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Actualités - ANALYSE

Le sud plus que jamais lié au Golan, confirment les loyalistes...

Confirmant une évidence qui a le même âge que la présente République, des parlementaires proches de Damas soulignent que «les autorités syriennes sont certaines qu’aucun règlement pour le Liban-Sud ne pourra passer sans leur aval, car le dossier dépend étroitement d’une solution pour le Golan. C’est bien pourquoi, relèvent ces députés, la France elle-même estime que tout arrangement doit d’abord être approuvé par la Syrie, même s’il consiste tout simplement à faire appliquer la 425. Il faut donc dévider une chaîne qui commencerait par des garanties U.S. déterminées, afin qu’à partir du cas libanais on enclenche un système de solution pour le Golan, les deux volets ne pouvant être dissociés».
Pour le moment la question de savoir si le Sud va pouvoir, comme l’espèrent ces députés, être servi en premier ne se pose pas du tout. Tous les efforts se concentrent en effet sur l’essentiel, à savoir la reprise de contact entre les deux seuls vrais joueurs de la zone, la Syrie et Israël. Ainsi les Américains ont reçu Netanyahu et ont pris acte de ce qu’il pourrait accepter comme plate-forme pour le redémarrage des pourparlers de Wye Plantation avec les Syriens. De leur côté les Français développent une action de soutien aux efforts U.S. en s’adressant plus particulièrement au camp arabe, Syrie en tête, qui, pensent-ils, les trouve plus impartiaux que l’Oncle Sam. Lequel va de nouveau dépêcher Denis Ross dans la région afin de diligenter un compromis entre la position du président Hafez el-Assad, qui demande qu’on reprenne le dialogue là où on l’avait arrêté il y a un an, et celle de Netanyahu qui veut tout effacer et recommencer à zéro. A ce propos des sources informées prévoient que «Ross, dépositaire de toutes les minutes des pourparlers et qui les connaît pour ainsi dire par cœur, va sans doute proposer aux Syriens comme aux Israéliens de couper la poire en deux: on garderait les points enregistrés antérieurement, mais on en reprendrait la discussion un par un. Cela sans «renier les principes de Madrid et les résolutions 242-338», formule qui laisse entendre qu’on jetterait quand même dessus un voile pudique, pour les ignorer superbement...»

Perspectives

«Cependant, estiment ces mêmes sources, la Syrie pourrait ne pas rejeter un tel compromis, surtout si la France l’y encourage, car elle souhaite confirmer par un geste concret son attachement à une paix équitable autant que globale. Les Etats-Unis pour leur part veulent que les négociations redémarrent à tout prix, au besoin n’importe comment, car ils craignent que le blocage prolongé et l’escalade au Liban-Sud ne compromettent trop sérieusement le processus Baker. Ils pensent qu’une reprise du dialogue syro-israélien, même pour la forme, suffirait à dégonfler la dangereuse tension ambiante et permettrait de gagner un temps précieux pour améliorer le climat afin d’arriver à négocier «pour de vrai». «Mais, soulignent ces personnalités, l’approche U.S. offre tous les inconvénients de la tiédeur. Ainsi le facteur temps, qu’ils considèrent pour le moment comme moins important que la simple apparence de reprise, peut leur jouer de mauvais tours. En effet si l’exécution du restant des accords d’Oslo, devait se heurter à des embûches, cela pourrait bloquer derechef les pourparlers syro-israéliens».
Pour ce qui est du Liban, le développement «théorique» qui retient le plus l’attention des diplomates à l’heure actuelle est l’engagement pris par le secrétaire général du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah qu’il ne sera fait aucun obstacle à la prise en charge effective de l’ordre frontalier par l’armée libanaise et les forces de sécurité intérieure. Cette proclamation vise à couper l’herbe sous les pieds des Israéliens qui pour ne pas se retirer du Sud feraient semblant de s’inquiéter de l’anarchie qui y régnerait ensuite et qui mettrait en danger leurs auxiliaires libanais, livrés à la vengeance des intégristes. De plus dès lors que l’armée se déploierait dans la zone frontalière, il ne pourrait plus y avoir d’attaques contre la Galilée.
En principe, car interrogé sur ce qu’il ferait après un éventuel retrait israélien, sayyed Nasrallah a répondu qu’il n’allait pas dévoiler ses cartes à Israël. Des diplomates occidentaux notent donc, avec inquiétude, qu’au moment où l’Etat libanais s’efforce d’ôter à Israël tout prétexte, le Hezbollah laisse planer assez de doute sur ses intentions pour que l’exigence israélienne d’une neutralisation préalable de la résistance garde quelque crédibilité aux yeux des USA notamment, même si c’est là mettre la charrue devant les bœufs...
Toujours est-il que c’est là quand même un point de détail, dans ce sens qu’en pratique l’action du Hezbollah, présente et future, reste soumise à l’approbation tacite de Damas. Autrement dit il est peu probable qu’un arrangement pour le Sud qui aurait eu l’aval de la Syrie puisse être compromis par les intégristes...
E.K.
Confirmant une évidence qui a le même âge que la présente République, des parlementaires proches de Damas soulignent que «les autorités syriennes sont certaines qu’aucun règlement pour le Liban-Sud ne pourra passer sans leur aval, car le dossier dépend étroitement d’une solution pour le Golan. C’est bien pourquoi, relèvent ces députés, la France elle-même estime que...