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Actualités - CHRONOLOGIE

Jérusalem : Arafat obtient le soutien public de Clinton La décision israélienne de construire une nouvelle colonie apporte de la méfiance, affirme le président US (photo)

Le chef de l’Autorité palestinienne Yasser Arafat a obtenu hier le soutien public du président Bill Clinton contre le projet israélien de construction d’une nouvelle colonie juive à Jérusalem-Est. «J’aurais préféré que la décision (israélienne) ne fut pas prise parce que je ne pense pas qu’elle contribue à la confiance, mais au contraire qu’elle apporte de la méfiance», a déclaré M. Clinton en recevant M. Arafat à la Maison-Blanche.
Même son de cloche de la part du président égyptien Hosni Moubarak qui reçoit le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, demain au Caire: «Je vais essayer de le mettre en garde de ce qui pourrait arriver, et les complications qui peuvent découler de la décision de construire une colonie juive à Jérusalem», a déclaré le Raïs à la presse. Par ailleurs, le Conseil de Sécurité de l’ONU tiendra aujourd’hui un débat sur le sujet. Lors de ce débat les pays européens devaient proposer un projet de résolution demandant à Israël de s’abstenir de toute action susceptible de modifier le situation sur le terrain.

La déclaration de Clinton diffère peu de la réaction initiale de la Maison-Blanche mais le fait qu’elle émane du président lui donne un poids indéniable.

Le porte-parole de la Maison-Blanche Michael McCurry avait déclaré jeudi: «Franchement, nous aurions préféré que cette décision (israélienne) n’ait pas été prise».
M. Arafat s’est dit convaincu que le président américain allait s’efforcer «d’arrêter» le projet israélien. Il a affirmé que la décision du premier ministre Benjamin Netanyahu allait «torpiller» le processus de paix.
Cette visite intervient au moment où les Palestiniens des territoires participaient à une grève générale pour protester contre la mise en chantier de 6.500 logements sur la colline de Jebel Abou Ghneim (Har Homa pour les Israéliens), à la limite entre Jérusalem-Est et Bethléem (VOIR PAGE 7).
Alors que les Palestiniens entendent faire de Jérusalem-Est la capitale d’un futur Etat indépendant, les Israéliens considèrent le secteur arabe de la Ville sainte, occupé et annexé en 1967, comme une partie intégrante de leur «capitale indivisible».
M. Clinton a estimé que ce serait «une grave erreur» pour les Etats-Unis de prendre parti dans cette dispute.
M. Arafat était arrivé à Washington fort du soutien des pays arabes. La Ligue arabe, réunie samedi, avait appelé la communauté internationale à suspendre toute aide financière susceptible d’être utilisée par Israël pour construire des colonies.
M. Arafat était même allé jusqu’à menacer samedi de proclamer un Etat palestinien immédiatement, alors que cette question ne doit être abordée qu’à la fin des négociations israélo-palestiniennes, en 1999. M. Netanyahu lui avait répondu dimanche qu’il commettrait «une très grave erreur» et risquerait de «mettre tout le processus de paix en danger».
Il était important pour M. Arafat d’obtenir des «propos encourageants» de Bill Clinton afin d’être capable de «maintenir le calme» en Cisjordanie et Gaza, selon Samuel Lewis, ancien ambassadeur américain en Israël interrogé lundi par la chaîne CNN. Toute nouvelle flambée de violence, a-t-il expliqué, remettrait en question le retrait israélien des zones rurales en Cisjordanie, prévu à partir de vendredi en vertu de l’accord sur Hébron du 15 janvier.
Pour le moment, Israël n’a évacué que les huit principales villes de la Cisjordanie, soit 6% de ce territoire occupé depuis la guerre israélo-arabe de 1967.
M. Arafat devait avoir un déjeuner de travail avec le secrétaire d’Etat Madeleine Albright. Il se rendra aujourd’hui à New York, puis mercredi à Houston (Texas) où il rencontrera l’ancien président George Bush et prononcera un discours à l’institut créé par l’ex-secrétaire d’Etat James Baker.
M. Arafat devrait s’arrêter de nouveau au Caire à son retour de Washington pour rendre compte de ses entretiens au président égyptien Moubarak. Celui-ci est attendu à Washington le 10 mars.

L’Italie et la Syrie
«préoccupés»

Toujours au sujet de Jérusalem, l’Italie et la Syrie ont exprimé hier leur préoccupation face aux projets de colonisation israéliens dans la Ville sainte.
Au cours d’un entretien, à Rome, le ministre italien des Affaires étrangères, Lamberto Dini, et le vice-président syrien Abdel Halim Khaddam ont exprimé leur préoccupation «pour les conséquences susceptibles de résulter des décisions israéliennes concernant la colonisation» de Jérusalem-Est, a annoncé le ministère italien des Affaires étrangères.
Au cours de cet entretien qui a permis de faire le point sur le processus de paix au Proche-Orient, a précisé le ministère, «il a été souligné que toutes les parties impliquées dans le processus de paix au Proche-Orient doivent s’efforcer d’en assurer la poursuite et l’intensification, dans un climat de modération».
M. Khaddam, qui était accompagné par le ministre syrien des Affaires étrangères Farouk el-Chareh, a souligné «l’importance du rôle de l’Europe pour une solution stable au Proche-Orient».
M. Dini a demandé que «la reprise des négociations israélo-palestiniennes soit accompagnée d’une relance des contacts avec la Syrie et le Liban», a-t-on indiqué de même source.
Abdel Halim Khaddam et Farouk el-Chareh, qui effectuent une tournée européenne, se sont déjà rendus en France puis aux Pays-Bas, président en exercice de l’Union européenne.
Le chef de l’Autorité palestinienne Yasser Arafat a obtenu hier le soutien public du président Bill Clinton contre le projet israélien de construction d’une nouvelle colonie juive à Jérusalem-Est. «J’aurais préféré que la décision (israélienne) ne fut pas prise parce que je ne pense pas qu’elle contribue à la confiance, mais au contraire qu’elle apporte de la...