Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Promotion des investissements, protection de l'industrie et de l'agriculture Hariri annonce de nouvelles orientations économiques Berry reçu longuement par Assad hier à Damas (photo)

De «nouvelles orientations économiques» sont à l’étude, a annoncé hier le président du Conseil, M. Rafic Hariri, à l’issue d’une réunion de travail au palais de Baabda, en présence du ministre de l’Economie, M. Yassine Jaber, du ministre d’Etat pour les questions financières, M. Fouad Siniora, du gouverneur de la Banque du Liban, M. Riad Salamé, du directeur de la présidence de la République, M. Mahmoud Osman et des deux conseillers MM. Nadim Moulla et Bassil Fleihan.
Les «nouvelles orientations» ont été définies par M. Hariri de la façon suivante:

— Promotion des investissements et élimination des obstacles devant tous ceux, Libanais et étrangers, qui souhaitent investir;
— Protection des agriculteurs notamment par la limitation des importations de produits agricoles compétitifs;
— Sélection et protection des industries compétitives et potentiellement exportatrices, qui bénéficieront d’un appui total susceptible de leur permettre d’augmenter leur productivité. Cette politique d’encouragement à l’industrie doit aussi permettre à des secteurs clefs de répondre aux besoins du marché interne et à la demande extérieure.
Ces nouvelles orientations économiques, qui ressemblent à un virage à 180 degrés dans la politique libre-échangiste prônée par M. Hariri depuis son arrivée au pouvoir, ont été annoncées à la veille d’un Conseil des ministres extraordinaire qui leur sera consacré, aujourd’hui, à Baabda. En en faisant part à la presse, le président du Conseil a déclaré que la réunion de travail d’hier sera suivie d’autres.
Pour sa part, le gouverneur de la Banque du Liban a précisé que la nouvelle politique économique repose sur la nouvelle loi des 5% de subvention aux taux d’intérêt sur les prêts consentis aux petites et moyennes industries et entreprises. En vertu de cette loi les PME et PMI bénéficieront d’une subvention de 5% du Trésor sur le taux d’intérêt des prêts qu’ils auront contractés auprès des banques. Ces taux sont, généralement, de 12%. Cette baisse sélective des taux d’intérêt dans les secteurs industriel, agricole et touristique doit, normalement, aboutir à la relance des investissements.
Aussi bien M. Hariri que M. Salamé ont nié que la réunion de travail ait abordé la question si sensible du financement de la nouvelle échelle des salaires dans le secteur public, pour laquelle de nouvelles ressources financières sont nécessaires. Il est donc exclu que le Conseil des ministres aborde cette question, aujourd’hui, et décide, par exemple, le relèvement de la taxe sur l’essence, un des moyens les plus souvent cités par les économistes pour augmenter les recettes du Trésor.
M. Salamé a par ailleurs déclaré que les sommes nécessaires au paiement des bons du Trésor en eurodollars qui viennent à échéance bientôt sont disponibles, et que des réserves à cette fin ont été constituées progressivement, de sorte qu’ils n’auront aucun effet sur la tenue de la livre ou les réserves monétaires.
L’annonce de M. Hariri intervient dans un contexte économique délicat marqué par une crise dans les échanges commerciaux entre le Liban et l’Egypte, des difficultés analogues avec la Jordanie, ainsi que la fronde des planteurs de tabac de la Békaa, qui protestent contre la volonté de l’Etat de n’acheter qu’une partie de leur production, et menacent de revenir à la culture du haschisch et du pavot, s’ils ne parviennent pas à subvenir à leurs besoins grâce aux cultures licites.
Les nouvelles orientations économiques sont également destinées à rassurer des secteurs industriels, agricoles et touristiques à bout de souffle, à la recherche de nouveaux crédits pour reprendre leur élan. Des secteurs menacés par des mesures improvisées prises par le gouvernement ou la politique de laisser- faire suivie jusqu’à présent dans beaucoup de secteurs. Faut-il rappeler ici que l’industrie locale de l’habillement avait été confrontée, voici quelques semaines seulement, à la décision d’abaisser de 10% le montant des taxes sur le prêt-à-porter importé?
A l’ordre du jour du Conseil des ministres figure aussi aujourd’hui, le plan directeur des carrières, qui se heurte à une vive opposition de la part des habitants des régions où l’exploitation des carrières est prévue. Deux mouvements de protestation ont été enregistrés, hier, à cet égard: dans la région d’Iqlim el Kharroub, où M. Joumblatt a fermé la carrière de Sibline, et à l’est de Saïda (VOIR AUSSI PAGE 2 ET 4).
Le Conseil des ministres doit également examiner aujourd’hui la situation de l’Université libanaise, l’exploitation des télévisions codées et le nouvel organigramme du ministère de l’Industrie. Enfin, il pourrait, s’il en a le temps, aborder la question de l’augmentation des recettes du Trésor, par l’amélioration de la perception des quittances d’électricité, de l’eau et du téléphone. On sait en effet que la perception déficitaire des quittances d’électricité coûte environ au Trésor 200 milliards de L.L. par an. Notons que les commissions parlementaires ont approuvé, hier, un projet de loi prévoyant le renforcement des amendes et peinés prévues pour atteintes aux réseaux électrique et hydraulique.
La réunion à Baabda a éclipsé l’autre événement de la journée, celui de l’audience de trois heures trente accordée par le chef de l’Etat syrien, le président Hafez el-Assad, au président de l’Assemblée nationale, M. Nabih Berry. De cette réunion dont on parle depuis quelque temps, l’on escompte avant tout une remise en ordre des relations entre le chef du Législatif et le président de la République, qui ne se parlent pas depuis deux mois, tout en affirmant que rien de personnel ne les oppose.
M. Berry, qui a également rencontré à Damas le vice-président syrien, M. Abdel Halim Khaddam et le brigadier Ghazi Kanaan, est rentré en soirée à Beyrouth et a pris contact avec le chef du gouvernement. Les médias officiels ont mis l’accent sur la partie des entretiens de M. Berry consacrés à la situation régionale, se contentant de souligner, pour le volet interne libanais, que les entretiens ont «réaffirmé la nécessité de la solidarité entre les responsables, face à une situation régionale délicate, dans le cadre de la coopération entre les pouvoirs et de leur indépendance propre».
Ceux qui attendaient de la visite à Damas un déblocage, le soir même, dans les relations entre le président Hraoui et M. Berry, ont donc été déçus. On n’en persiste pas moins, dans certains milieux, à prévoir une rencontre entre les deux hommes dans les 48 heures...

F. N.
De «nouvelles orientations économiques» sont à l’étude, a annoncé hier le président du Conseil, M. Rafic Hariri, à l’issue d’une réunion de travail au palais de Baabda, en présence du ministre de l’Economie, M. Yassine Jaber, du ministre d’Etat pour les questions financières, M. Fouad Siniora, du gouverneur de la Banque du Liban, M. Riad Salamé, du directeur de la...