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Actualités - CHRONOLOGIE

Le projet prend force après l'évacuation des ressortissants étrangers Force d'intervention internationale pour sauver l'Albanie du chaos

A défaut d’une solution politique ou diplomatique européenne, la création d’une force d’intervention internationale se dessinait hier pour rétablir l’ordre en Albanie, où la violence et le chaos ont poussé la plupart des étrangers et certains Albanais à fuir vers les pays voisins
A la tête d’une mission de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), l’ex-chancelier autrichien Franz Vranitzky, qui a proposé la création d’une «unité de police internationale», a rencontré hier sur un bateau en mer Adriatique les autorités albanaises puis des représentants des rebelles.
Le président Sali Berisha, qui a demandé avec les partis politiques de son pays une intervention militaire des Européens, a exclu de démissionner comme le demandent les rebelles.
Après le pillage des armureries par des civils, la situation était plus calme à Tirana. Onze personnes au moins ont été tuées et 150 blessées depuis la veille et des rafales d’armes automatiques pouvaient encore être entendues.
Un hélicoptère italien participant à l’évacuation des étrangers a été touché par des projectiles qui ont traversé l’habitacle sans faire de blessé et, selon le Pentagone, un hélicoptère américain a été pris pour cible par un missile.
M. Vranitzky, qui a dirigé une première mission de l’OSCE en Albanie le 8 mars, a proposé la création d’une «unité de police internationale par «une coalition» de pays «volontaires».
«Nous allons sonder maintenant le terrain pour savoir quelle force mettre sur pied, policière ou militaire. Mais à mon avis, tout indique qu’une intervention militaire est vraisemblable dans la situation actuelle», a déclaré le président de l’OSCE, le ministre danois des Affaires étrangères Niels Helveg Petersen.
La Grèce s’est dite prête à participer à une «force multinationale» si son envoi est décidé par un organisme international. Le Danemark s’est dit disposé à mettre ses Casques bleus «à la disposition de l’ONU».
Le président français Jacques Chirac a demandé aux Européens de «prendre leurs responsabilités« en étudiant les «initiatives possibles» et en présentant «des propositions», selon son porte-parole.

«Quelques milliers
de soldats»

La nature exacte de cette force internationale reste à définir. Jugeant une aide internationale «urgente», M. Vranitzky a estimé qu’elle devait être constituée sans attendre un éventuel mandat de l’Union de l’Europe occidentale (UEO), seule organisation européenne de défense, de l’ONU ou de l’OSCE.
Le premier ministre albanais a demandé l’envoi de «quelques milliers» d’hommes.
L’Union européenne, l’OTAN, l’ONU, l’UEO et plusieurs grandes capitales avaient jusqu’à vendredi matin écarté l’idée d’une intervention militaire à court terme. Le président de l’OSCE, lui-même, avait estimé qu’une «intervention militaire» n’est «pas une bonne idée», avant de la qualifier de «vraisemblable» après un entretien avec M. Vranitzky.
Les Etats-Unis ont indiqué qu’ils n’envisageaient pas d’intervenir pour l’instant en Albanie. L’Allemagne s’est déclarée contre une intervention armée.
Pour des raisons de sécurité, la rencontre entre M. Vranitzky et le premier ministre Bashkim Fino, puis les représentants des comités d’insurgés de villes albanaises s’est déroulée à bord d’un navire de la marine italienne, l’«Aliseo», en mer Adriatique
Au large de l’Albanie, plus de quarante bâtiments, essentiellement occidentaux, navires de guerre de plusieurs nationalités et garde-côtes italiens, participaient aux opérations d’évacuation des étrangers.
Les forces aéronavales italiennes, assistées d’hélicoptères, ont permis l’évacuation de 2.000 personnes, en majorité des ressortissants étrangers.
Après avoir évacué plus de 400 Américains, sur quelque 2.000 vivant en Albanie, les Etats-Unis ont suspendu temporairement l’évacuation de leurs ressortissants à la suite du tir d’un missile vers un de leurs hélicoptères, selon le Pentagone.
Cinq hélicoptères de l’armée française ont évacué 88 personnes, dont 45 Français. Un contre-torpilleur grec a évacué 44 Grecs et 5 Belges et Palestiniens.
Des réfugiés albanais fuyaient à bord d’embarcations diverses — navires militaires, cargos, pétrolier et hélicoptères — vers l’Italie, en flux continu mais limité, selon les garde-côtes italiens. Une centaine d’entre eux ont déjà demandé l’asile politique à Rome, selon le Haut-commissariat de l’ONU aux réfugiés (HCR) citant le gouvernement italien.
Parmi les Albanais arrivés en Italie figurent l’ex-ministre de la Défense Safet Zhulali et deux enfants du président Sali Berisha.
Le HCR a demandé à la Grèce et à l’Italie d’accueillir les Albanais qui se réfugient sur leur territoire.
A défaut d’une solution politique ou diplomatique européenne, la création d’une force d’intervention internationale se dessinait hier pour rétablir l’ordre en Albanie, où la violence et le chaos ont poussé la plupart des étrangers et certains Albanais à fuir vers les pays voisins A la tête d’une mission de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en...