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Actualités - CHRONOLOGIE

Toyota : une stratégie d'enracinement qui passe aussi par l'Europe

TOKYO, 17 Mars (AFP). — La stratégie du constructeur automobile japonais Toyota Motor — produire là où ses voitures sont vendues — rend inéluctable la construction d’une deuxième usine de montage en Europe mais les spécialistes voyaient plutôt cette nouvelle unité implantée dans un pays de l’Est.
Le quotidien économique britannique «Financial Times» affirme lundi que le numéro un japonais de l’automobile s’apprête à annoncer la construction d’une nouvelle usine de montage à Lens (Pas-de-Calais, nord de la France), représentant un investissement total de 1,6 milliard de dollars.
Cette usine produirait 100.000 véhicules par an dans un premier temps et 200.000 véhicules à terme. Elle entraînerait la création de plus de 2.000 emplois directs, écrit le journal des milieux d’affaires, en ajoutant que le constructeur étudiait parallèlement deux autres sites possibles en France.
L’outil européen de Toyota est actuellement concentré en Grande-Bretagne, où le groupe dispose d’une usine de montage à Burnaston (centre de l’Angleterre) et d’une unité de moteurs à Deeside (Pays de Galles).
Des investissements en cours doivent permettre d’en accroître la capacité à 200.000 véhicules par an. L’an dernier, Toyota a assemblé 117.000 autos dans ses installations britanniques, pour des ventes européennes de 420.000 unités.
L’objectif de Toyota est de servir au mieux les marchés sur lesquels il est présent en fabriquant sur place des véhicules spécialement conçus pour répondre aux goûts des consommateurs de ces pays, rappelait en début d’année le président de Toyota, M. Hiroshi Okuda, en recevant la presse étrangère.
Selon le Financial Times, Toyota souhaiterait porter ses ventes européennes à 600.000 unités d’ici la fin du siècle, avec un taux de production local de 60%. «De tels objectifs présupposent la construction d’une seconde usine en Europe», souligne Chris Redl, analyste automobile chez ING Barings.
«Toyota a regardé en Europe de l’Est», mais le choix d’un pays à coûts salariés élevés comme la France ne poserait pas de problème à Toyota «dont les compétences en matière de réduction des coûts sont sans égales dans le monde», selon M. Redl. Sans parler du fait que Toyota pourrait ainsi espérer augmenter sa très minime part de marché en France, deuxième marché automobile européen.
Pour Peter Boardman, spécialiste de l’automobile chez UBS Securities, une telle dispersion des activités du groupe entre la France et la Grande-Bretagne n’aurait toutefois «pas grand sens». Le groupe nippon ferait mieux de concentrer ses investissements en Grande Bretagne ou développer ses installations en Turquie pour attaquer le marché est-européen, fait-il valoir.
Toyota ne produit actuellement qu’un seul modèle en Europe, la «Carina», un modèle moyen de gamme. L’an prochain, un modèle plus petit devrait venir s’y ajouter, la «Corolla».
Mais le groupe manque d’un modèle d’entrée de gamme, style Renault Twingo ou Ford Ka, qui est l’un des créneaux les plus dynamiques du marché européen.
La construction d’une seconde usine permettrait de combler cette lacune en produisant une petite voiture de ce type, selon M. Redl.
L’implantation d’une usine en France affranchirait enfin le groupe des incertitudes liées à l’adhésion ou non de la Grande-Bretagne à l’euro.
M. Okuda avait provoqué fin janvier une énorme émotion de l’autre côté de la Manche en affirmant que Toyota pourrait lier ses investissements futurs en Grande-Bretagne à son éventuelle adhésion à la monnaie unique.
TOKYO, 17 Mars (AFP). — La stratégie du constructeur automobile japonais Toyota Motor — produire là où ses voitures sont vendues — rend inéluctable la construction d’une deuxième usine de montage en Europe mais les spécialistes voyaient plutôt cette nouvelle unité implantée dans un pays de l’Est.Le quotidien économique britannique «Financial Times» affirme lundi...