Arafat craint une impasse dans le dialogue de paix (photo)

Le président de l’Autorité palestinienne a condamné mercredi les nouvelles colonies de peuplement en Cisjordanie, dont les travaux ont récemment commencé, affirmant que la poursuite d’une telle politique apporterait «des difficultés» dans le processus de paix.
«La poursuite de cette politique créera une impasse dans le dialogue de paix; je demande une mise en œuvre honnête de ce qui a été signé à la Maison-Blanche», a déclaré M. Yasser Arafat à son arrivée à l’aéroport d’Ankara. Venant de Moscou, M. Arafat doit rencontrer aujourd’hui dans la capitale turque le président Suleiman Demirel, le premier ministre islamiste Necmettin Erbakan et le ministre des Affaires étrangères Tansu Ciller avant de quitter la Turquie dans l’après-midi.
Le président de l’Autorité palestinienne a quitté Moscou avec le soutien appuyé de la Russie, qui a réaffirmé son souhait d’assumer pleinement son titre de coparrain du processus de paix aux côtés des Etats-Unis.
M. Arafat, dont c’était la première visite officielle en Russie, a pu avoir un entretien «très chaleureux, très constructif» avec Boris Eltsine au Kremlin, où le président russe n’a reçu aucun chef d’Etat étranger depuis août dernier.
Il a été reçu par le patriarche de toutes les Russies Alexis II, chef spirituel de l’Eglise orthodoxe russe, qu’il a invité avec Boris Eltsine aux fêtes qui marqueront en l’an 2000 à Bethléem l’anniversaire de la naissance du Christ. Il a également eu deux longs entretiens avec Evgueni Primakov, le chef de la diplomatie russe, orientaliste de formation.
Plus qu’une aide économique — qui se limite aujourd’hui à la formation des policiers de l’Autorité palestinienne et la fourniture de matériaux de construction—, M. Arafat a reçu avant tout l’assurance que la Russie le soutenait dans la période délicate que traverse actuellement le processus de paix israélo-palestinien.
«Nous ressentons le besoin aigu de voir la Russie jouer un rôle pour surmonter les difficultés qui bloquent le processus de paix», a déclaré M. Arafat lors d’une conférence de presse commune avec M. primakov.
M. Primakov a confirmé que la Russie était prête à intensifier son rôle dans les négociations. Il a souligné que la paix au Proche-Orient et le renforcement de «l’amitié avec le monde arabe» étaient «stratégiques» pour Moscou.
Sur les délicats pourparlers entre Israël et la Syrie, traditionnellement proche de Moscou, M. Primakov a par ailleurs indiqué qu’il faisait «tout son possible pour stimuler la reprise des négociations et détendre la tension à la frontière israélo-syrienne».