Plusieurs journaux ont fait leurs gros titres hier sur les tensions entre le gouvernement et l’assemblée élue en octobre dernier, affirmant que la crise avait atteint un point où l’exécutif envisageait de dissoudre le Parlement.
«Le gouvernement ne croit pas en la vraie démocratie ou en un vrai Parlement. Il veut un Parlement qu’il puisse contrôler», a déclaré le député islamiste d’opposition Adnane Abdel Samad.
Mais, a-t-il ajouté, «je ne pense pas qu’il s’agisse d’une crise» pouvant conduire à la dissolution du Parlement. Selon lui, les allusions de source gouvernementale à la possibilité d’une dissolution «visent simplement à dompter» l’assemblée, qui s’est avérée plus rebelle que ne le pensaient les autorités.
«Dans ce climat d’incertitude, le Parlement craint que le gouvernement ne décide de dissoudre l’assemblée et d’appeler à de nouvelles élections», estimait dans un éditorial le quotidien de langue anglaise Arab Times.
Selon des députés de l’opposition, le gouvernement veut juste empêcher le Parlement de débattre de questions sensibles, comme les malversations financières et les affaires de Défense, qui ont suscité des débats houleux.
«Toute l’histoire est qu’ils (les autorités) se livrent à un jeu politique pour faire pression sur les parlementaires, pour les empêcher d’agir efficacement», a pour sa part estimé un député de l’opposition qui a requis l’anonymat.
Selon ce député, le gouvernement s’attendait à contrôler le Parlement issu des élections législatives d’octobre dernier, après quatre années passées à parer aux coups de l’assemblée sortante, dominée par l’opposition, notamment islamiste.
Les analystes politiques estimaient que le gouvernement était sorti renforcé des élections d’octobre dernier, la nouvelle chambre de 50 députés comptant plus d’élus favorables au gouvernement que le Parlement sortant.
Mais les partis politiques étant interdits au Koweit, il est difficile d’établir une classification exacte au Parlement.
Selon le député qui a requis l’anonymat, le gouvernement peut toujours contrôler une majorité à l’assemblée s’il veut faire adopter une loi, les membres du gouvernement y disposant d’un droit de vote, selon la Constitution.
Exprimant lui aussi la crainte d’une dissolution du Parlement, le quotidien Al-Raï Al-Aam a exhorté hier dans un éditorial les autorités à ne pas traiter les institutions de l’Etat comme s’il s’agissait d’instances temporaires.
(AFP)
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