Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Hariri sera de retour aujourd'hui L'affaire Elyssar contribue à aviver la tension exécutif-législatif Boueiz : pas de médiation française entre le Liban et Israël

Avec le retour aujourd’hui au Liban de M. Rafic Hariri, la vie politique reprend ses droits, mais aussi le climat de crise et de tension qui s’est installé depuis quelques semaines. C’est en effet une véritable guerre qui s’installe entre le chef du Législatif, M. Berry, d’une part, le chef de l’Etat et le président du Conseil d’autre part. Une guerre dont l’enjeu immédiat est, depuis hier, le projet Elyssar, qui s’ajoute ainsi à plusieurs autres, et l’enjeu plus fondamental, du moins semble-t-il, le libéralisme à outrance prôné par M. Hariri, et contre lequel M. Berry tente de se dresser avec les moyens du bord.Résumant sa pensée dans ce domaine, M. Berry a déclaré hier dans un message lu par le député M. Mohammed Abdel-Hamid Beydoun que «le projet de reconstruction ne doit pas se substituer au projet de l’Etat», c’est-à-dire que le politique ne doit pas être subordonné à l’économique, ni a fortiori le destin de tous à l’enrichissement de quelques-uns. C’est avec violence, dans des propos auxquels le rappel du mouvement de février 1984 a donné un parfum «insurrectionnel», que M. Berry a manifesté son opposition à l’expulsion par la force de familles illégalement installées sur le périmètre du projet Elyssar (
Fallait-il en arriver là, et comment y est-on arrivé? C’est un peu l’historique de ce tracé qu’effectueront, mardi, les membres de la «rencontre parlementaire» qui comprend les présidents Sélim Hoss, Hussein Husseini et Omar Karamé, ainsi que MM. Nassib Lahoud et Mohammed Youssef Beydoun. La réunion se tient... au domicile de M. Abou Rizk, le président de la CGTL, ce qui se passe de tout commentaire. Le ras-le-bol parlementaire et syndical étaient déjà convergents, mais c’est la première fois qu’ils se retrouvent à un niveau aussi élevé.
Un deuxième acte de cette campagne anti-Exécutif pourrait se produire mercredi et jeudi, à l’occasion d’une réunion de la Chambre qui doit approuver plusieurs projets de lois. Il serait question, à l’occasion de cette séance, d’accorder aux députés une heure de prise de parole, que l’opposition ne manquera pas de mettre à profit pour accentuer ses attaques contre la gestion des affaires publiques par M. Hariri.

Rencontre
Hariri-Chirac

Pour en revenir au président du Conseil, il rentrera aujourd’hui à Beyrouth venant de Damas, où il a atterri hier soir. Le président du Conseil a informé les dirigeants syriens de discussions qu’il a eues à Paris, notamment sur le processus de paix israélo-arabe, a-t-on annoncé hier de source officielle. Il a rencontré dans la capitale syrienne le vice-président de la République, M. Abdel Halim Khaddam, et le ministre des A.E., M. Farouk el-Chareh.
M. Hariri venait de Paris où il avait été reçu, à deux reprises, par le président Jacques Chirac. Le chef de l’Etat français a reçu hier, pour la seconde fois en une semaine, le président du Conseil. Le ministre français de la Défense, M. Charles Millon, qui vient d’effectuer une visite officielle en Israël, dans le cadre de la coopération militaire franco-israélienne, a assisté à l’audience. Celle-ci a permis à M. Chirac de raffirmer «la position de la France à l’égard du processus de paix», a-t-on annoncé de source officielle citée par l’AFP.
M. Hariri avait déclaré à Paris que M. Chirac lui a réaffirmé son attachement à «un accord global fondé sur le principe de la terre en échange de la paix».
Le chef du gouvernement rendra compte aujourd’hui à M. Hraoui de ses entretiens avec le chef de l’Etat français. Il le refera au cours du Conseil des ministres qui se tiendra exceptionnellement, cette semaine, demain et non mercredi. A son ordre du jour, des questions essentiellement administratives, mais quelques autres d’actualité plus brûlante: avance du Trésor au projet Elyssar, plan directeur pour les carrières, etc.
En dépit de leur urgence, ces projets seront sans doute éclipsés par la question autrement plus grave du contentieux israélo-libanais, et de la position libanaise à cet égard, que les ballons d’essai israélien contribuent, à plaisir, à brouiller. Dans les cercles proches du président Hraoui, on prête au chef de l’Etat l’intention de démentir en Conseil des ministres, et une fois pour toutes, les rumeurs sur une quelconque entorse à la coordination libano-syrienne en la matière.
Colportés par des figures de proue parlementaires ou des journaux, ces rumeurs laissaient entendre que les hauts responsables libanais ont commencé à se laisser séduire par la perspective d’une dissociation des volets libanais et syrien des pourparlers de paix.
L’idée serait d’autant plus séduisante, assurent ces sources, que Paris serait dans le secret, et aurait accepté le principe d’un déploiement de troupes françaises au Sud, dans le cadre d’un accord prévoyant le retrait unilatéral d’Israël du Liban-Sud.
M. Hraoui mettra un terme, demain, à ces rumeurs, en des termes qui seront proches de ceux que le ministre des A.E. M. Farès Boueiz, a utilisés hier. Rentré de la capitale française, M. Boueiz, a en effet affirmé que Paris a été «gêné, plutôt que content», par les propos qui ont circulé sur un éventuel «rôle» que joueraient ses troupes, propos qui «ne reflètent pas la réalité des choses». «Il s’agit des propos sur un déploiement des forces françaises, et d’autres sur une médiation que la France effectuerait entre le Liban et Israël», a précisé M. Boueiz.
Ces propos, précise-t-on, sont essentiellement des spéculations échafaudées par la presse israélienne. «A l’heure actuelle, nous n’avons reçu officiellement, et de façon détaillée, aucune proposition que M. Netanyahu pourrait avoir faite aux Etats-Unis, a souligné M. Boueiz, et nous ne pouvons bâtir quoi que ce soit sur des informations de presse. Mais je pense que n’importe quelle proposition qui sortirait du cadre d’une poursuite des pourparlers à partir du point où ils étaient parvenus, et reposant sur les fondements définis à Madrid, serait une proposition piégée, ou un ballon d’essai sans plus».
F.N.
Fady NOUN
Avec le retour aujourd’hui au Liban de M. Rafic Hariri, la vie politique reprend ses droits, mais aussi le climat de crise et de tension qui s’est installé depuis quelques semaines. C’est en effet une véritable guerre qui s’installe entre le chef du Législatif, M. Berry, d’une part, le chef de l’Etat et le président du Conseil d’autre part. Une guerre dont l’enjeu...