Le Dr Paul Wainsbury, consultant à l’hôpital Roding dans la banlieue de Londres, a précisé dans un communiqué qu’il installait son laboratoire à Ryad, en Arabie Séoudite, et qu’il donnerait ses consultations à Naples, en Italie.
La manipulation génétique sur le sexe des futurs enfants est interdite en Grande-Bretagne, sauf cas exceptionnels.
Paul Wainsbury a estimé que 80% de sa clientèle viendrait probablement d’Asie, où les parents souhaitent avant tout avoir des garçons plutôt que des filles.
«Le choix du sexe dans un traitement contre la stérilité devait intervenir à un moment ou à un autre. La seule question était de savoir qui allait avoir le courage de se lancer dans cette entreprise», a-t-il ajouté, en dénonçant la «censure» actuelle.
«J’espère que toutes les critiques cesseront lorsqu’on se rendra compte que nous avons décidé d’utiliser les connaissances médicales actuelles pour aider ceux qui subissent de fortes pressions personnelles pour avoir un enfant d’un sexe spécifique», a dit Paul Wainsbury.
Beaucoup trop loin
Pour garantir le sexe du nouveau-né, le médecin se propose d’utiliser les techniques de fécondation in vitro, en s’engageant à ne féconder la future mère qu’avec un embryon du sexe souhaité.
L’annonce du Dr Wainsbury a provoqué la colère des spécialistes de la bioéthique en Grande-Bretagne.
«On est déjà allé beaucoup trop loin dans l’évolution de ces techniques», a estimé Udo Shuklenk, de l’université du Lancashire.
Robert Winston, spécialiste de la fécondation in vitro à l’hôpital londonien de Hammersmith, a appelé de son côté à la plus extrême prudence.
«C’est une technique qui ne doit être utilisée que pour éviter des maladies héréditaires liées au sexe, et pas pour des raisons sociales», a-t-il dit.
Robert Winston pratique la fécondation in vitro avec sélection par sexe dans certains cas spécifiques déterminés par la loi, tels que l’hémophilie dans une famille, un mal qui touche uniquement les garçons.
L’organisation antiavortement Life a, quant à elle, jugé «effrayant» le projet du Dr Wainsbury. «On fait de plus en plus d’un nouveau-né un produit de consommation», a estimé Life.
«La morale nous interdit de penser qu’un sexe est plus souhaitable qu’un autre», a surenchéri le Dr Vivian Nathanson, responsable de la bioéthiqe à la fédération des médecins de Grande-Bretagne.
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