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Actualités - CHRONOLOGIE

Trente ans de colonisation forcenée dans le secteur est de la ville sainte

JERUSALEM, 28 Février (AFP). — La construction d’un onzième quartier juif à Jérusalem-est, que le gouvernement de Benjamin Netanyahu vient de décider, devrait permettre aux Israéliens de creuser l’écart en secteur annexé où ils sont déjà majoritaires.
Trente ans de colonisation, de confiscation de terres et de construction de logements tous azimuts ont en effet permis aux Israéliens de dépasser en nombre les Palestiniens dans la partie orientale de la ville, qui a été conquise et annexée en 1967.
Actuellement, 170.000 Israéliens vivent dans dix quartiers qui enserrent pratiquement de tous côtés Jérusalem-est, avec 155.000 Arabes. Ce boom démographique s’est produit grâce à une politique systématique de confiscations des terres.
Le nouveau quartier qui doit être édifié à Jebel Abou Ghneim (Har Homa en hébreu) doit, selon le projet, compter 6.500 logements susceptibles d’accueillir 25.000 autres Israéliens.
Depuis l’annexion de Jérusalem-est, qui n’a jamais été reconnue par la communauté internationale — pas plus que la proclamation par Israël de l’ensemble de la ville comme sa «capitale réunifiée» — plus d’un tiers des terres domaniales ou appartenant à des Palestiniens ont été confisquées par les autorités israéliennes.
Ces terrains ont été utilisés pour construire 38.000 logements exclusivement réservés aux Israéliens, avec l’aide de subventions publiques accordées notamment par le ministre de l’Habitat. Seuls 600 logements ont été construits dans ces conditions en faveur des Palestiniens, qui représentent pourtant 28% de la population totale de Jérusalem.
«Non seulement les terres ont été prises aux Palestiniens mais en outre, la municipalité israélienne ne leur a délivré qu’au compte-gouttes des permis de construire privés sur des terrains qui leur restaient», s’indigne le sociologue Meron Benvenisti.

«Un immense bluff»

Selon cet ancien maire-adjoint de Jérusalem, l’annonce de la mise en chantier prochaine de 3.000 logements pour les Palestiniens, parallèlement à la construction de Har Homa, n’est qu’un «immense bluff».
«A chaque fois qu’un projet de construction est lancé, les gouvernements annoncent qu’il vont aussi bâtir pour les Palestiniens, afin d’apaiser la communauté internationale. Mais en fin de compte, rien n’est fait sur le terrain», déplore M. Benvenisti.
Il cite en exemple l’annonce à grands renforts de publicité, il y a quelques années, d’un projet de 7.500 logements pour les Palestiniens dans le quartier de Beit Hanina, dans le nord de Jérusalem. Les appartements sont restés sur le papier.
La colonisation a débuté dès la conquête de la Vieille ville en juin 1967. Les Palestiniens ont été expropriés de l’ancien quartier juif de la Vieille ville, qui avait été évacué de ses habitants juifs en 1948, lorsque la Jordanie avait pris le contrôle de Jérusalem-est.
Les autorités israéliennes ont ensuite reconnu la validité des titres de propriétés juifs sur des biens acquis avant la division de la ville en 1948 dans la partie orientale de la ville, sous autorité jordanienne jusqu’en 1967. Mais elles ont refusé de reconnaître les titres de propriétés arabes sur les biens situés à Jérusalem-ouest, israélien depuis 1948.
En 1968, la Cour suprême a jugé préférable que Juifs et Arabes vivent séparément, pour éviter des tensions. Mais dans les faits, cette décision ne sera appliquée strictement qu’aux seuls Palestiniens. Des colons ultra-nationalistes israéliens ont ainsi pu acheter des maisons dans le quartier musulman de la vieille ville ou dans le quartier arabe de Silwan, sous les murailles, en utilisant notamment des sociétés écran étrangères.
Cette politique de colonisation a été favorisée par une extension spectaculaire de 200% de la superficie municipale de Jérusalem, qui a permis l’absorption de villages palestiniens et surtout de terrains à bâtir qui étaient situés en Cisjordanie.

JERUSALEM, 28 Février (AFP). — La construction d’un onzième quartier juif à Jérusalem-est, que le gouvernement de Benjamin Netanyahu vient de décider, devrait permettre aux Israéliens de creuser l’écart en secteur annexé où ils sont déjà majoritaires.Trente ans de colonisation, de confiscation de terres et de construction de logements tous azimuts ont en effet permis...