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Actualités - REPORTAGE

El-Amal : conciliation tendue du verbe et de la danse... (photos)

Par-delà paroles et danses, les rêves engloutis et la réalité amère… Voilà un spectacle oscillant entre l’éclat rageur d’un verbe électrisé et l’éloquence des corps désarticulés… Un spectacle nerveux, grinçant, et malgré des rares moments de beauté où le calme n’est qu’illusion, le ton est constamment tendu, dominé par des danses sensuelles, syncopées, lancinantes.
«El-Amal» (l’espoir) présenté au T.D.B. vient en droite ligne de Tunis. Texte et mise en scène de Rajaa Ben Ammar et Moncef al-Sayem. Un texte violent, provocant, strident, parodique où le rire et l’humour s’appellent dérision et ironie. Mine de rien, la satire sociale, même voilée, pointe au bout des mots et des chevilles et des hanches pris dans l’engrenage d’une danse souvent désespérée…
Un couple aux rêves cassés tient une taverne où s’empilent les chaises vides et où vacillent les lueurs des dernières bougies… Atmosphère vénéneuse et pénombre propice aux souvenirs… «Lui» se souvient d’avoir été boxeur… Ivresse des combats, fièvre des victoires et vaniteuse parade de la virilité… Elle, la taille leste, le geste vif, le regard de braise, retrouve une amie qui partageait sa folie et sa passion de danser, de se «trémousser»… Complicité — rivalité de deux femmes aux sens exacerbés et rêvant de liberté — libération dont la danse est une formulation, un authentique échappatoire… Ajoutez à ceci que ce couple aux rêves brisés est assailli par l’«intruse» et nous voilà, sur un tempo hystérisé, au bord d’un «huis clos» qui finit pourtant par un imprévisible arrangement pacifique… Stratégie de femmes pour garder un bonhomme, en toute simplicité de tradition arabe…
Les acteurs-danseurs (Rajaa Ben Ammar, Amal al-Hazili, et Moncef al-Sayem) sur la chorégraphie de Khairat Abdallah, ont opté pour une expression emphatique, «théâtrale» à outrance.
Aussi bien dans l’énoncé d’un texte à l’arabe souvent mal perçu par les spectateurs faute de familiarité avec cet accent tunisien populaire (émaillé de quelques phrases en français) ainsi que dans les danses répétitives et figées dans leur tentative d’inspiration de «folklore libéré» arabe.
Oscillant entre mime d’un round de boxe, pesants froufrous de couleuses de nombril, et joutes oratoires acerbes au bord des crises de nerfs, cette œuvre dramaturgique dansée de la troupe «Fao» est certainement expérimentale, hybride… A quel point convaincante ou attachante? Ce serait-là une question absolument différente!

Edgar DAVIDIAN
Par-delà paroles et danses, les rêves engloutis et la réalité amère… Voilà un spectacle oscillant entre l’éclat rageur d’un verbe électrisé et l’éloquence des corps désarticulés… Un spectacle nerveux, grinçant, et malgré des rares moments de beauté où le calme n’est qu’illusion, le ton est constamment tendu, dominé par des danses sensuelles, syncopées,...