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Actualités - CHRONOLOGIE

La crise de Jérusalem est en voie d'internationalisation Le conseil de sécurité exige des explications et l'UE met en garde contre toute nouvelle colonie dans la vieille ville (photo)

Alors qu’en Cisjordanie la tension monte sur le terrain (VOIR PAR AILLEURS), la confrontation entre Palestiniens et Israéliens sur Jérusalem semble inéluctable. Ainsi, en réponse à Benjamin Netanyahu qui venait de confirmer le projet d’édification d’une nouvelle colonie à Jérusalem-Est, Fayçal Husseini, membre de l’Autorité, a répliqué qu’il s’agissait là d’une «déclaration de guerre».
Dans le même temps, à New York, le Conseil de Sécurité décidait de convoquer le représentant israélien à l’ONU pour lui demander des explications sur le projet controversé. De son côté, l’Union européenne a effectué une démarche auprès du ministère israélien des Affaires étrangères contre le projet de construction de la colonie. Les diplomates de la troïka (Pays-Bas, Irlande, Luxembourg) ont averti le gouvernement israélien que l’approbation de ce chantier «serait préjudiciable à toute l’atmosphère des relations israélo-palestiniennes», selon le porte-parole de la présidence néerlandaise.
A Rabat, le roi Hassan II du Maroc a reçu Yasser Arafat, le chef de l’Autorité, venu évoquer avec le souverain la possibilité de réunir le comité islamique d’«Al Qods» pour définir une ligne de conduite à l’égard de la politique de colonisation israélienne à Jérusalem.
Quelque 200 Palestiniens ont participé à une marche de protestation de Bethléem, au sud de Jérusalem, jusqu’à Jebel Abou Ghneim, une colline à la limite des deux villes, là où doit être édifié le nouveau quartier de 6.500 logements.
«S’ils construisent à Jebel Abou Ghneim, ce sera une déclaration de guerre», a prévenu au pied de la colline le principal dirigeant palestinien de Jérusalem-Est, M. Fayçal Husseini. Les militaires israéliens se sont déployés et ont empêché les manifestants de grimper sur la hauteur, qui surplombe la route menant de Jérusalem à Bethléem.
M. Husseini a mis en garde contre une répétition des violences de septembre 1996 dans les territoires, dans lesquelles plus de 80 Palestiniens et Israéliens avaient trouvé la mort.
«Nous ne voulons pas d’une explosion, mais s’il y en a une, la responsabilité reposera sur les épaules (des Israéliens)», a-t-il dit. «Nous soutenons toujours le processus de paix mais nous avons l’impression qu’il nous file entre les doigts», a ajouté M. Husseini.
Le premier ministre Benjamin Netanyahu avait précisé dans la matinée que le projet de nouveau quartier, que les Israéliens ont baptisé Har Homa, sera approuvé mercredi par une commission ministérielle sur Jérusalem.
«C’est notre droit souverain de bâtir à Jérusalem, et nous entendons bâtir dans toutes les parties de la ville, y compris à Har Homa. Il faut construire à Jérusalem non seulement pour les juifs, mais aussi pour les Arabes», a-t-il affirmé devant la commission parlementaire des Affaires étrangères et de la Défense.

Méfiance

La commission ministérielle devrait donner son feu vert dans un premier temps à la mise en chantier d’une première tranche de 2.450 logements à Har Homa. Au total le projet prévoit 6.500 logements pour accueillir 25.000 Israéliens sur un terrain de 185 hectares confisqué en grande partie à des Palestiniens.
M. Netanyahu a également promis d’autoriser la construction de 3.000 logements pour des Palestiniens à Jérusalem-Est, dans une tentative d’apaiser la communauté internationale. Mais M. Husseini a affirmé que cette promesse n’était «que du vent».
«Nous ne faisons pas confiance aux promesses de M. Netanyahu, a-t-il dit. A Jérusalem-Est, nous avons besoin de 30.000 logements pour des Palestiniens, et jamais aucun gouvernement israélien n’a construit quoi que ce soit pour eux».
Les Palestiniens entendent faire de Jérusalem-Est (où ils sont 155.000 habitants) la capitale de leur futur Etat, mais Israël affirme que l’ensemble de la ville est sa capitale «indivisible».
La cité compte 445.000 habitants juifs, dont 170.000 installés dans une ceinture de dix nouveaux quartiers créés dans le secteur oriental.
Selon M. Husseini, la nouvelle implantation projetée vise en fait à encercler et isoler Jérusalem-Est par des colonies.
«Nous sommes maintenant dans une situation aussi tendue qu’avant l’intifada (le soulèvement palestinien, en 1987) et avant l’ouverture du tunnel» de Jérusalem en 1996, a affirmé M. Husseini. «Il est tout à fait possible que le résultat de ces décisions soit le même».

A l’ONU

A New York, le Conseil de Sécurité des Nations Unies a décidé donc hier de convoquer le représentant israélien à l’ONU pour lui demander des explications sur le projet de construction du nouveau quartier de colonisation juive à Jérusalem-Est, selon des diplomates.
A l’issue de consultations à huis clos, toutes les délégations ont donné leur accord à la convocation du chargé d’affaires israélien, David Peleg, par le président en exercice du Conseil de Sécurité, Njuguna Mahugu (Kenya), a indiqué un participant à la réunion de New York.
Tout en soulignant que le projet israélien ne facilitait pas le processus de paix entre Israël et les Palestiniens, un représentant américain a estimé mardi que le Conseil de Sécurité n’était pas l’enceinte appropriée pour une telle discussion, selon un diplomate. Cependant, les Etats-Unis ne se sont pas opposés à la convocation de M. Peleg, a ajouté cette source.
Accompagné des ambassadeurs du Qatar, d’Oman, de Jordanie et du Maroc, M. al-Kidwa avait affirmé lundi que le groupe arabe à l’ONU «ne tolérerait pas» la mise en œuvre du plan israélien à Jebel Abou Ghneim.
Tout échec face à la colonisation juive dans la Ville sainte pourrait avoir «des conséquences graves et de funestes séquelles», avait averti M. al-Kidwa, dans la lettre qu’il avait envoyée la semaine dernière en sa qualité de président du groupe arabe aux Nations Unies pour le mois de février.
Alors qu’en Cisjordanie la tension monte sur le terrain (VOIR PAR AILLEURS), la confrontation entre Palestiniens et Israéliens sur Jérusalem semble inéluctable. Ainsi, en réponse à Benjamin Netanyahu qui venait de confirmer le projet d’édification d’une nouvelle colonie à Jérusalem-Est, Fayçal Husseini, membre de l’Autorité, a répliqué qu’il s’agissait là...