Jusqu’à une heure avancée de la nuit, le chef de l’Etat cubain, qui avait été à l’origine de la création du Cohiba, destiné dans un premier temps à sa propre consommation, a conversé avec les convives et les journalistes invités dans le fameux cabaret à ciel ouvert du Tropicana, où avait été organisé le banquet.
Les quelque 700 invités, pour la plupart des hommes d’affaires étrangers, ont acheté des coffrets de Cohiba aux enchères pour une valeur totale de plusieurs centaines de milliers de dollars américains.
L’un de ces coffrets, offert par Fidel Castro, qui a cessé de fumer en 1986, a été adjugé pour 49.000 dollars.
Le produit de ces enchères est principalement destiné au ministère cubain de la Santé, mais aussi, dans une moindre proportion, à «La Chapelle de l’Homme», un projet du peintre équatorien Oswaldo Guayasamin, ami personnel de Fidel Castro.
Guayasamin, qui a décoré un coffret à cigares ayant atteint le prix de 130.000 dollars, a participé au dîner en compagnie du président cubain, du vice-président Carlos Lage et du ministre du Commerce Extérieur, Ricardo Cabrisas.
Discutant avec les journalistes, Fidel Castro n’a vu aucune ironie au fait d’organiser dans l’un des derniers pays communistes une telle vente aux enchères et un tel dîner dont le prix d’entrée était de 500 dollars.
«Au contraire, c’est quelque chose de rationnel, de civilisé, c’est une preuve de civilisation», a-t-il dit.
Plus d’une centaine de convives étaient de nationalité américaine, le plus connu d’entre eux étant Peter Weller, s’étant illustré dans le filme Robocop, qui s’est montré particulièrement rétif à la moindre déclaration, tout comme ses concitoyens.
Gaffe diplomatique
Plusieurs stars d’Hollywood, qui avaient apparemment été invitées au banquet, ont brillé par leur absence.
Le département d’Etat américain avait rappelé quelques jours avant le trentième anniversaire du Cohiba qu’un permis du département du Trésor était nécessaire pour se rendre à Cuba, en raison de la législation américaine sur l’embargo contre l’archipel.
L’ambassadeur du Canada à Cuba, Mark Entwistle, et celui de Belgique, German Portocarero, ont participé au banquet, où les autres chefs de missions diplomatiques, «personnellement invités», ne sont pas venus à la suite d’une «gaffe» diplomatique.
Les ambassadeurs en poste à La Havane avaient reçu une invitation personnelle au début du mois de janvier, mais celle-ci avait été suivie à la mi-février d’une note leur exliquant que les organisateurs avaient «involontairement» oublié de leur préciser le prix du couvert.
Au cours du banquet, trois personnalités ont été élue «Hommes Havane de l’Année»: il s’agit de Jean Dominique Conelli, président de la société française des tabacs SEITA, de l’Espagnol Jose Ilario, directeur de la revue Epicure et du Libanais Mohammed Zeidan, président de la Maison du Havane de Beyrouth.
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