Débat houleux au comité de surveillance

Les discussions au sein du comité de surveillance du cessez-le-feu au Liban-Sud, réuni hier au siège de la FINUL à Naqoura pour examiner une plainte libanaise et une autre israélienne, ont principalement porté sur le point de savoir si le bombardement de l’antenne de la radio du Hezbollah à Baalbeck, et les charges plantées sur une route empruntée par l’ALS, constituent une violation de l’arrangement d’avril. Chaque partie ayant défendu son point de vue, c’est un communiqué laconique, appelant les deux belligérants à épargner les civils, que le comité a publié vers 23 heures 30.
La réunion, qui a débuté à 11 heures, s’est achevée à 20 heures 30. Les représentants du Liban, de la Syrie, de la France, des Etats-Unis et d’Israël ont examiné une plainte libanaise, déposée le 12 février à la suite de raids aériens dans le sud et l’est du Liban, au cours desquels un berger a été blessé et des maisons endommagées dans la région de Baalbeck, et une plainte israélienne déposée le 7 février à la suite de la découverte de cinq charges explosives dans le secteur occidental de la bande frontalière occupée, charges plantées selon l’Etat hébreu par le Hezbollah.
Des sources proches de la délégation libanaise ont indiqué que les délégués libanais ont vigoureusement protesté contre le raid israélien contre l’antenne de la radio du Hezbollah près de Baalbeck, relevant que l’arrangement d’avril n’autorise pas le bombardement des médias. La délégation israélienne a répondu que l’antenne a été visée car elle appartient au Hezbollah.
Concernant la plainte israélienne déposée après la découverte de cinq charges sur la route de Beit Leif, la délégation libanaise a estimé qu’elle était injustifiée, les bombes devant viser des objectifs militaires. Comme les Israéliens faisaient valoir que ce secteur était habité par des civils, la délégation libanaise a répondu que l’Etat hébreu utilisait les civils pour protéger ses militaires.

Le communiqué

Trois heures après la fin de la réunion, le comité a publié un communiqué indiquant qu’il «reconnaît comme un fait que cinq charges ont été trouvées sur la route de Beit Leif et qu’un domicile a été endommagé lorsque l’ALS les a fait exploser», ajoutant que «la délégation israélienne a souligné que ces charges ont été plantées par un groupe armé libanais et constituaient un «grand danger» pour les civils».
Le communiqué ajoute que «la délégation libanaise a relevé que ces bombes visaient des patrouilles israéliennes et de l’ALS et ne constituaient pas un danger».
Concernant la plainte libanaise, le comité a «reconnu comme un fait qu’à la suite du bombardement de l’antenne d’une radio utilisée par un groupe libanais, un berger a été blessé, un troupeau a été décimé, et des maisons ont été endommagées».
A l’unanimité de ses membres, le comité a appelé les deux parties à respecter l’arrangement d’avril et à recourir à la retenue lorsqu’elles accomplissent des opérations militaires à proximité des régions civiles.

Le Hezbollah affirme
avoir visé des
responsables israéliens

Mis en place en août 1996, le comité peut dénoncer les violations des arrangements mais ne peut imposer aucune sanction.

Par ailleurs, le Hezbollah a affirmé avoir bombardé hier une position israélienne au Liban-Sud où se trouvaient de «hauts responsables israéliens».
Dans un communiqué diffusé à Beyrouth, la formation chiite indique qu’un de ses commandos «a intensément bombardé à 17h40 une position israélienne à Maacharoun où se trouvaient de hauts responsables israéliens».
«L’unité du martyr cheikh Abbas Moussaoui, spécialisée dans la poursuite des membres du commandement ennemi, a encerclé par le feu le cortège réfugié dans la position bombardée», ajoute le communiqué du Hezbollah.
L’artillerie israélienne a violemment répliqué en bombardant les ravins faisant face à la position de Maacharoun.