Juan Carlos donne un coup de pouce aux échanges commerciaux Madrid-Le Caire (photo)

LE CAIRE, 21 Février (AFP). — Le roi Juan Carlos d’Espagne, qui a achevé son voyage en Egypte par une visite des célèbres temples pharaoniques de Louxor, a voulu avant tout donner un coup de pouce aux échanges commerciaux entre les deux pays.
Le volet économique a largement dominé ses trois jours au Caire où le monarque a clôturé un séminaire d’une centaine d’hommes d’affaires égyptiens et espagnols en les appelant à intensifier leurs efforts pour accroître les échanges commerciaux et les investissements.
Madrid a proposé une aide financière de 300 millions de dollars sur les trois prochaines années, composée pour moitié de crédits bonifiés et pour moitié de crédits commerciaux. Un protocole d’accord doit être signé avant la fin de l’année.
L’Espagne ne représente encore que 2% des échanges commerciaux de l’Egypte, pourtant réalisés à 40% avec l’Europe, a souligné le premier ministre égyptien Kamal Ganzouri.
Les échanges commerciaux entre les deux pays ont néanmoins doublé par rapport à 1990, à 500 millions de dollars l’an dernier dont 300 millions d’exportations espagnoles.
L’industrie espagnole est présente en Egypte dans les transports ferroviaires — l’Egypte assemble depuis cinq ans des wagons de chemins de fer avec des éléments espagnols et 227 sont déjà sur les rails — et l’énergie.
Le ministre égyptien du Pétrole Hamdi Banbi a annoncé que l’Espagnol Repsol négociait avec la compagnie pétrolière publique égyptienne (Egyptian General Petroleum Corp., EGPC) son entrée dans le capital d’un projet de raffinerie israélo-égyptien, Midor.
La participation de Repsol serait de 20 à 30%. Un accord annoncé en octobre faisait de Repsol l’opérateur de la raffinerie, avec une option d’achat de 10% du capital, mais a été rendu caduc par une modification de l’actionnariat en décembre.
A la faveur d’une augmentation de capital, l’EGPC a pris 60% du capital de Midor, réduisant à 40% la participation privée que se partagent à parts égales les hommes d’affaires égyptien Hussein Salem et israélien Yossef Maiman (groupe Merhav).
La raffinerie, un investissement d’1,2 milliard de dollars qui représentera le principal projet de coopération arabo-israélien, devrait produire cinq millions de tonnes de produits pétrochimiques en l’an 2000. Elle sera implantée près d’Alexandrie.
La presse égyptienne met l’accent jeudi sur le volet politique en soulignant «l’identité de vues entre les deux pays, spécialement sur le Proche-Orient et le processus de paix».
Durant son séjour, le monarque a été reçu par le secrétaire général de la Ligue arabe, M. Esmat Abdel Méguid, au siège de l’organisme panarabe où il effectuait sa première visite, depuis sa création, il y a cinquante ans.
«La visite du roi d’Espagne en Egypte et à la Ligue arabe confirme son attachement à la formule de Madrid que les Arabes considèrent comme la base légale du processus de paix et à laquelle ils sont attachés», a déclaré M. Abdel Méguid.
Les pays arabes insistent sur le principe de l’échange de la terre contre la paix, retenu durant la conférence de Madrid en 1991.