soutien financier de nombre d’hommes d’affaires chinois et qu’il avait traité nombre d’affaires avec les présidents irakien, M. Saddam Hussein, et libyen, M. Mouammar Kadhafi.
Mais un responsable de la Maison-Blanche, qui a requis l’anonymat, a indiqué que M. Tamraz avait pu rencontrer six fois M. Clinton entre septembre 1995 et juin 1996 à l’occasion de dîners ou de réceptions.
Le Wall Street Journal a affirmé que c’est M. Fowler qui aurait permis à M. Tamraz de continuer à venir à la Maison-Blanche.
Il serait notamment intervenu personnellement auprès de Mme Heslin à cette fin, lui affirmant même que M. Tamraz avait aidé les Etats-Unis dans le passé et que la CIA pouvait le prouver. De fait, Mme Heslin a confirmé au quotidien avoir reçu peu après un document de la CIA sur M. Tamraz.
Qualifiant l’histoire de «plutôt compliquée», M. McCurry, qui n’a démenti aucune des révélations du quotidien, a indiqué que la Maison-Blanche avait lancé une enquête à ce sujet durant la fin de semaine, mais n’avait pas encore éclairci l’affaire.
Comme on lui demandait s’il était normal qu’une personne jugée indésirable ait pu être invitée à la Maison-Blanche, McCurry, désabusé, a lâché: «Malheureusement, ce n’est plus vraiment nouveau, non?»
Quoi qu’il en soit, l’affaire Tamraz a eu hier sa première conséquence négative sur l’establishment américain.
Ainsi, M. Anthony Lake a adressé au président Clinton une lettre dans laquelle il a annoncé le retrait de sa candidature à la tête de la CIA.
Même si M. Lake n’a en aucune façon lié sa décision à l’affaire Tamraz, il reste que celle-ci est intervenue à la suite d’informations ayant fait état de pressions qui auraient été exercées par M. Fowler sur M. Lake pour l’amener à faciliter l’accès de la Maison-Blanche à M. Tamraz.
A ce sujet, M. Fowler a indiqué «ne plus (se) souvenir de rien». «Je me souviens avoir contacté la Maison-Blanche pour M. Tamraz mais je ne me rappelle vraiment pas de la personne à laquelle j’ai parlé», a-t-il affirmé.
LA Maison-Blanche a annoncé hier avoir ouvert une enquête sur l’aide dont l’homme d’affaires libanais bien connu, M. Roger Tamraz, a bénéficié pour pouvoir rencontrer six fois le président Bill Clinton au cours de sa campagne électorale de l’an dernier et ce, malgré les avertissements de ses conseillers en politique étrangère.L’annonce de la Maison-Blanche — faite...