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Actualités - ANALYSE

Les américains : des visites en rafale...

C’est en rafale que les délégations américaines se succèdent à Beyrouth depuis le forum de collecte baptisé «les Amis du Liban» organisé le 16 décembre dernier à Washington. Cette cascade est bien sûr réjouissante, mais un peu illogique dans la mesure où, malgré ses protestations d’amitié comme de soutien, l’Administration Clinton continue à interdire aux ressortisants U.S. de se diriger vers le Liban...
Quoi qu’il en soit, il ne se passe pas de semaine sans qu’un groupe américain ne se pointe à l’AIB, ces visiteurs venant d’horizons professionnels variés, depuis la politique ou l’économie jusqu’à la sécurité en passant par les assistances, la coordination judiciaire, la lutte policière contre les réseaux de faux-monnayeurs,les trafiquants de drogue ou les terroristes. Dans ce cadre même on attend prochainement une mission U.S. composée de magistrats et de sheriffs qui entend s’informer sur les conditions locales en matière de justice et de prévention criminelle, en vue d’initier un programme de coopération.
Sur le plan global, un politicien en vue note que «le défilé américain s’explique par les objectifs suivants:
— Explorer la scène libanaise sous tous ses angles, établir des liens durables avec les différents responsables, recenser les besoins du pays dans tous les domaines, pour établir des rapports sur les priorités à suivre en matière de programme d’aide. Il s’agit comme on sait de répartir les 20 millions de dollars que Washington nous a alloués lors de la conférence du 16 décembre. Pour tout dire, aussi minime que soit cette somme, les Américains tiennent à en contrôler de très près l’utilisation...»
La confiance règne comme on voit... Cette source reprend:
— «Les Américains veulent élargir le cercle de leurs contacts, ne pas s’en tenir aux seuls officiels, voir ce que divers pôles, notamment du monde des affaires, pensent au juste de la situation dans le pays comme dans la région, quelles perspectives ils entrevoient pour les marchés. Il s’agit donc de préparer l’entrée en lice des compagnies U.S., une fois que l’embargo aura été levé».
— «Bien entendu, souligne cette personnalité, le volet politique n’est pas négligé. Les quatre délégations U.S. qui ont visité Beyrouth ces derniers jours ont posé beaucoup de questions sur l’état de la sécurité, la stabilité, les zones qui échapperaient au contrôle effectif de l’Etat, l’accent étant mis comme on s’en doute sur le Hezbollah, la banlieue-sud et le périmètre de l’AIB. Les Américains n’ont pas non plus manqué d’évoquer le Sud, la question de la paix régionale, les relations avec la Syrie, les contingentements intérieurs, les libertés, la démocratie et les droits de l’homme. Ils ont reçu à leurs interrogations les réponses habituelles: sur le plan de la sécurité-stabilité, la situation au Liban s’est normalisée au point qu’elle est meilleure que dans de nombreux pays considérés comme sûrs; il n’y a donc pas de zones qui ne soient pas contrôlées par les forces régulières, soit libanaises soit syriennes appelées en appoint. En ce qui concerne le Sud, la résistance y reste légitime et la communauté internationale, Etats-Unis en tête devrait s’employer à y faire appliquer la 425 qui ordonne un retrait israélien inconditionnel. Les relations avec Damas sont le reflet d’une alliance indéfectible éminemment naturelle, vu la communauté de destin et d’intérêt. Enfin les libertés et la démocratie sont respectées et s’il y a eu des bavures, comme cela arrive partout, elles ont été reconnues et corrigées».
«Il faut espérer, conclut ce politicien, que le témoignage de ces délégations américaines facilitera la levée de l’embargo américain qui interdit toujours aux ressortissants et aux investisseurs U.S. de venir dans ce pays. L’ambassadeur Richard Jones a tenté par ses rapports d’obtenir la levée de la «sanction Shultz» qui remonte au milieu des annés quatre-vingt. Mais Warren Christopher, qui avait laissé entendre qu’il ferait un tel cadeau au Liban avant de partir, s’est finalement dérobé...».

Ph. A.-A.
C’est en rafale que les délégations américaines se succèdent à Beyrouth depuis le forum de collecte baptisé «les Amis du Liban» organisé le 16 décembre dernier à Washington. Cette cascade est bien sûr réjouissante, mais un peu illogique dans la mesure où, malgré ses protestations d’amitié comme de soutien, l’Administration Clinton continue à interdire aux...