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Actualités - CHRONOLOGIE

Les occidentaux s'efforcent d'aider au règlement de la crise albanaise



TIRANA, 7 Mars (AFP). — Les Européens se sont efforcés, vendredi, à Tirana, mais apparemment sans grand succès, d’aider au règlement de la crise en Albanie, redoutant qu’un pourrissement de la situation n’entraîne un nouvel exode dans les pays voisins et un nouveau conflit dans les Balkans.
«La situation est figée. M. Berisha ne saisit pas la gravité de la situation alors que la communauté internationale est en train de lâcher l’Albanie», a commenté, sous couvert de l’anonymat, un des membres d’une délégation du Conseil de l’Europe, à l’issue d’une rencontre d’une heure et demie avec le président albanais Sali Berisha.
Le président se refuse toujours à accepter les deux principales revendications de l’opposition, des élections anticipées et la formation d’un gouvernement de coalition nationale, a reconnu la délégation conduite par le Néerlandais Rene Van der Linden.
L’opposition campe, elle aussi, sur ses positions et a accusé, vendredi, M. Berisha de mener le pays «au bord de la guerre civile».
Le ministre néerlandais des Affaires étrangères, Hans van Mierlo, dont le pays assume actuellement la présidence tournante de l’Union européenne, a également rencontré vendredi à Tirana le président Berisha et devait rendre compte de ses entretiens plus tard dans la soirée.
L’Union européenne s’est prononcée pour une solution exclusivement politique de la crise qui a fait au moins une trentaine de morts depuis une semaine en Albanie.
L’Italie et la Grèce, les deux premiers pays d’accueil des Albanais, redoutent un nouvel exode après les exils en masse de juillet 1990 et mars 1991.
Plusieurs dizaines de réfugiés ont déjà fui vers l’Italie, dont les côtes sont distantes de seulement soixante kilomètres de l’Albanie. Près de 75.000 Albanais vivent légalement en Italie, où les clandestins sont évalués à un demi-million.

Les craintes
d’Athènes

La Grèce, dont une importante minorité vit au sud de l’Albanie, craint également que la crise n’échappe «à tout contrôle» et ne provoque un nouvel afflux de réfugiés.
Ce pays est déjà, selon son ministre des Affaires étrangères, Theodore Pangalos, «très proche de son seuil de tolérance, avec plus de 300.000 immigrants albanais». La Grèce est également inquiète pour sa minorité établie en Albanie (300.000 personnes selon Athènes, 14.000 selon Tirana).
La crainte d’une contagion de la crise à d’autres pays des Balkans, moins de deux ans après l’instauration d’une paix fragile en ex-Yougoslavie, hante également l’esprit de nombreux diplomates et hommes politiques. La Macédoine et surtout la Serbie, avec le Kosovo, comptent une importante minorité albanaise. «Si la crise persiste, l’Albanie risque de devenir une deuxième Bosnie», a averti Neritan Ceka, président de l’Alliance démocratique (opposition).
L’ex-chancelier autrichien Franz Vranitzky, qui doit entamer une prochaine mission à Tirana, au nom de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), a également exprimé la crainte de «voir le conflit en Albanie s’étendre à d’autres régions des Balkans».
Tirana, dont les rapports avec l’OSCE sont difficiles depuis les dernières élections de mai 1996, entachées de fraude, a demandé le report de cette mission avant de finalement s’y résoudre sous la pression des Occidentaux. Une délégation de l’OSCE est arrivée jeudi à Tirana pour préparer la venue de M. Vranitzky.
Les relations sont également crispées avec les Etats-Unis, membres de l’OSCE, depuis les dernières élections législatives. Washington a été le plus sévère dans le camp occidental lors de la crise actuelle en condamnant la réélection de Sali Berisha lundi par le Parlement et l’instauration de l’état d’urgence.
Les Occidentaux ont cependant affirmé qu’ils n’utiliseraient pas la seule arme dont ils disposent, celle d’une suppression de l’aide économique contre un pays qui est déjà le plus pauvre d’Europe.
TIRANA, 7 Mars (AFP). — Les Européens se sont efforcés, vendredi, à Tirana, mais apparemment sans grand succès, d’aider au règlement de la crise en Albanie, redoutant qu’un pourrissement de la situation n’entraîne un nouvel exode dans les pays voisins et un nouveau conflit dans les Balkans. «La situation est figée. M. Berisha ne saisit pas la gravité de la situation...