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Actualités - CHRONOLOGIE

La famille du président Mobutu s'est réfugiée à l'étranger Ambiance de fin de règne au Zaïre


Kinshasa vit désormais sous haute-tension après la prise de Kisangani (est) par les rebelles, tandis que la famille du président Mobutu sese Seko s’est réfugiée au Congo voisin, accentuant encore l’atmosphère de fin de règne.
La présidente de la Croix-Rouge congolaise, Ida Victorine Nze, a annoncé hier que plusieurs membres de la famille et de l’entourage du maréchal Mobutu, toujours hospitalisé à Monaco, se sont provisoirement réfugiés lundi à Brazzaville, en cas d’une éventuelle chute du régime.
Mme Nze n’a pas révélé le nombre des membres de la famille présents au Congo, ni le lieu où ils se trouvent. Brazzaville fait face à Kinshasa, sur l’autre rive du fleuve Zaïre (Congo).
Après le nouveau succès de ses troupes samedi à Kisangani (est), la troisième ville du pays, le chef des rebelles, Laurent-Désiré Kabila, a, lui, décrété un cessez-le-feu unilatéral dans un rayon de 20 km autour de la ville.
S’exprimant lors d’un meeting à Goma (est), M. Kabila a présenté cette trêve comme un simple geste humanitaire, destiné à faciliter le retour des habitants qui avaient fui les combats.
Mais, s’en tenant à ses précédentes prises de position, il a exclu tout cessez-le-feu général avant des négociations devant aboutir au départ du chef de l’Etat. Même s’il y avait un coup d’Etat à Kinshasa de généraux liés au régime, «on va continuer la guerre», a prévenu M. Kabila. Il a également affirmé que ses troupes atteindront Kinshasa «avant juin».
La déroute de l’armée gouvernementale dans l’est a mis la capitale zaïroise sous pression.
Lundi soir, après un communiqué maladroit du gouvernement invitant la population à ne pas paniquer, rumeurs, inquiétudes et psychose ont au contraire gagné la ville, faisant notamment étant d’un «couvre-feu».
Des patrouilles militaires, dont la circulation avait été expliquée tardivement, circulaient dans différentes artères de la ville pour des raisons de «sécurisation».
Mais pour la plupart des Zaïrois, les patrouilles militaires provoquent surtout de la crainte. La presse ne manque pas de rappeler régulièrement que la débandade de l’armée dans l’est s’est systématiquement accompagnée de pillages, de vols et de viols.

Rumeurs sur la santé du maréchal

La communauté européenne, dont une bonne partie est établie au Zaïre de longue date et a donc connu les pillages et mutineries de 1991 et de 1993, a pris d’assaut dès lundi matin les comptoirs des compagnies aériennes et des agences de voyages pour effectuer des réservations et «envoyer les familles en vacances».
Les ambassades se sont limitées à des consignes de sécurité et de vigilance à leurs ressortissants. Selon le ministère français des Affaires étrangères, Paris n’a pas prévu d’évacuation de ses ressortissants de Kinshasa.
Cette atmosphère de fin de règne est encore accentuée par les rumeurs sur la santé du maréchal Mobutu, hospitalisé depuis dimanche à Monaco. Mardi, comme la veille, son fils, Nzanga Mobutu, a démenti toute aggravation de l’état de santé de son père, estimant qu’il s’agit de rumeurs visant à «déstabiliser» son pays.
Dans ce climat délétère, la diplomatie internationale a poursuivi ses tractations pour tenter de trouver une issue à la crise.
A Paris, le ministre français des Affaires étrangères, Hervé de Charette, a reçu le secrétaire d’Etat adjoint américain pour l’Afrique, George Moose, qui devait également se rendre à la présidence, au palais de l’Elysée. M. de Charette a affirmé que la France et les Etats-Unis «travaillaient ensemble pour apporter leur concours commun à la solution» de la crise zaïroise.
Le chef de la diplomatie française a également appelé, une nouvelle fois, à un cessez-le-feu immédiat et jugé que la France «n’avait pas de responsabilité dans la situation» au Zaïre.
Depuis Goma, le chef rebelle a au contraire violemment mis en cause, une nouvelle fois, Paris, désigné comme le principal allié de M. Mobutu.
«On ne peut pas être d’accord avec les Français s’ils ne changent pas», a lancé M. Kabila, accusant Paris d’être favorable à un coup d’Etat à Kinshasa, qui permettrait de «remplacer Mobutu par des mobutistes».
Le chef rebelle a également dénié toute valeur à une autre initiative diplomatique, œuvre du président kényan, Daniel arap Moi. M. Moi est «un autre Mobutu, usé par le pouvoir et le vol», a-t-il accusé.
Le président kényan accueille mercredi un mini-sommet sur le Zaïre, auquel le chef rebelle n’a pas été invité. «Même si on était invité, on n’irait pas» à Nairobi, a lancé M. Kabila.
Plusieurs chefs d’Etat africains et le premier ministre zaïrois Kenga wa Dondo participent à ce sommet, présenté comme une rencontre préparatoire à un «Nairobi III», faisant suite à deux précédents sommets consacrés à la crise des Grancs lacs.

Kinshasa vit désormais sous haute-tension après la prise de Kisangani (est) par les rebelles, tandis que la famille du président Mobutu sese Seko s’est réfugiée au Congo voisin, accentuant encore l’atmosphère de fin de règne.La présidente de la Croix-Rouge congolaise, Ida Victorine Nze, a annoncé hier que plusieurs membres de la famille et de l’entourage du maréchal...