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Actualités - CHRONOLOGIE

L'acte d'accusation a été publié hier par le juge Mirza Trois peines de prison requises dans l'affaire des 36 conteneurs de déchets allemands

M. Saïd Mirza, premier juge d’instruction à Beyrouth, a requis des peines de prison de 5 à 10 ans à l’encontre de Jean Béaïno, Ephrem Béaïno (en fuite) et Mikhaël Andraos, inculpés dans l’affaire de l’importation d’Allemagne, en août 1996, de 36 conteneurs de plastique hautement toxique.
Dans l’acte d’accusation publié hier, M. Mirza a par ailleurs rendu un non-lieu en faveur de M. Georges Freiha à qui les produits étaient destinés et a chargé les forces de sécurité de poursuivre leur enquête pour déterminer l’identité complète de trois autres personnes en fuite impliquées dans cette affaire, le Jordanien Machhour Oreikat, l’Allemand Bernd Bretzing et le Néerlandais Whelnik Walhauzen.
L’ordonnance d’inculpation retrace dans les moindres détails l’itinéraire rocambolesque des 36 conteneurs de la mort qui avaient été saisis au port de Beyrouth à la suite d’une information d’Interpol transmise aux autorités judiciaires libanaises.
Le principal accusé, Ephrem Kozhaya Béaïno, possédait un verger dans la localité de Kfar Zébian dans le Kesrouan. Au bord de la faillite, il y a quatre ans, il émet des chèques sans provision ce qui lui vaut d’être poursuivi devant les tribunaux. Pour échapper à la justice il s’enfuit et s’installe en Russie où il vit grâce à l’argent envoyé par son frère Jean.
L’été dernier, Ephrem décide de frapper un grand coup qui lui permettra à la fois de rembourser ses dettes et de se faire un petit capital. Avec le Jordanien, l’Allemand et le Hollandais qu’il avait rencontrés quelques mois plus tôt, il décide d’envoyer au Liban des déchets industriels achetés pour presque rien pour les revendre aux industries locales en tant que plastique recyclable. L’affaire doit rapporter 135.000 marks.
Les conteneurs sont envoyés à Beyrouth au nom de Jean Béaïno et avec l’accord de ce dernier. Ephrem entre aussi en contact avec Mikhaël Andraos fonctionnaire aux douanes et lui confie la tâche de faire les formalités nécessaires pour le débarquement des conteneurs et de trouver un acheteur. Ayant de vastes connaissances en raison de sa fonction, Andraos trouve rapidement un acquéreur en la personne de M. Georges Freiha, propriétaire d’une usine de plastique. Après d’âpres négociations, Freiha accepte d’acheter ce qu’il pense être du plastique recyclable. Ephrem envoie alors un premier chargement de 15 conteneurs qui arrivent au port de Beyrouth, le 4 août 1996, à bord du «Stuttgart». Deux jours plus tard, 21 autres conteneurs sont débarqués sur les quais du port par le «Adriatic Sea».
Alors que Mikhaël Andraos se charge des formalités nécessaires et montre à Freiha des documents prouvant qu’il s’agissait de plastique recyclable, ce dernier lui remet un premier chèque de 14.000 dollars pour payer les frais de transport. Le 8 août, Andraos apporte à l’industriel un échantillon des produits importés. Immédiatement, Freiha se rend compte que ce qu’il a entre les mains n’est pas conforme à ce qui est décrit dans les documents qui lui ont été soumis. Il refuse de prendre possession des conteneurs et tente vainement de leur trouver des acheteurs auprès d’autres usines. Il décide alos de récupérer son chèque. Toutefois, la compagnie de transport maritime, «Costa Bitar», qui a assuré le transport des produits d’Allemagne, refuse de restituer l’argent. Freiha n’a d’autre choix que de bloquer le chèque.
A ce stade de l’affaire, Jean Béaïno, essaye de trouver un autre acquéreur. Il fait la connaissance à Saïda du dénommé Mohammed Hariri, propriétaire d’une usine de plastique. Lors d’une réunion au bureau de Mikhaël Andaos et en sa présence, Hariri accepte d’acheter les conteneurs en croyant qu’il s’agissait de plastique recyclable. Andraos et Béaïno se gardent bien de lui dire la vérité sur la nature des produits. Le marché aurait pu être conclu si Interpol n’avait pas informé les autorités judiciaires de l’affaire après l’arrestation de Bernd Bretzing accusé d’avoir enfoui, d’une manière illégale, des déchets toxiques en Allemagne.
Les expertises effectuées par M. Naji Kodeih et Mme Ilfat Hamdane (à la demande du ministère de l’Environnement) sur des échantillons prélevées dans les conteneurs ont montré qu’il s’agissait bien de plastique mais qui est mélangé à des produits chimiques hautement toxiques, à des déchets provenant d’hôpitaux et à des résidus de laboratoires biologiques et biochimiques. Des engrais chimiques ont également été décelés.
L’Allemagne avait accepté de récupérer les 36 conteneurs après que des experts, venus de Bonn, eurent analysé leur contenu.
M. Saïd Mirza, premier juge d’instruction à Beyrouth, a requis des peines de prison de 5 à 10 ans à l’encontre de Jean Béaïno, Ephrem Béaïno (en fuite) et Mikhaël Andraos, inculpés dans l’affaire de l’importation d’Allemagne, en août 1996, de 36 conteneurs de plastique hautement toxique.Dans l’acte d’accusation publié hier, M. Mirza a par ailleurs rendu un...