Ainsi, le chef de l’Etat syrien Hafez el-Assad a accusé dimanche le gouvernement du premier ministre israélien Benjamin Netanyahu de «former un obstacle infranchissable sur la voie de la paix» a déclaré le chef de l’Etat syrien, au cours d’un dîner offert en l’honneur du président du Conseil italien, Romano Prodi.
«La politique de l’actuel gouvernement israélien, qui refuse de se conformer aux résolutions de l’ONU et veut garder les territoires arabes qu’il occupe, constitue un obstacle infranchissable sur la voie d’une paix juste, globale et durable», a insisté M. el-Assad.
Pour le quotidien syrien As-Saoura, «la situation n’a jamais été aussi dangereuse qu’aujourd’hui, elle se complique chaque jour davantage et pourrait conduire à une explosion et à un retour à la violence et à la guerre».
«Les Etats-Unis, ces six dernières années, n’ont pas été capables de prouver leur efficacité car Washington n’a pas encore décidé de traiter Israël d’une manière impartiale et honnête», a souligné le journal.
La presse syrienne a haussé le ton ces derniers jours après le veto américain à l’ONU contre la résolution condamnant la décision israélienne de construire un nouveau quartier juif à Jérusalem-Est, annexée. Elle a notamment reproché à Washington son «alignement» sur la politique «intransigeante» d’Israël.
Un quotidien a même qualifié de «négative» la politique américaine au Proche-Orient, mettant en garde contre un «effondrement» du processus de paix.
«Devant cette attitude américaine négative, contraire à l’esprit du processus de paix et au principe de l’échange de la terre contre la paix, les regards se tournent vers un rôle européen efficace capable de remettre le processus de paix sur les rails», a souligné Techrine.
Selon M. Khaddam, qui a regagné samedi soir la Syrie à l’issue d’une tournée en Europe en compagnie du ministre des Affaires étrangères Farouk el-Chareh, les pays européens «comprennent la position syrienne selon laquelle les négociations de paix avec Israël doivent reprendre au point où elles s’étaient arrêtées» en février 1996.
Absence de
coordination
Les pourparlers de paix entre Israël et la Syrie sont interrompus depuis février 1996, à la suite d’une série d’attentats-suicide (58 morts) commis par des Palestiniens sur le territoire israélien. Selon Damas, le précédent gouvernement travailliste, au pouvoir à cette date, avait accepté le principe d’un retrait du plateau syrien du Golan, occupé par Israël depuis 1967 et annexé en 1981.
M. Khaddam a estimé que «l’absence de coordination entre les Arabes dans les négociations de paix a sans aucun doute aidé les Israéliens à se dérober à leurs obligations».
«C’est cette solidarité qui est seule capable de rendre aux Arabes leurs droits et de pousser la communauté internationale à défendre le droit, qui est du côté des Arabes», selon le haut responsable syrien.
MM. Khaddam et Chareh étaient en tournée au Portugal, en Irlande et en Belgique. Ils s’étaient rendus récemment dans les pays arabes du Golfe, en Egypte, en France, en Autriche, en Italie et aux Pays-Bas, président en exercice de l’Union européenne, pour «informer les dirigeants de la véritable situation».
Les dirigeants syriens réaffirment régulièrement leur volonté de reprendre les négociations avec l’Etat hébreu «conformément aux principes définis en 1991 lors du lancement du processus de paix», notamment au principe de l’échange de la terre contre la paix, auquel M. Netanyahu ne veut pas se conformer.
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