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Actualités - CHRONOLOGIE

La Chine appelée à vivre en régime de gestion collective

PEKIN, 21 Février (AFP). – La mort du patriarche Deng Xiaoping laisse la Chine orpheline, sans grand dirigeant charismatique pour la première fois depuis l’avènement du communisme dans ce pays.
Bien que le président Jiang Zemin soit omniprésent, le pays connaît de fait une gestion collective de la conduite politique basée sur le consensus qui rompt avec l’exercice du pouvoir de l’ère Deng Xiaoping et celle de son prédecesseur Mao Tsé-Toung.
Bien que M. Jiang Zemin soit mis en avant dans son rôle de dirigeant suprême par la propagande, c’est un groupe de quelques dirigeants qui prend ensemble les décisions importantes en vertu d’un arrangement complexe de partage du pouvoir, souligne un chercheur basé à Hong Kong.
«Jiang et (le premier ministre) Li Peng se sont mis d’accord sur un partenariat», souligne-t-il. Il n’est donc pas question pour le président Jiang de tirer toutes les ficelles.
En réalité, la présence d’une figure emblématique sur le devant de la scène avec derrière, en coulisse, un système de pouvoir plus complexe est une constante en Chine depuis bien longtemps.
Les Chinois ont, depuis la naissance de leur civilisation, il y a quelque 3.500 ans, régulièrement cherché à se doter d’un guide qui soit tout à la fois une figure symbolique et politique.

Incarnation de l’Etat

Les empereurs chinois n’étaient pas considérés à proprement parler comme d’origine divine, mais ils étaient une sorte de trait d’union entre le ciel et les hommes, astreints à une série de cérémonies religieuses et formelles.
Les querelles de pouvoir derrière leur dos étaient fréquentes, mais rares ont été les monarques qui ont régné en solitaire. Ils étaient néanmoins considérés comme l’incarnation de l’Etat par le peuple.
Les habitudes restent et lorsque les communistes prirent le pouvoir en 1949 avec le soutien de la paysannerie, Mao Tsé-Toung a joué un rôle comparable dans l’esprit de bien des Chinois dans les campagnes.
Plus tard, Mao s’est peu à peu arrogé tout le pouvoir, construisant autour de lui un culte de la personnalité échevelé.
Le «Grand Timonier» est peu à peu devenu un «empereur rouge», à la fois héros politique et image quasi-religieuse qui symbolisait toute la Chine et son idéologie et que personne ne songeait à défier.
«Le président Mao est le soleil et nous sommes ses enfants», chantaient en chœur des millions de jeunes Chinois.
Lorsque Deng Xiaoping revint au pouvoir après la mort de Mao en 1976, il choisit délibérément de rejeter un culte de la personnalité semblable.
Mais sans hériter de la déification dont Mao fut l’objet, Deng Xiaoping se forgea l’image d’un grand dirigeant dont le charisme a largement dépassé son exercice du pouvoir.
Il était, comme Mao, l’un des dirigeants historiques de la Révolution chinoise dont il a vécu les principaux épisodes parfois proches du mythe.
«Si Mao a été une sorte de messie, Deng était aussi qualifié pour le titre de saint entre les saints» dans le panthéon des dirigeants de la Révolution chinoise, souligne un observateur occidental.
Bien après son retrait de la vie politique publique, Deng Xiaoping est resté longtemps très proche des milieux dirigeants, dont beaucoup lui doivent d’ailleurs leur propre promotion. Parmi eux, Jiang Zemin.
Bien qu’il ne l’ait pas voulu, un culte de la personnalité l’a malgré tout entouré jusqu’à son décès.
PEKIN, 21 Février (AFP). – La mort du patriarche Deng Xiaoping laisse la Chine orpheline, sans grand dirigeant charismatique pour la première fois depuis l’avènement du communisme dans ce pays.Bien que le président Jiang Zemin soit omniprésent, le pays connaît de fait une gestion collective de la conduite politique basée sur le consensus qui rompt avec l’exercice du...