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Actualités - INTERVIEWS

Dans une interview à la revue Magazine Harb : l'opposition cherche à corriger les règles du jeu politique

Dans une interview accordée cette semaine à l’hebdomadaire «Magazine», le député Boutros Harb fait preuve de réalisme en constatant les limites de l’opposition parlementaire. En effet, selon lui, l’idée d’une alternative au gouvernement actuel n’est pas envisagée. «Il s’agit plutôt de redresser la situation et de corriger les règles du jeu politique», dit-il. Nuançant toutefois ses propos, le député du Nord ajoute: «Cela ne veut toutefois pas dire qu’en cas de changement de la conjoncture politique ou d’échec du gouvernement actuel, nous ne pourrions pas prendre la relève».
M. Harb estime d’autre part que si l’opposition reste minoritaire, «elle commence néanmoins à influer sur la majorité». Pour le député du Nord, le rôle de l’opposition consiste à «prouver que nous sommes en mesure de motiver l’opinion publique pour l’amener à suivre le débat politique et à avoir un droit de regard sur ce qui se passe».
Comment se situe-t-il par rapport aux autres parlementaires opposants? «Le député Najah Wakim a un style propre, différent du nôtre», répond-il avant de poursuivre: «Nous ne croyons pas que son style puisse aboutir à de bons résultats. Il s’agit là de défoulement plutôt que d’action politique (...). Cela ne veut pas dire que nous ne soyons pas d’accord avec Najah Wakim sur plusieurs points».
M. Harb qualifie en outre de «sérieux» les députés du Hezbollah. «Leurs critiques sont toujours assorties de documents à l’appui. Mais nous ne partageons pas leur avis sur une politique plus extrémiste...», ajoute-t-il.
Par ailleurs, tout en estimant que «les politiciens doivent réfléchir aux déclarations du patriarche maronite», le député critique «le style de Bkerké». Selon lui, «il faut passer du stade des lamentations à celui de l’action. Ce n’est pas avec des larmes que l’on restaure la démocratie».

L’opposition
extraparlementaire

Concernant la marginalisation des chrétiens dans la vie politique, M. Harb déclare que les «Forces libanaises» dissoutes ne sont «ni le premier, ni le dernier courant politique dans le monde à être persécuté, sans pour autant disparaître. Nos ancêtres ont traversé des périodes plus difficiles et ils ont tenu le coup».
Quant au général Aoun, le député affirme qu’il n’a «rien à faire» avec lui. Et pour cause: «Je n’ose plus appeler le général Aoun. Il m’a dernièrement accusé de faire de la surenchère ou plutôt de l’exploitation politique». En revanche, M. Harb demande au Amid Raymond Eddé de revenir au pays.
Sur un autre plan, le député opposant a indiqué avoir entrepris des contacts avec les autorités syriennes. «J’ai tâté le terrain, dit-il. J’ai cherché à savoir si on pouvait faire quelque chose de sérieux, mais sans succès».
Et d’ajouter: «Les relations libano-syriennes doivent relever d’un objectif stratégique au lieu d’être le résultat d’une situation précaire».
Dans une interview accordée cette semaine à l’hebdomadaire «Magazine», le député Boutros Harb fait preuve de réalisme en constatant les limites de l’opposition parlementaire. En effet, selon lui, l’idée d’une alternative au gouvernement actuel n’est pas envisagée. «Il s’agit plutôt de redresser la situation et de corriger les règles du jeu politique», dit-il....